Jeudi dernier à 4h du matin, après de longues heures passées en classe 4, la météo locale décidait d’enlever tous les avertissements de cyclone en vigueur en affirmant que les conditions cycloniques n’existaient plus à Maurice. Depuis des années, on a enseigné aux Mauriciens que les alertes cycloniques font partie d’un système gradué dont chaque étape désigne une augmentation du danger. La classe 1 est une d’alerte de possibilités de menaces cycloniques. La 2 que la menace pourrait se préciser et que les précautions doivent être prises. La 3 que la menace est en train de se réaliser et annonce des conditions cycloniques probables dans les heures à venir. La 4 signifie que la probabilité est avérée et confirme que l’île est en train de subir des conditions cycloniques avec des vents dépassant les 120 kilomètres. C’est la situation qui a prévalu à Maurice, mercredi, pendant des heures et des heures. Et puis le lendemain matin à 4h, la météo annonce que toutes les alertes cycloniques sont levées et que Batsirai ne menace plus Maurice. Cette interprétation était peut-être correcte sur un écran radar, pas sur le terrain. Pendant toute la journée de jeudi, les rafales et les pluies ont continué avec la même intensité que pendant la classe 3 puisque le cyclone était presque stationnaire à 160 kilomètres du nord de Maurice. Pour beaucoup de Mauriciens, il a fait plus mauvais temps jeudi, après la levée de toutes les alertes, que pendant les classes 3 et 4 de la veille. Ce n’est que samedi, pour réagir à la vague de protestations, que le directeur de la météo est venu déclarer, dans un grand numéro de après la mort la tisane, « qu’une phase de sauvegarde sera introduite bientôt, c’est-à-dire qu’après la levée de l’alerte, il y aura un laps de temps de 6 heures pour que ceux qui sont sur le terrain confirment que les routes sont praticables avant la reprise des activités. » À lire la déclaration du directeur de la météo, faut-il conclure que ses services enlèvent les alertes cycloniques sans aucune information de la situation réelle sur le terrain ?
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Après avoir utilisé les Mauriciens du 3e âge pour remporter les dernières élections, le gouvernement actuel semble prendre plaisir à les maltraiter. Ils ont été menacés, au début de l’année, de ne pas avoir accès aux lieux publics, dont les hôpitaux, s’ils ne se faisaient pas faire la 3e dose de vaccin anti-covid. Résultat : les plus âgés de nos citoyens se sont retrouvés dans les longues queues pour aller se faire vacciner. Debout sous le soleil de janvier, ils ont passé des heures à faire la queue, l’un derrière l’autre, sans aucun respect des règles sanitaires, mélangés à d’autres personnes pour faire le vaccin « avant la fin du mois », comme le répétait à la télévision le ministre de la Santé. La veille du dernier jour, le Conseil des ministres a repoussé d’un mois le délai pour la 3e dose. Est-ce que cette décision n’aurait pas pu être prise et annoncée avant pour éviter les longues queues devant les centres de vaccination ? Depuis quelques mois, la fameuse pension de vieillesse n’est plus payée à la fin du mois, mais au commencement du prochain. On se demande pourquoi le gouvernement peut s’organiser pour payer les fonctionnaires avant la fin du mois – parfois avec des semaines d’avance pour certaines fêtes – et semble incapable de le faire pour les pensionnaires. Avec le passage du cyclone Batsirai, le paiement a été renvoyé du 4 au 7. Lundi prochain, les Mauriciens de plus de 60 ans auront à refaire de longues queues sous l’ardent soleil de février, devant les bureaux de poste, pour toucher leur pension. Une pension qui n’est pas un cadeau du gouvernement actuel, mais le fruit de leur travail et de leurs contributions à la défunte NPF. Est-ce en les traitant ainsi que le gouvernement actuel reconnaît la contribution de nos aînés au développement du pays et les remercie pour leur vote? Les Mauriciens âgés auront intérêt à bien réfléchir avant de voter aux prochaines élections.
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C’est par la télévision réunionnaise que les Mauriciens ont appris l’existence d’un pétrolier « mauricien », qui s’est retrouvé en situation de détresse au large du sud de l’île-sœur, alors que Batsirai rôdait dans les parages. D’après certaines informations, ce pétrolier avait quitté Maurice à la fin du mois dernier, alors que le temps commençait déjà à se gâter. Ce pétrolier, qui comprend un équipage de onze marins indiens et bangladeshis, n’avait aucune cargaison. Questions : depuis quand Maurice permet aux navires étrangers de battre son pavillon et, surtout, à quels prix et conditions ? Combien de navires étrangers battent pavillon mauricien et finalement, que faisait ce pétrolier vide dans cette partie de l’océan Indien sous l’influence d’un intense cyclone ? À qui faudrait-il confier l’enquête : au CCID ou à l’ICAC ?