Un budget sans podium

Demandez à n’importe quel Mauricien son sport favori et il vous dira sans hésitation aucune que ce sont les jongles. Sauf que lui ne jongle malheureusement pas avec un ballon de foot, mais avec les prix des commodités et autres dépenses au quotidien ! Tant et si bien qu’il est devenu expert en “trase-koupe”, le sujet par excellence qui alimente désormais toutes les conversations.

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Certes, le gouvernement a revu à la hausse les salaires de ceux au bas de l’échelle, aussi bien que la pension versée aux personnes âgées. Sauf que ces gratifications ne font malheureusement pas le poids face au coût de la vie. Vérifiez la taxe prélevée au bas de votre ticket de caisse après avoir fait vos provisions et vous serez surpris de constater à quel point le gouvernement “pe tir ou zi”. Contrairement à ce qu’a récemment déclaré le Premier ministre, Pravind Jugnauth !

Notre question est, qu’est-ce que le sport, plus particulièrement le sportif, gagne dans ce budget ? On a d’emblée indiqué une hausse de la valeur des médailles olympiques et paralympiques en marge des Jeux de Paris. La récompense pour la médaille d’or passe donc de Rs 2 160 000 à Rs 2.5M selon le ministre des Finances, Renganaden Padayachy.

Sauf que la contradiction est plus que est flagrante, puisque le cash prize a été revu à la baisse en tenant compte des Rs 3.16M annoncés par le ministre Toussaint, l’année dernière ! Malheureusement, ce dernier n’a pas eu le courage de clarifier la situation jeudi à l’heure de son discours sur le budget !

Le ministre Padayachy a aussi annoncé vaguement une somme de Rs 30 000 par athlète de haut niveau pour l’achat des équipements. Si la mesure concerne l’ensemble des 142 athlètes bénéficiaires d’une bourse de haut niveau, alors tant mieux. D’autant que  ce budget qui se chiffre à Rs 4 260 000 rejoint l’ajout qui figure dans le Estimate Budget des Allowances to High Level Athletes. Est-ce bien de cela dont il en est question ?

En revanche, une grosse majorité d’athlètes de haut niveau, contrairement à un certain nombre de salariés, n’a pas été considérée à sa juste valeur. Le problème pour l’athlète de haut niveau, c’est qu’il perçoit qu’une allocation comme le pensent certains au ministère des Sports. Ce qui n’est donc pas comparable à un salaire, dira-t-on, mais suffisant pour justifier cette situation déplorable en ce temps “margoz”.

Pour être d’ailleurs en mesure de démarrer au bas de l’échelle du haut niveau, soit la catégorie régionale, il faut compter un certain nombre d’heures d’entraînement qui est égal à une allocation Rs 7 475 mensuellement. Faut-il aussi compter deux séances quotidiennes pour ceux aspirant à l’excellence. Est-ce raisonnable en tenant compte des obligations de chacun ? Un athlète de cette catégorie peut-il ne pas travailler pour vivre uniquement de cette allocation ? Alors qu’il a des frais particulier en ce qui concerne son alimentation et autres food supplements.

Voilà le problème de ce budget qui est loin d’être à visage humain pour une catégorie de citoyens. Au lieu de faire l’apologie des mesures sociales prises par son collègue aux Finances, le ministre des Sports aurait dû commencer par faire un tour de table avec les fédérations et les athlètes. Ce qui lui aurait permis de mieux comprendre les difficultés auxquelles font face les vrais acteurs du secteur !

Faut-il aussi questionner désormais le PM sur ses intentions pour développer une économie sportive. De quoi parle-t-il au juste ? Est-ce des moyens visant à uniquement rentabiliser le complexe sportif de Côte d’Or, malheureusement toujours considéré comme un “éléphant blanc” ? Cela, en dépit de la venue de certaines vedettes de l’athlétisme mondiale.

Car, à proprement dit, on n’en voit pas vraiment une économie sportive viable, si ce n’est que la majorité des athlètes sont des laissés pour compte. Une catégorie qui arrive difficilement à suivre la cadence tellement l’écart entre le haut du tableau est flagrant. Cela, à l’image même de cette classe moyenne toujours en quête de reconnaissance en dépit de sa grosse contribution à l’économie.

Aussi, comment ne pas déplorer les Rs 10M d’augmentation qui seront repartis entre 51 fédérations ! Tout simplement déplorable en estimant, à titre d’exemple, que chacune aura droit à un supplément de Rs 196 000 et donc de Rs 16 000 mensuellement. Alors que, dans la réalité, un certain nombre ne verra même pas la couleur de cet argent !

Par contre, d’autres n’ont même pas besoin de sonner à la porte pour recevoir leurs chèques et bénéficier, qui plus est, d’un ajout comme le Mauritius Sports Council ou encore le Mauritius Multisports Infrastructure Limited. La compagnie responsable de la gestion du complexe de Côte d’Or tourne même à perte sans pour autant que cela ne dérange le gouvernement ! La Mauritius Football Association y est aussi considérée par le biais de ses 26 clubs.

Un montant de Rs 17.5M a été même annoncé en dépit du fait que cette association n’a pas de reconnaissance légale. Ce qui totalise un supplément de Rs 6.5M contre les Rs 10M identifiés pour l’ensemble des 50 fédérations, dont certaines sont déjà en mode mendicité afin de pouvoir continuer à fonctionner! Comprenne qui pourra…

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