Sommes-nous en 2022 où au Moyen Âge, voire même à l’âge de pierre ? Au temps où il n’existait ni loi, ni respect mutuel et encore moins de considération pour les valeurs humaines. Là où l’existence de l’autre ne valait pas une pièce. Là où chacun faisait presque comme bon lui semble et où la loi du plus fort était séant. En somme, libre à chacun de définir ses paramètres et règles, afin de pouvoir exister.
D’un point de vue personnel, on peine à croire que tel pourrait être le cas à notre époque. Il serait même prétentieux d’y penser un seul instant en tenant compte de l’évolution ayant eu lieu à divers niveaux. Dans le bon comme le mauvais sens ! Sauf qu’au fil du temps, il est malheureux de constater à quelle vitesse les valeurs disparaissent et à quel point surtout il est devenu difficile pour certains d’assumer leurs responsabilités à l’égard de la société.
Pourquoi cette réflexion en ce dimanche du 18 septembre ? Eh bien, parce que nous sommes toujours révoltés, voire dépités, plus d’une semaine plus tard, après le décès tragique du basketteur Krishen Valydon. Celui-là même qui nous a quittés dans des circonstances dramatiques, 18 mois après les triathlètes Jayrajsing Hazareesing et Hughes Rivet !
Ce même Krishen Valydon, adepte et amoureux du sport comme tant d’autres, et qui, nous en sommes plus que convaincus, n’aurait pensé le moindrement du monde, partir sur la pointe de pieds et dans ces conditions ! Certainement pas sur un parquet à l’heure même où le gouvernement appelle, lui, à une sensibilisation autour d’une pratique saine du sport.
Certes, le sport est un des rares moyens existants pour tenir notre jeunesse loin des fléaux qui nuisent à notre société. Mais sommes-nous pour le moins rassurés compte tenu des conditions précaires, voire rudimentaires, dans lesquelles nous sommes appelés à le pratiquer ?
C’est la réflexion qui s’impose désormais à nos décideurs politiques. La santé physique de nos sportifs, tout comme celle de nos concitoyens, n’ayant pas de prix. Alors même que nos différents ministères gaspillent, eux, année après année, de milliards de roupies comme en témoigne le rapport du bureau du Directeur de l’Audit, et qui plus est, sans pour autant en être inquiétés !
L’évolution humaine aurait voulu que Krishen Valydon soit toujours des nôtres s’il avait pu bénéficier d’une assistance médicale spécialisée. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Quitte à vouloir trouver des excuses et autres prétextes qui ne comptent désormais que pour du beurre !
Les règles de la responsabilité humaine et sociale ayant été tout simplement oubliées, voire même pas assumées dans toute leur rigueur. La faute à une réaction collective quasi-absente à l’heure des comptes. Si les responsabilités des uns et des autres avaient été respectées, eh bien, on n’en serait pas là aujourd’hui à déplorer le départ subit de Krishen Valydon.
Lui qui avait pourtant fait part de son souhait de mettre un terme à sa carrière d’une façon beaucoup plus conventionnelle à la fin de la saison. Et certainement pas de terminer ses jours, inconscient dans un pick-up, mais bien aux côtés de son épouse Karen et de sa fille, auxquelles nous témoignons notre profonde sympathie.
Malheureusement, tous ceux concernés ont failli à leurs responsabilités. Alors même que le décès des deux triathlètes aurait dû avoir un effet électrochoc. N’y aurait-il pas fallu une levée de boucliers nationale, voire un éveil de conscience collective, à l’heure de ces drames ? Ce n’est que le 8 septembre que le ministère des Sports et par conséquent le gouvernement, a réagi ! Mais n’était-il pas déjà trop tard, alors qu’une vie aurait pu être sauvée ?
Ce qui est certain, c’est que personne n’a eu ce courage pour sortir de son confort et venir exprimer sa colère. Cela, par le biais d’une action forte au nom du sport et surtout, au prix de la vie humaine. Au même titre, la posture gouvernementale appelant à une pratique sportive pour le bien de la santé publique ne devient-elle pas contradictoire dans ces conditions ?
Qui assumera, à l’avenir, les responsabilités d’un éventuel accident ? Car, aussi inquiétant soit-il, ce n’est pas l’État qui est responsable des tests médicaux de nos sportifs comme cela devrait l’être, selon des critères très stricts et surtout dans un cadre régularisé !
Or, n’importe quel professionnel peut le faire sans que des responsables sportifs ne s’en inquiètent pour autant des conditions y relatives à un examen aussi sérieux et obligatoire avant l’obtention d’une licence. L’important étant, semble-t-il, de démarrer rapidement les compétitions, afin de pouvoir bénéficier des sous offerts par l’État. Et c’est là justement, le plus gros problème.
Ainsi, les mesures annoncées par le ministre Stephan Toussaint le 8 septembre ne se résument-elles pas à des remèdes “Panadol” ? Loin de pouvoir toucher le mal à ses racines, afin d’être en mesure d’offrir réellement ce dont nos sportifs ont besoin ? Maurice “Tigre de l’océan Indien”, dites-vous ? Pas si sûr, surtout lorsqu’on n’est pas capable de mettre gratuitement sa Sports Medical Unit au service de ses sportifs !
Le monde a certes évolué positivement au niveau technologique et médical. Toutefois, le drame du 6 septembre nous ramène à cette triste réalité : on patauge malheureusement dans une médiocrité qui pourrait faire pâlir ceux ayant vécu au Moyen Âge !
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