Questions d’actualité

Le combat lancé par le Commissaire de Police contre le Directeur des Poursuites Publiques continue de plus belle. Le CP semble ne pas avoir apprécié que le DPP ait entamé de nouvelles poursuites contre son fils, qui avait pourtant été grâcié à la vitesse grand V par le Président de la République. Ce qui lui avait évité d’aller faire un séjour en prison où il avait été condamné à douze mois. On dit que le CP n’a pas, non plus, apprécié qu’au lieu de suivre la ligne des accusations de la Special Striking Team, le bureau du DPP a choisi une position différente pour ne pas dire contraire aux Casernes centrales. Pour le CP, travailler ensemble semble vouloir dire regarder dans la même direction, prendre les mêmes positions et faire condamner tous ceux qu’il estime nécessaire de priver de liberté. Sauf son fiston, mais ca c’est une affaire de famille dans laquelle il vaut mieux éviter d’entrer. Dans ce milieu, les rancunes sont tenaces et un planting est si vite organisé. Le problème dans l’affaire qui oppose le CP au DPP, c’est que nous ne savons qui, à l’issue du procès rententissant et quel que soit celui qui l’emporte, payera l’addition. Et elle risque d’être plus que salée, cette addition, quand on constate que les protagonistes ont  choisi des hommes de loi qui n’ont pas la réputation de travailler « pro bono». Les salaires de Me Geoffrey Cox, l’avocat britannique, ne sont certainement pas ceux d’un « feuille li chou de la profession locale » et doivent surêment se calculer en livres sterlings et pas en roupies dévaluées. Donc, la question qui interesse les Maurice est la suivante : qui payera l’addition des hommes de loi engagés dans le procès opposant CP/ DPP? Réponse redoutée : les contribuables !?

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Le travail d’un ministre des Affaires étrangères est de s’occuper, justement, de la politique internationale du pays dont il est le représentant, de gérer les relations avec les pays amis et de représenter son pays dans les grands évènements diplomatiques. À cet égard, le G20 qui se tient à la Nouvelle Delhi et où Maurice est invité en tant qu’observateur est un évenement diplomatique planétaire. Or, contrairement à tous les usages en cours, le Premier ministre mauricien s’est rendu à ce sommet mondial sans son tout nouveau ministre des Affaires étrangères nommé à la faveur du remaniement où on a pris les mêmes pour continuer. Pour justifier le fait que Maneesh Gobin n’ait pas été invité à démissionner, comme le fut Rajanah Daliah impliqué dans la même affaire d’allégation de bribes acceptés dans le cadre de l’affaire du chassé de Grand-Bassin, Pravind Jugnauth a déclaré qu’il n’y avait aucune accusation de l’ICAC contre Gobin. Mais alors, pourquoi ne l’a-t-il pas emmené dans ses bagages à la Nouvelle Delhi pour présenter aux diplomates réunis dans la capitale indienne leur nouvel interlocuteur mauricien ? À moins que, comme dans le cas de Daliah, le radar du PM l’ait averti d’avance que quelque chose allait se débloquer du côté de l’ICAC dans l’enquête sur le chassé de Grand-Bassin et qu’il valait mieux laisser le nouveau ministre des Affaires étrangères à Maurice ?

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Est-ce qu’à force d’ouvrir des enquêtes sur le Maharajah auto proclamé, à force de sortir de vieilles affaires contre lui, la police ne finira pas par le rendre sinon sympathique tout au moins lui donner une image de victime du pouvoir ? C’est une question à laquelle les spin-doctors de la kwizinn devraient réfléchir. Entre deux opérations de com ratés.

Jean-Claude Antoine

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