Une information chassant l’autre, le génocide auquel Israël se livre à Gaza n’occupe plus la une de l’actualité internationale. L’opinion s’est habituée aux images des bombes israéliennes continuant de détruire cette bande de terre déjà transformée en tas de ruines. L’opinion a déjà oublié les plus 40,000 morts, en grande majorité des civils, qui sont les victimes de la guerre qu’Israël mène contre le Hamas, dont il dit vouloir l’extermination totale. Pour ce faire, il bombarde, fait exploser, fait couper l’eau et l’électricité, et affame les habitants de la bande de Gaza. Si le Hamas avait utilisé les mêmes méthodes, les porte-parole de la communauté internationale les aurait qualifiés de terroristes. Mais puisqu’il s’agit d’Israël – qui se qualifie lui-même de peuple élu –, on préfère utiliser le terme vengeance, plus acceptable puisque biblique. Encouragé par le silence, pour ne pas dire la complicité des grands démocrates de ce monde, Israël n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Il vient de le prouver en bombardant des villes libanaises. Le prétexte est le même que pour Gaza : il s’agit d’exterminer les chefs de l’autre ennemi historique du peuple élu: le Hezbollah dont la base est une autre partie du territoire palestinien encerclée par Israël, la Cisjordanie. Ce serait pour mettre hors d’état de nuire les chefs du Hezbollah, qui se cacheraient au Liban, que depuis quelques jours, Israël bombarde ce pays déjà dévasté par des guerres et une longue crise économique. Pour mener à terme son opération, Israël bombarde villes et quartiers où se seraient refugiés les ennemis à exterminer. Résultat de l’opération vengeance israélienne : plus de 500 morts civils en quelques jours, des dizaines de milliers de Libanais obligés de quitter leurs domiciles pour essayer d’échapper aux bombes israéliennes, des quartiers et de villes libanaises transformés en champ de ruines. Comme à Gaza.
Comme d’habitude, les médias du bloc occidental choisissent soigneusement les mots pour qualifier le bombardement du Liban par Israël. Ils évitent d’utiliser les mots « attaque terroriste » ou
« génocide » et préfèrent « représailles » sans oser, pour le moment tout au moins, les qualifier de justifiées. Pour ne pas changer, les leaders des pays démocratiques se sont dit choqués par l’action militaire israélienne et ont, comme il se doit, réclamé un cessez-le-feu immédiat, en sachant qu’Israël n’a aucune intention de l’accepter. D’ailleurs, Benjamin Netanyahu ne rate aucune occasion pour proclamer son intention et sa volonté de continuer les bombardements jusqu’à ce que tous les membres du Hezbollah soient exterminés. Comme d’habitude, aux Nations Unies, les motions contre Israël seront écrites, développées et, peut être, votées, mais jamais appliquées, puisqu’un de ses alliés – un de ces grands du bloc occidental – y opposera son véto. Le seul changement notable dans la farce onusienne est intervenu, en fin de semaine, quand une grosse majorité des représentants des pays participant à l’assemblée générale ont quitté la salle quand Benjamin Netanyahu est monté à la tribune, pour prononcer son discours. Sinon, les choses continueront comme avant et le nombre de civils libanais morts dans les bombardements augmentera. Combien de morts faudra-t-il encore pour que l’on mette fin aux agissements de Benjamin Netanyahu ? Et pourtant, comme beaucoup l’ont dit et répété, il existe un moyen simple pour stopper le Premier ministre israélien : il suffit d’arrêter de lui fournir des armes, ce que font les États-Unis et d’autres pays dits démocratiques. Est-ce quelqu’un voit Joe Biden prendre cette décision, la seule capable d’arrêter le massacre, en pleine campagne électorale ?
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20 policiers de la Special Strike Team sont allés interpeller un internaute malade à son domicile, vendredi. Le « crime » commis par cet internaute ayant nécessité ce déploiement de force policière : il aurait posté des commentaires négatifs à l’encontre du gouvernement. Est-ce que dire/écrire son désaccord avec le gouvernement est une offense qui nécessite la réquisition d’au moins cinq voitures de police et de 20 constables, alors que les vols, agressions et autres attaques de manifestants pacifiques se multiplient ? Comment peut-on empêcher le citoyen de se dire que, décidément, la police fonctionne à deux vitesses ? Une pour protéger les proches du régime – comme le fils du Commissaire de police escorté lors d’un de ses passages en Cour dans le cadre de son procès pour détournement de fonds –, une autre pour ceux qui critiquent le gouvernement ?