Un état dans un état ?

La Mauritius Football Association (MFA) a décidé d’aller de l’avant avec la tenue de nouvelles élections. Tout comme en juin 2018 lorsque Samir Sobha avait été reconduit au poste de président, alors même que les statuts de cette association n’étaient pas approuvés par le Registrar of Associations !
La publication d’un récent communiqué aux comités régionaux fait foi des nouvelles intentions de la direction de la MFA. Loin malheureusement d’épouser une politique de bonne gouvernance mise en avant par le gouvernement ! Le renouvellement des Managing Committees des comités régionaux devant se faire prochainement, à l’heure même où la validité des statuts de la MFA est toujours questionnée. Malheureusement, ni la MFA, ni le Registrar of Associations et encore moins le ministère des Sports n’a voulu nous éclairer sur ce dossier d’intérêt général !
La configuration dans laquelle la MFA se trouve depuis 2013 n’étonne plus personne. Même si nous sommes d’avis que le ministère des Sports et d’autres instances compétentes, notamment le Registrar of Associations, auraient dû faire preuve d’autorité et d’intransigeance à l’égard de cette association depuis très longtemps. La MFA ne pouvant plus agir comme-ci elle est un État dans un État !
D’ailleurs, jamais n’a-t-on vu, dans le passé, une association agir avec autant de désinvolture dans un pays qui se veut pourtant être un État de droit. Sa façon de fonctionner étant contraire aux principes de transparence et de bonne gouvernance. Pire. L’image transmise fait croire que tout semble permis à la MFA. Et ça, c’est très grave, voire même très inquiétant dans une démocratie !
Désormais, les autorités doivent agir, et rapidement. Cela, en mettant un frein aux excès d’une association qui s’est empêtrée, au fil de ces dernières années, dans des scandales sans pour autant être, pour l’heure, inquiétée. Contrairement à d’autres, notamment l’Association mauricienne de volley-ball (AMVB), qui s’était fait taper sur les doigts par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en juillet 2020, sur une question de principe.
Si nous avions, à l’époque, salué la démarche, en revanche, on ne comprend, depuis, pourquoi autant d’allégeance à l’égard d’une association qui, continue pourtant à ternir l’image du sport local. Même à l’internationale, avec la troublante affaire de voyeurisme allégué dans les toilettes des dames de la MFA, mais que le Fact-Finding Committee, qu’elle avait nommé en conséquence, n’a désigné « aucun coupable » ! Sauf que la préposée, celle-là même qui avait révélé l’affaire à la police, a fait, semble-t-il, les frais des dommages collatéraux, étant licenciée, au même titre que son époux, quelques mois plus tard !
A bien comprendre, c’est la MFA qui semble dicter les règles du jeu, quitte à mener les autorités à la baguette, sommes-nous tentés de dire. Même si pratiquement toutes les subventions financières, qui étaient accordées à la MFA, ont été toutes gelées depuis août 2021, suivant cette affaire, mais aussi en raison d’une bonne gouvernance décriée par le ministère des Sports par rapport à la Sports Act 2016.
Qu’attendent donc les autorités pour appliquer la manière forte ? Pourtant, pas une fois la MFA n’a dépassé les limites de l’acceptable et du raisonnable. Qui ne se souvient pas de la participation mauricienne, sans autorisation du ministère des Sports, donc du gouvernement mauricien, à la Coupe d’Afrique de futsal fin janvier 2020 au Laayoune ? Un territoire non-reconnu par l’Organisation des Nations unies (ONU) et tournoi, qui plus est, pas cautionné par la Southern African Development Community (SADC), qui avait d’ailleurs demandé au gouvernement mauricien le retrait de sa sélection nationale !
Savez-vous ce qui s’est ensuite passé après la suspension de deux ans et d’une forte amende infligée par la Confédération africaine de football (CAF) ? Eh bien, le ministère des Sports, donc l’État mauricien, avait tout simplement aidé pour payer cette amende !
Il y a eu ensuite l’autre forte amende infligée, cette fois, par nul autre que la Fédération internationale de football associations à Cercle de Joachim et à la MFA, en mai 2020. Le club curepipien, dont fait partie le président de la MFA, Samir Sobha, n’ayant pas respecté une procédure très importante dans le transfert de joueurs internationaux.
Une enquête a même été initiée depuis 2020. Les retombées ? On n’en sait pas grand-chose si ce n’est que le fameux document avait été cautionné par la MFA dans le cadre de l’obtention d’un permis de travail aux joueurs étrangers de Cercle de Joachim ! N’est-ce donc pas suffisant pour appliquer la « guillotine » ? Ou tremble-t-on toujours inutilement devant les menaces inexistantes de sanctions qui pèseraient, comme veulent le faire accroire certains, sur le football mauricien par la FIFA ? Cette même instance qui, précisons-le, a puni le Cercle de Joachim et la MFA !
Ainsi, la démarche de la MFA à vouloir faire fi des autorités une nouvelle fois, en enclenchant les procédures d’élections, mérite définitivement un coup de frein. À commencer par le Registrar of Associations, garant du bon fonctionnement de nos diverses associations.
Personne n’est au dessus de la loi et ça, la MFA aurait dû le savoir depuis très longtemps si les autorités concernés avaient assumé pleinement leurs responsabilités. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour l’heure, nous forçant toujours à croire que la MFA est intouchable.

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