Des valises pour transporter un matériel scénique léger destiné à des lieux divers. Deux acteurs, Soumette et Thomas, complices ; voilà le dispositif qui abrite tout un système de théâtre de marionnettes : marionnettes, chapeaux-masques, vêtement aux couleurs vives, silhouettes articulées et décors savamment montés sur fond noir. La force de ce théâtre relève de son apparente simplicité́. Artisanal, il repose sur la richesse esthétique des images qu’il donne à voir ou à rêver. Un mot sur La compagnie Coatimundi, fondée au Mexique par Jean-Claude Leportier et Catherine Krémer. Leur langage original combine : jeu d’acteur et de masques, mime, animation d’objets, de marionnettes et d’automates. Salim Hatubou, lui, était un conteur qui a sillonné la France, La Réunion, Mayotte, et d’autres pays (Guinée, Ukraine…) pour transmettre les contes comoriens qui ont bercé son enfance. Aujourd’hui, deux comédiens-marionnettistes font jouer les ombres et mettent en oeuvre des histoires d`une richesse formelle et symbolique en grande proximité́ et complicité́ avec les spectateurs.Thomas Bréant et Soumette Ahmed témoignent des préoccupations de leur époque et de la vitalité de la tradition théâtrale liée aux marionnettes (le théâtre de masques et de marionnettes est « un miroir de la société »). Ils sont passés maîtres dans cet art où tradition et modernité sont encore plus complexes avec Daba, un spectacle issu de leur imaginaire.
Norbert Louis