On pensait le conflit opposant la Visually Handicapped Person Sports Federation (VHPSF) et le Mauritius Paralympics Committee (MPC) clos. Que la contestation des élections du 21 août 2020 menant à la constitution d’un nouveau comité directeur du MPC était chose du passé. Que les “Findings” de l’Ombudsperson for Sports du 9 novembre dernier avaient porté l’estocade à ses contestataires. Que la lecture de Ramesh Sunt sur le dossier était plus que judicieux en prenant notamment en considération sa décision de ne pas référer le cas au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) et ce, en se basant sur « the evidence on record. » Et bien non !
Etrangement, la VHPSF a fini par réagir en portant plainte au TAS, le 27 janvier 2021, par l’entremise de son président, Azad Chutkai ! Une réaction certes tardive, mais tout de même conforme à la Sports Act 2016. En revanche, c’est la démarche en elle-même qui interpelle. Pourquoi avoir attendu tout ce temps, notamment au 80e jour du délai de 90 jours préconisé par la loi pour porter plainte au TAS ? Forcément, on ne peut s’empêcher de se demander si la démarche est sérieuse et surtout crédible ? N’était-il donc pas urgent de solliciter le TAS tout juste après le 9 novembre quand on est censé défendre l’intérêt d’une discipline, voire ses principes et l’intérêt de ses pratiquants surtout ?
Décidément donc, quelque chose ne tourne pas rond à la VHPSF ! On peine d’ailleurs toujours à comprendre comment une fédération qui a pourtant bien assisté aux discussions sur les statuts du MPC et qui a ensuite participé aux élections, puisse ensuite venir contester ! Dominique Pancham, également ancien secrétaire du MPC, y a même été élu, au même titre que Krisley Appadoo, ancien président du MPC et ancien de la Physically Handicapped Person Sports Federation. Ce dernier s’étant même proposé candidat à sa propre succession, selon les procès-verbaux, avant d’être battu par Jean-Marie Malépa.
Au risque de nous répéter, c’est le 21 août dernier que les représentants de la VHPSF auraient dû protester. N’était-il pas plus évident pour eux de quitter la réunion, notamment en guise de mécontentement, tout en prenant le soin de le notifier dans les « minutes of proceedings » ? N’était-ce pas la meilleure des décisions pour se dissocier de ce groupe et ne surtout pas cautionner ce qu’ils considèrent, aujourd’hui, comme étant une infraction à la Sports Act 2016 ?
Ce sera donc au TAS de décider de la suite, après un revers des contestataires devant l’Ombudsperson for Sports. On espère maintenant que ce comité se montrera lucide et sera surtout très rapide dans le traitement de ce dossier qui, n’hésitons pas à le dire, ne méritait même pas d’atterrir sur sa table. Et ce, pour des raisons évidentes.
Entretemps et malheureusement, ce sont les handisportifs qui risquent de payer au prix fort, les conséquences de ce conflit inutile. En effet, faute de la reconnaissance du Registrar of Associations, l’International Paralympics Committee ne reconnaît toujours pas le nouveau MPC. Donc, impossible de procéder, pour l’heure, au renouvellement de l’affiliation et des licences surtout. Et quand on sait que le Grand Prix de Suisse, qualificatif pour les Jeux paralympiques d’août prochain, à Tokyo au Japon, se déroulera en mai prochain, on a de quoi se poser des questions sur les réelles intentions de ceux concernés !
Aussi, le rôle du Registrar of Associations ne serait-il pas à questionner dans cette affaire ? Pourquoi avoir attendu quatre longs mois suivant le dépôt des statuts du MPC pour ensuite demander d’effectuer un changement insignifiant, soit d’écrire Mauritius Paralympics Committee une fois seulement et se servir ensuite de l’abréviation MPC dans les autres parties ?
Ce qu’il convient aussi de souligner, c’est qu’à travers cette démarche de reconnaissance, la dimension même du MPC prend une nouvelle dimension, notamment d’un point de vue strictement légal. Car, jamais dans le passé, cet organisme n’a été reconnu en tant que tel.
Le ministère des Sports, plus particulièrement son ministre, Stephan Toussaint, a aussi un rôle très important à jouer. Même si, lui, a trouvé à dire qu’il faudra laisser le TAS faire son travail démocratiquement. Il n’a pas tort en prenant cette issue de secours. Mais, il ne faudrait pas non plus, qu’il oublie le contexte, pourtant évident, de ce dossier. On dira donc qu’il a le pouvoir d’user de son autorité pour mettre les points sur les «i», quitte à déplaire à certains et ce, sans pour autant s’ingérer dans les affaires de cet organisme !
Malgré les faits indéniables toutefois, cette affaire sera tout de même appelée devant le TAS le 1er mars. Tant pis donc, pour l’heure, pour les handisportifs. Ils devront patienter le temps que le TAS fasse son travail. Espérons tout simplement qu’un “fast track” sera mis en place pour un dénouement rapide. D’autant que jusqu’ici, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’existence d’une main invisible dans certaines sphères.
Restons tout de même positifs et osons espérer que la vérité finira très vite par triompher. L’important étant, non seulement de délibérer sur les élections du 21 août, mais surtout de se pencher sur le comportement anti-sportif de certains pseudo-dirigeants qui sont, malheureusement, réputés pour être des récidivistes patentés, notamment dans certains cas où les droits des handisportifs ont été injustement bafoués. Alors, de grâce, qu’on les bannisse, une fois pour toutes, de notre paysage sportif, afin que les athlètes puissent enfin respirer !
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