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Saison 2022 en attente : La HRD contrainte d’accorder un nouveau délai à la MTCSL

La MTCSL a jusqu’au 7 avril pour soumettre tous les documents nécessaires par la HRD pour l’obtention de sa licence
Le bluff d’un plan B de Compulsory acquisition du Champ de Mars et C de faire les courses à Petit Gamin révélé au grand jour

Le bluff d’un Plan B et d’un Plan C, de démarrer la saison hippique 2022 sans le MTCSL n’a pas résisté à la nouvelle demande de cette dernière pour un nouveau délai pour compléter son dossier pour organiser physiquement les courses cette saison. En effet, la Horse Racing Board de la Gambling Regulatory Authority a été contrainte de se soumettre au  Plan A, qui est de se fier à la MTC Sports and Leisure Limited pour organiser la saison 2022. Après avoir fait une évaluation de la situation actuelle en pesant le pour et le contre, la HRD avec l’approbation de la GRA, a accordé un nouveau délai à la MTCSL pour soumettre tous les détails et les documents relatifs à ses démarches pour l’obtention de sa licence d’organisatrice des courses à Maurice. La HRD a donc agréé à la requête de Denis de Spéville qu’il avait reçu à son bureau, mercredi dernier, et ce dernier a jusqu’au 7 avril pour compléter toutes les formalités nécessaires afin de pouvoir avoir son permis.

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Devant la résistance du MTC et de la MTCSL à ses exigences quasi-dictatoriales, la HRD a bien envisagé  les Plan B et C, mais ces deux options comprenaient pas mal de difficultés et d’implications. Visiblement, tout cela aurait pris beaucoup de temps, bien plus que les deux ou trois mois qu’avait laissé entendre à l’un de ces conseillers légaux, le patron de la HRD Wayne Wood.

Il est bon de savoir que le couple GRA/HRD avait pour  Plan B une compulsory  acquisition  ou expropriation du Champ de Mars du MTC  et d’organiser elle-même les courses au Champ de Mars. Cela aurait bien évidemment entraîner toute une bataille juridique et il n’est pas sûr que la HRD (ou la GRA) l’aurait gagnée. Il ne faut pas négliger que pour se faire le gouvernement aurait eu à légiférer et dans les circonstances actuelles lever un nouveau front de mécontentement populaire ne serait pas avisé.

Le Plan C consistait à organiser les courses ‘in the woods’, notamment à Petit Gamin, Balaclava sur les terrains du bailleur de fonds du gouvernement, Michlel Lee Shim, lui -même aux abois en terme de cash-flow, vu que la saison qui tarde à démarrer plombe les revenus de ces organisations de paris.  Mais l’option Petit Gamin sur une piste en sable sans gradins ne fait pas l’unanimité chez les  entraîneurs et propriétaires qui craignent pour les jambes de leurs chevaux sur une  piste en sable qui n’a pas fait encore ses preuves. Et nous ne parlons pas des jockeys et apprentis dont la plupart pense que cette piste est loin d’être ‘safe’ et nécessite une homologation d’instances internationales.

La HRD fait machine arrière

Face à toutes ces incertitudes et craintes, la HRD n’a eu d’autre alternative que de faire machine arrière et c’est la raison qui explique le pourquoi de ce nouveau délai  alors même que Wayne Wood avait fait comprendre qu’il ne céderait pas sur sa première concession, même si dans le fond, il est vrai de dire que la MTCSL  a fauté car c’est la toute première fois depuis des années qu’elle présentera son bilan financier après le mois de mars. En voulant tenir tête à son actionnaire le MTC, la MTCSL sous les commandes du tandem Speville/Tuckmansing, a oublié l’essentiel d’où le retard concédé dans la soumission des documents exigés par la HRD pour qu’elle lui délivre sa licence d’organisatrice des courses.

Week-End  avait déjà informé ses lecteurs que : les auditeurs de la MTCSL n’ont pas du tout apprécié le manque de collaboration de son Chief Financial Officer , Jérôme Tuckmansing, et ils avaient même écrit à la MTC pour en faire état en ces termes : «In the absence of obtaining sufficient appropriate audit evidence on which to base our opinion, the possible effects on the financial statements of the undetected misstatements will be assessed and if material may result in a Qualified Opinion on the financial statement». Ceux qui sont dans les finances vous diront que ces commentaires sont limpides, sévères et parlent d’eux-mêmes.

Le dernier point de la discorde entre le MTC et la MTCSL est le ‘Retirement Benefit Obligations’, qui concerne bien sûr la pension des employés. Il y a divergences de vue sur ce sujet, les auditeurs s’alignant sur la position du MTC qui  est d’avis que le fait que les employés travaillent aujourd’hui pour la MTCSL, leur fonds de pension doit être en toute logique être transféré sur les comptes de celle-ci. Il est évident que tout transfert à ce niveau doit avoir l’aval de la FSC.

Course contre la montre 

Cela dit, la MTCSL a jusqu’au 7 avril pour tout finaliser si elle veut obtenir sa licence pour que la saison puisse démarrer le 23 avril comme l’ont suggéré les entraîneurs à la HRD. C’est une véritable course contre la montre qu’attend la MTCSL même si les ‘lease agreements’ sont prêts et signés par l’actionnaire, le MTC.

Une fois la licence délivrée, les yeux ne seront pas braqués sur la MTCSL, mais bel et bien sur la HRD car quoiqu’on en dise, celle-ci est considérée par les turfistes avisés comme la vraie organisatrice des courses alors que la MTCSL n’est qu’un opérateur ou un facilitateur car dans la nouvelle configuration, décidée par le gouvernement et la GRA, c’est la HRD qui a tous les pouvoirs.

Et à ce niveau, Wayne Wood sait qu’il joue gros car dans cette mascarade, concoctée par Dev Beekharry et les siens, il se trouve malgré lui aux devants de la scène et si jamais cette nouvelle configuration de l’industrie hippique fait du tort à l’hippisme mauricien , il sera le premier à en faire les frais. Il sera tenu responsable d’avoir « tué « les courses à Maurice.

Il n’est pas inutile à ce stade de faire le point sur la situation hippique actuelle:

  • La MTCSL ne délivre plus aucune licence (ni aux entraîneurs et ni aux jockeys et apprentis et encore moins aux bookmakers).
  • Elle ne s’occupe plus du handicap et de la classification des chevaux.
  • Elle ne reçoit plus les entrées et elle n’a rien à faire dans la finalisation du programme officiel.
  • Ce n’est pas non plus elle qui fait le calendrier.
  • Aucun de ses membres ne fait partie de l’équipe des stipes et elle ne mène plus donc les enquêtes.
  • Elle n’est même pas concernée par les appels qui sont entendus par la HRD.
  • Elle n’a plus son mot à dire (selon la HRD) dans les ‘rules of racing’ malgré le fait que celles-ci soient sa propriété.

Tout lui a été retiré. Tout lui a été pris. Malgré toutes ces actions d’expropriation flagrantes et autocratiques, M. Wayne Wood continue à dire  que «c’est la MTCSL qui est l’organisatrice des courses». 

Entre dessiner le croquis d’une maison et la construire, il y a bien sûr toute une différence et aujourd’hui, la HRD se rend compte qu’elle se trouve dos au mur car les turfistes attendent toujours avec impatience le début de cette nouvelle saison 2022.

Pensez-vous que le sport hippique aurait été là si le gouvernement et la GRA n’avaient pas voté ces lois, dignes des régimes autocratiques ,qui ont enlevé tout pouvoir exécutif au MTC/MTCSL? La réponse est NON. La saison 2022 aurait déjà pris son envol depuis belle lurette et les turfistes auraient été déjà à la 4e ou à la 5e journée.

La GRA croyait qu’organiser les courses est simple. Selon Dev Beekharry, il suffisait de prendre toutes les prérogatives du MTC et le tour était joué. Le Super Conseiller du GM  apprend à ses dépens qu’organiser les courses  n’ont rien à voir avec l’organisation de ces petites réunions du même bord ou des meetings politiques sur le caisson des camions.

Les courses hippiques sont un métier qui allie savoir-faire et passion . Il  faut donc avoir du métier, de la connaissance, de l’expérience, d’une maîtrise, de la compétence et surtout de l’impartialité que la GRA et la HRD n’ont hélas pas et c’est pourquoi, les turfistes sont sceptiques quant à l’avenir des courses à Maurice.

Hier, divertissement par excellence pour les Mauriciens, le sport hippique risque très gros car avec la mainmise de l’état, il sombre de plus en plus vers une disparition certaine, à l’image de notre sport roi, le football.

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