- Le nombre de souscriptions pour la téléphonie mobile s’apprête à passer au-delà de la barre des 2 millions
- De 2017 à 2018, baisse de 5% dans le nombre de SMS échangés, soit d’un peu plus d’un milliard à 960 millions
En marge de la campagne pour les prochaines élections législatives, avec la tension montant crescendo, le téléphone cellulaire se présente comme un équipement tout-terrain, dont aucun des protagonistes politiques ne voudrait s’en débarrasser. Pourtant, il demeure non moins vrai que la méfiance par rapport aux pratiques de table d’écoute ne cesse de s’étendre.
Et cela, en dépit de l’assurance donnée mardi dernier à l’Assemblée nationale par le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo. Ce dernier, répondant à une interpellation supplémentaire du député travailliste Osman Mahomed, a affirmé que le scope of works de la société israélienne ECI–ECI Telecom n’inclut pas de “phone and internet surveillance”. D’aucuns, que ce soit dans les rangs de l’opposition ou du gouvernement, diront au mieux qu’il faudra prendre cette garantie avec “une poignée de sel”.
Toutefois, les dernières données officielles, publiées par Statistics Mauritius, confirment que le Mauricien est un accro de son téléphone cellulaire et que, dans la conjoncture politique, avec les premières salves tirées sur les estrades en fin de semaine, le smartphone se transformera inéluctablement en tout-terrain électoral, surveillance de Big Brother ou pas.
Avec une quasi-couverture de la mobile cellular telephony et la progression enregistrée au cours de ces dernières années, dont une croissance de 4,3% en 2018, le nombre de souscriptions pour les services de téléphonie cellulaire devrait franchir facilement en 2019 la barre des deux millions, même s’il reste encore du chemin à parcourir pour se rapprocher de deux abonnements par tête d’habitant. Ainsi, à la fin de l’année dernière, Maurice comptait 1 918 000 abonnés de téléphonie mobile, dont 1,7 million au titre des prepaid, soit 3,6% de plus d’une année à l’autre, alors que la progression de post-paid subscriptions est de 11,1%, soit 179 600.
Contrepartie
De 2014 à 2018, plus de 300 000 nouveaux abonnés ont été activés sur le réseau cellulaire par les différents opérateurs. De ce fait, les mobile cellular subscriptions par 100 habitants sont passés de 130,9 à la fin du mandat du gouvernement travailliste de Navin Ramgoolam à 151,6 à la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale sous le primeministership de Pravind Jugnauth. Un autre indicateur révélateur est qu’en 2018, “some 88% of persons aged five years and above used a mobile phone, compared to around 87% in 2016”.
En contrepartie, si les abonnements de cellulaire continuent à augmenter, le volume des appels, en minutes de conversation à partir de ce même moyen de télécommunication, ne suit nullement la tendance. Au contraire, en 2018, les Mauriciens ont conversé sur le réseau de téléphonie cellulaire pendant 1,8 milliard de minutes, contre 2,2 milliards de minutes en 2014. Et cela, même si le nombre d’appels a augmenté nominalement au cours de ces cinq dernières années, passant de 1 439 500 à 1 505 600.
Statistics Mauritius relève que les échanges sur des cellulaires ne durent en moyenne que 1,2 minute, alors que ceux à partir des téléphones fixes seraient plus élaborés, presque le double, pour durer 2,3 minutes. “Local calls are mostly done through mobile phones. Out of every 10 local calls in 2018, around 8 are done through mobile phones, almost the same as in 2017”, note l’analyse officielle.
Autres options
Au cours de ces cinq dernières années, même si le nombre de téléphones fixes a augmenté de 372 200 à 434 300, le volume des appels enregistrés par les opérateurs a chuté de 876,2 millions de minutes à 320 millions l’année dernière. Très probablement en raison des autres options de télécommunication à partir des smartphones. L’évolution de la situation est encore plus dramatique pour les appels internationaux, notamment une baisse de 19,1% pour l’outgoing traffic et de 21,1% pour l’incoming d’une année à l’autre . En 2014, les outgoing international calls étaient de 103,9 millions de minutes pour descendre à 53 millions de minutes, dont 16 millions à partir de téléphones fixes.
L’intérêt de la prochaine campagne pour les élections générales pourra-t-il doper les échanges du Short Message System (SMS)? Alors qu’en 2016 et en 2017, le nombre de SMS avait crevé la barre du milliard en une année, l’année dernière a vu cette performance redescendre nettement, soit à 960 millions, nombre inférieur au chiffre réalisé en 2015. Effet WhatsApp, Messenger et autres formules gratuites oblige !
Par ailleurs, la majorité des utilisateurs de smartphones est dans la fourchette d’âge de 20 à 29 ans, soit à hauteur de 83%, alors qu’en moyenne, un Mauricien sur deux, âgé de plus de 12 ans (53%), utilise un smartphone à ce jour, contre deux sur cinq (39%) en 2016. “The main purpose of smartphone use were instant messaging (WhatsApp, Viber, Skype, Wechat) 83%; visiting social networking sites (81%), general internet browsing (78%) and sending/receiving emails (42%).”
En tout cas, avec un tel taux de pénétration de la téléphonie mobile et de l’accès à l’internet, l’état-major des partis politiques alignant des candidats aux prochaines élections générales, élabore des stratégies pour une exploitation optimale de ces plateformes de communication en vue de convaincre l’électorat à leur cause et faire la différence au moment du décompte des bulletins de vote….