Sir Anerood Jugnauth, décédé dans la soirée du jeudi 3 juin des suites d’une longue maladie, a droit à des funérailles d’État le samedi 5 juin — sur tout le trajet menant du domicile de l’ancien chef de gouvernement et chef d’État à La Caverne, où son épouse Lady Sarojini est inconsolable, jusqu’au lieu de sa crémation au Jardin des Pamplemousses (en face du samadhi de SSR et du château Mon Plaisir). Des milliers de Mauriciens saluent la dépouille qui passe par Palma, son village natal, la cybercité d’Ébène, la State House, le Sun Trust, l’Aapravasi Ghat, Rivière-du-Rempart (circonscription où il a été élu à la législature en 1963 et qui lui est restée fidèle pendant de nombreuses années), pour enfin rallier le Jardin de Pamplemousses où son fils Pravind Jugnauth vivra dix minutes éprouvantes, accompagnant la dépouille de son père au son de deux marches funèbres exécutées par la fanfare policière, avant de mettre le feu au bûcher.
Le deuil en mémoire de SAJ ne fut pas que national, il fut aussi indien, car l’Inde, à travers son ministère des Affaires intérieures indiennes (MHA), a déclaré un jour de deuil d’État pour le samedi 5 juin à travers la Grande Péninsule, avec le drapeau mis en berne et le renvoi de tout divertissement officiel, alors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait, dès vendredi, présenté ses condoléances à la famille de SAJ en observant qu’avec le décès de ce dernier, Maurice avait perdu une figure paternelle, l’Inde un ami très proche et digne de confiance, et le monde un home d’État très clairvoyant et visionnaire.
Comment ne pas revenir au vibrant hommage rendu à SAJ par le secrétaire d’État auprès du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Baptiste Lemoyne, et président de la Commission de l’océan Indien : « Homme d’État ayant marqué l’histoire de Maurice et de la région, sir Anerood Jugnauth, alors aux débuts de son premier mandat à la tête du gouvernement mauricien, soutient la création de la Commission de l’océan Indien en 1982 prévue dans le cadre de la Déclaration de Port-Louis. C’est également sous un gouvernement dirigé par sir Anerood Jugnauth que l’organisation se dote d’un Secrétariat général installé à Quatre-Bornes en 1989. »
Alors qu’elle avait été déclarée « non viable » et que son cas devait être considéré comme un “abortion” selon la Medical Officer, la petite miraculée Émilie Quirin a survécu et a fêté ses quatre mois au cours de la première quinzaine de juin, mais étant donné sa fragilité, toutes les précautions sont prises par ses parents pour éviter une quelconque infection.
Peu avant la mi-juin, la 2e vague de la pandémie du coronavirus enregistre 116 cas en une semaine, dont 25 cas au Princes Tuna Cluster, et n’épargne aucune partie de l’île, à l’exception du sud, qui connaît un certain répit après la panique d’avril avec les cas du foyer du New Souillac Hospital, et les autorités doivent encore faire face à 400 autres travailleurs étrangers en quarantaine depuis le 12 juin dans cinq dortoirs à quatre endroits différents.
Au cours de son exercice budgétaire pour 2021-22, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, inonde de projets les différentes régions sous le National Flood Management Programme de trois ans avec des dotations budgétaires de Rs 11,7 milliards et tient la gageure de maintenir le paiement de la Basic Retirement Pension à Rs 9 000 par mois pour tous ceux âgés de 60 ans et plus, mettant ainsi fin à l’éventualité du targeting et du report de l’âge pour accéder à ces bénéfices à l’âge de 65 ans, mais il est des mesures qui passent en travers de la gorge des consommateurs, telles l’augmentation des recettes de l’ordre de Rs 11 milliards de la TVA portant les recettes totales envisagées sous cet item à Rs 39,5 milliards, et la taxe supplémentaire de Rs 2/L d’essence et de diésel pour l’achat des vaccins Covid-19.
L’une des mesures réjouissantes annoncées dans le discours budgétaire pour le secteur du tourisme est une reprise à partir d’une réouverture des frontières en deux phases — une première, du 15 juillet au 30 septembre, permettant aux touristes vaccinés de séjourner ; la seconde à partir du 1er octobre, quand les touristes vaccinés, qui pourront entrer sur le territoire sur présentation d’un test PCR négatif, mais pour les touristes vaccinés comme non vaccinés, il sera imposé des conditions à respecter, telles la quarantaine.
Le verdict dans l’affaire Betamax est tombé — la STC, qui a perdu l’affaire, devra payer autour de Rs 6 milliards au groupe Bhunjun pour avoir résilié le contrat liant ce dernier et la State Trading Corporation autour d’un contract of affreightment pour des produits pétroliers pour une période de 15 ans. . Une étude à laquelle ont collaboré des spécialistes du ministère de la Santé et des professeurs d’Oxford et d’Athènes met l’accent sur la rapidité du taux de propagation du variant anglais à Maurice, lequel variant B. 1.1. 318 est à l’origine de la 2e vague de Covid-19 dans le pays.
Le service hospitalier est mis une fois de plus à l’index, et ce, sur plusieurs fronts — à l’hôpital du nord où on a un nouveau mort-né sur les bras (en effet, le couple Stéphanie et Didier Nakeed perd un deuxième bébé en deux ans dans le même hôpital aux mains du même médecin) ; à l’hôpital de Flacq, d’où Lyd Bernard rentre chez lui « mort-vivant », ses proches l’ayant récupéré dans un piteux état, « sale, sentant atrocement mauvais kouma dimounn mor, avec la peau qui tombait », après un séjour de 24 jours, dont 14 passés en quarantaine ; à l’hôpital Jeetoo où on note un mépris total des mesures à l’arrivée des visiteurs : « Ki ou pe kass latet ar kart vaksinal? Al get ou fami » que lançaient des attendants de l’hôpital, alors que le ministère de la Santé et du Bien-être avait décrété que chaque visiteur devait présenter sa carte vaccinale pour accéder aux établissements ou, à la limite, produire le résultat négatif d’un test PCR .
Crise sanitaire oblige, Air Mauritius a dû se séparer de ses deux A319-100 Blue Bay (3B-NBH) et Mont Choisy (3B-NBF), qui ont pris l’envol pour l’aéroport de Kemble Cotswold en Angleterre après deux escales à Nairobi au Kenya et au Caire en Égypte. Les deux avions ont été vendus à une compagnie hollandaise, BAP Aviation Services, qui procédera à leur démantèlement avant de vendre leurs spare parts à une compagnie indienne. Et cela en attendant que les deux autres avions A-340, le Parakeet et le Paille-en-Queue, partent aussi à la casse fin juin-début juillet.
La troisième phase de réouverture presque totale du pays pour sortir du confinement sanitaire imposé depuis le 10 mars est annoncé pour le jeudi 1er juillet, ce qui se traduira par une série d’allègements avec la possibilité de nouvelles activités, tout en respectant les protocoles sanitaires déjà en vigueur. Toutefois, plusieurs activités restent exclues du déconfinement , à savoir l’accès aux hôtels pour les Mauriciens, les activités nautiques, les salles de cinéma, les pubs, mais surtout les pique-niques à la plage. . À la phase I de la réouverture des frontières, 14 hôtels Certified Covid-Safe seront en lice pour la la quatorzaine obligatoire pour les touristes vaccinés, alors que 10 autres établissements sont réservés aux Mauriciens non-vaccinés.
Rétrospective 2021 : une autre année horribilis frappant pratiquement tous les secteurs