Questions d’actualité

Mais qui renseigne donc le commissaire de police, qui a pour tâche de renseigner le chef du gouvernement sur ce qui se passe dans le pays ? La question mérite d’être posée suite à ce qui s’est passé samedi dernier à La Citadelle. On apprend maintenant que dans l’après-midi de samedi, des messages préparant et annonçant ce qui allait se passer à La Citadelle dans la soirée étaient publiés sur les réseaux sociaux. Des messages sans équivoque qui auraient échappé à la police. Il est vrai qu’il est beaucoup plus facile d’aller interpeller des internautes qui se moquent du Premier ministre que de prendre des mesures contre des gens qui expliquaient qu’ils allaient installer un drapeau palestinien au sommet de La Citadelle où se tenait un concert. Avec le recul, on apprend que beaucoup de personnes savaient qu’il allait se passer quelque chose pendant le concert. Ces messages diffusés sur les réseaux sociaux semblent avoir échappé à la vigilance de la police secrète qui est censée savoir tout ce qui se passe dans le pays. Si au lieu de se focaliser sur un ou deux activistes qui manifestent pacifiquement leur mécontentement devant l’hôtel du gouvernement, elle s’était occupée de vrais fauteurs de troubles, peut-être qu’on aurait évité ce qui s’est passé samedi à Port-Louis. Ce n’est pas en mettant fin à un concert en y faisant irruption avec des armes, des gourdins, en semant la panique et en détruisant le matériel musical des artistes que ceux qui l’ont fait ont servi la cause palestinienne. C’est exactement l’effet contraire qu’ils ont réussi à produire. Pendant longtemps encore, la cause palestinienne sera associée dans l’esprit de beaucoup de Mauriciens à ce qui s’est passé samedi dernier à La Citadelle.

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Comme à chaque ratage aux Casernes centrales, le CP a tenté de cacher l’inefficacité de ses services en multipliant les arrestations et en tenant une conférence de presse. Au cours de laquelle il a fait savoir que deux policiers figuraient sur la liste des personnes interpellées et qu’il ne va pas tolérer des brebis galeuses dans sa force. Or, le problème, c’est la police, agissant sur les informations de on ne sait qui, a procédé à l’interpellation des deux policiers qui… n’étaient pas à La Citadelle ! Si au lieu de faire la guerre au Directeur des Poursuites publiques le commissaire de police se contentait de faire le travail pour lequel il est payé, les choses iraient un peu mieux aux Casernes centrales…

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Le dernier sondage de Synthèses ne fait que confirmer ce que l’on sentait déjà depuis des mois : les Mauriciens ressentent un immense désir de changement politique. Ils sont pratiquement 68%, soit deux tiers des sondés interrogés, à souhaiter l’émergence d’un nouveau leader politique. Chez les moins de 50 ans, ils sont 72% à souhaiter un nouveau parti et un nouveau leader. Est-ce que les vieux partis — qui préfèrent qu’on les appelle les grands partis — et les petits, dont les leaders sont convaincus de posséder les qualités pour être le prochain Premier ministre, auront-ils compris le message ? Pas sûr. Ils passent leur vie à écouter leur cour dire ce qu’ils veulent entendre et sont déconnectés des Mauriciens et de ce qu’ils expriment dans les sondages. De sorte qu’entre le souhait fort des sondés et la surdité des politiciens, le message ne passera pas. ll y a d’autres éléments intéressants – et contradictoires — dans ce sondage, qui confirme ce que les observateurs notent depuis des mois. Certes, le MSM arrive en tête du hit-parade des partis politiques, loin devant le PTr et les autres « grands partis. » Mais en ce qui concerne les alliances — ce mal nécessaire que tous les politiques dénoncent tout en l’appliquant —, c’est celle des partis de l’opposition qui serait plébiscitée si les élections avaient lieu maintenant. L’alliance PTr-MMM-PMSD obtiendrait 36% des suffrages contre 24% à l’alliance MSM-ML et alliés. Dès que le sondage a été rendu public, les uns et les autres se sont dit satisfaits de leurs résultats, en oubliant ceux qui leur sont défavorables. Comme quoi, plus ça change plus c’est la même chose.

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