Plus ça change…

Les candidats à la candidature pour les prochaines élections n’en peuvent plus d’attendre. Pour certains du PTr, cela fait des mois et des mois qu’ils arpentent les routes, rues et ruelles de la circonscription que leur leader leur a dit de « travailler » sans jamais rien confirmer. En bons soldats obéissants, ils se sont précipités, ont pris les contacts et commencé à arpenter les lieux. Si au départ ils pensaient être l’unique désigné, ils ont découvert au fil du temps d’autres candidats à la candidature venant labourer ce qu’ils considéraient être leur terrain en toute propriété. Des candidats du même parti qui fort de l’assurance – multipliée – du leader mènent chacun campagne de son côté et, parfois, en traitant leur collègue de parti comme un adversaire, tout en faisant ami-ami avec le candidat désigné de l’autre parti membre de l’alliance. Dans certaines circonscriptions, ils sont plusieurs à mener campagne pour le même parti pour l’obtention du ticket tant espéré. Ce qui perturbe fortement les électeurs qui ne savent plus à quel candidat – du même parti – accorder sa confiance. Cette multiplication de candidatures du même parti risque de dégoûter les électeurs et pourraient grossir le nombre d’indécis, en constante augmentation, selon les sondages. Mais les vieux routiers de la politique ne sont pas surpris par ces multiplications de promesses de tickets, qui est une pratique adoptée par le PTr au fil des années. En fin de compte, c’est à la veille du Nomination Day que les tickets sont vraiment attribués, trop tard pour que ceux qui ne les ont pas obtenus ait le temps de créer un nouveau parti dont les membres iraient poser dans les circonscriptions qu’ils ont longtemps travaillées, en semant le trouble chez les électeurs. Quoi qu’ils puissent penser les candidats à la candidature rouge auront à attendre la veille du Nomination Day pour être fixés sur leur avenir de candidat. Encore quelques semaines d’angoisse et de porte-à-porte en perspective en espionnant les « moves » des autres candidats du même parti. Que ne faut-il pas faire pour essayer d’obtenir un ticket ! Les choses semblent plus simples du côté du MMM. Premièrement, il y a moins de tickets à partager, et à moins d’une grosse surprise de dernière minute, les candidats sont plus ou moins connus : les anciens casés et les nouvelles recrues déjà annoncées, même si des permutations sont encore possibles. C’est la même chose du côté des Nouveaux Démocrates et de Resistans ek Alternativ – si l’accord dont on parle depuis des semaines finit par se concrétiser.
Du côté du MSM, les choses risquent d’être plus compliquées. L’arrivée du nouvel allié bleu – dont le leader semble avoir commencé la tournée promotionnelle des nouvelles structures gouvernementales – ne fait pas que des heureux chez les orange. D’autant que l’on annonce que le PMSD va bénéficier de 13 tickets. Est-ce que ce reste du PMSD vaut autant de tickets sur le marché électoral ? Il semblerait que la direction du MSM ait répondu oui à cette question. Tout au moins pour le moment. Est-ce qu’on va prendre ces tickets dans le quota – est-ce qu’il existe encore ? – réservé aux mini partis d’Obeegadoo, de Ganno et de Collendavelloo, ou les puiser dans ce qui reste de la réserve orange ? Quelle que soit la réponse, cela fait treize tickets en moins pour les candidats à la candidature du MSM. Ces candidats sont déjà très perturbés par le fait que le leader – ou la responsable de l’équipe qui décide sa place – ne les reçoit pas et ne donne aucune indication sur ses intentions. On a entendu dire qu’il envisageait d’offrir un ticket féminin par circonscription, ce qui réduit drastiquement le nombre de tickets disponibles. Si l’on ajoute à cela le fait que le leader aurait déjà fait savoir que tous ceux qui ont un poste dans le gouvernement actuel n’auraient pas automatiquement un ticket et que même les ministres seraient évalués sur leur performance au cours des quatre dernières années, cela va diminuer le nombre de « ticketable » et augmenter le taux de mécontentement. Est-ce pour éviter que le mécontentement ne devienne frustration et par la création d’un parti de ceux qui n’auraient pas eu de tickets, ce qui pourrait gêner électoralement le MSM, que Pravind Jugnauth attend le Nomination Day pour publier sa liste de candidats ?
En ce faisant, il ne fait que copier la tactique que Navin Ramgoolam et le PTr pratiquent depuis des années. Et dire que l’un et l’autre promettent de faire la politique autrement ! En fin de compte, plus ça promet de changer, plus c’est la même chose.

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