Messages de fin d’année

Est-ce que Nando Bodha ne comprend pas ou ne veut pas comprendre les messages qu’on lui fait parvenir ? C’est la question que l’on peut se poser en prenant connaissance du message de fin d’année du leader du Rassemblement Mauricien. Dans ce message diffusé en fin de semaine, Nando Bodha écrit que « dans un esprit de dialogue et de bonne volonté, mon parti veut créer avec toutes les forces politiques et ceux qui aiment notre pays la vague vitale pour un changement radical. » Tout en continuant à réclamer «  l’union des forces de l’opposition dans un esprit de patriotisme et de partage face à l’urgence de faire partir un gouvernement qui ruine le pays », Nando Bodha annonce avoir « foi dans l’Entente de l’Espoir ». Le problème c’est que les autres partis de l’opposition n’ont pas démontré la même ardeur pour l’Entente de l’Espoir, pour dire le moins. Au contraire, à plusieurs reprises, les dirigeants de ces partis de l’opposition ont tenu des réunions sans même l’inviter et l’ont averti des décisions prises pratiquement par voie de presse. Pire, pas plus tard que la semaine dernière, Paul Bérenger affirmait à la fête de fin d’année donnée pour ses partisans qu’il fallait une «  bonne alliance » pour déloger le MSM du pouvoir et que celle en voie de constitution allait réunir le PTr, le MMM et le PMSD. Aucune mention n’a pas été faite du RM et de son leader, ce qui veut dire que pour Paul Bérenger, ils sont totalement out de la « bonne alliance. » Malgré ce que certains qualifient de claque magistrale, Bodha continue à dire sa foi dans l’Entente et ne semble pas réaliser que, comme dans le séga, son espoir « finn mort entre deux roches ! »
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Dans le cadre de sa politique consistant à faire la bouche doux aux différents électorats mauriciens, le MSM vient d’en contenter un, tout en mécontentant un autre. C’est pour caresser les fonctionnaires dans le sens du poil que le gouvernement a généreusement décrété le mercredi 3 janvier 2023 jour de congé public. Il répondait ainsi à une demande des syndicats des fonctionnaires pour « compenser » le fait qu’en 2023, le premier janvier tombe un dimanche et que, par conséquent, les fonctionnaires ont « perdu » un jour de congé public. Mais en satisfaisant quelques dizaines de milliers de fonctionnaires, le gouvernement a, du coup, mécontenté les plus de 250,000 personnes du 3e âge, dont les pensions ne seront payées qu’à partir du 5, au lieu du 3. C’est en tout cas le message qu’ils ont retenu. Est-ce que cet inconvénient majeur pour des personnes qui se fient sur la pension de vieillesse pour vivre aura un impact négatif sur le vote3e âge ? Ce sera la question à laquelle auront à répondre les conseillers qui ont recommandé au gouvernement de faire « la bouche doux » aux fonctionnaires. Comme quoi trop de démagogie peut finir par être politiquement contre-productif.
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Le message de vœux le plus original des politiques pour la fin de l’année 2022 est, sans conteste, celui de Bruneau Laurette. L’activiste mauricien a vu sa popularité augmenter depuis son arrestation par la Special Striking Unit de la police. Et surtout à cause de son incapacité, jusqu’à l’heure, de justifier ses accusations. Suite à une récente affaire similaire, on peut même se demander si la drogue trouvée au domicile de l’activiste avait été découverte ou plantée. Ces accusations n’ont pas empêché le Commissaire de Police de féliciter cette unité pour son travail dans son message de fin d’année. Message dans lequel il n’a pas fait mention des dizaines de kilos de gandia « évaporés » aux Casernes centrales, alors qu’ils étaient sous la protection de la police. L’originalité du message de Bruneau Laurette vient plus de l’endroit où il a été écrit que de son contenu. Son message a été lu dans son intégralité et en priorité sur les ondes d’au moins une radio privée. Dans son message, l’auteur révèle que le pouvoir lui a proposé des dizaines de millions pour qu’il arrête son combat, mais l’activiste dit avoir refusé, parce qu’il n’est pas « enn vender ». Je me demande si la radio en question ne recevra pas un courrier de l’IBA lui reprochant de ne pas avoir donné la parole au pouvoir qui voulait acheter l’activiste ?! Le message a été écrit à la prison de Melrose où l’activiste attend que la police termine son enquête sur les accusations portées contre lui. C’est, sans doute, la première fois dans l’histoire de Maurice que ses habitants reçoivent un message de fin d’année rédigée dans une prison de la République.
Bonne année quand même !