Le génocide continue à Gaza

Depuis quelques semaines, le monde assiste, médusé, au cirque de Donald Trump, dont les conférences et les signatures de décret dans le bureau ovale de la Maison Blanche sont devenues une activité quotidienne. Après avoir augmenté unilatéralement les droits de douane sur les produits des pays ennemis et amis, il les a réduits, sans aucune justification ni explication. Le monarque qu’il prétend être can’t do wrong. Ce qui est plus ahurissant encore, c’est que ses ministres et conseillers applaudissent chacune de ses signatures ou déclarations, fussent-elles délirantes comme l’annexion du Groenland ou du Canada juste parce que leur président en a envie. Pour le moment, avec la capacité de changer d’avis tout aussi rapidement. Sa dernière lubie est d’obliger l’Ukraine à accepter les conditions de la Russie pour un cessez-le-feu : l’abandon de tous les territoires ukrainiens conquis par la force par Moscou depuis 2014. Et il est étonné et vexé que le président ukrainien refuse cette condition, qui serait le premier pas de l’annexion totale de son pays par Moscou ! Donald Trump a réussi l’exploit de faire de l’ennemi historique et idéologique des États-Unis son partenaire et de Poutine son président — présumé coupable de crimes de guerre — son meilleur allié. Et tout ça, sous le regard, tout aussi médusé, des Américains, qui doivent se demander comment ils ont fait pour installer ce clown à la tête de leur pays qui fut autrefois le gendarme du monde ! Pendant ce temps, au lieu de se regrouper pour résister au diktat américain, les grands pays condamnent publiquement le président américain, tout en négociant en coulisse un rendez-vous pour quémander chacun de son côté une baisse des augmentations des taxes douanières.

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Pendant que le monde suit, avec inquiétude, les pitreries du clown de la Maison Blanche, l’armée israélienne continue à exterminer ce qui reste de Palestiniens à Gaza. Trump s’est désintéressé de Gaza quand il s’est rendu compte qu’il coûterait trop cher à ses amis entrepreneurs immobiliers de transformer l’amas de ruines qu’est devenu Gaza en Riviera du Moyen-Orient. L’extermination continue dans l’indifférence des pays qui se disent les grands défenseurs de la démocratie et des droits de l’Homme. Ils le disent dans des discours prononcés dans les instances internationales, ce qui ne les empêche pas de vendre en sous-main à Israël les bombes et les armes que son armée utilise pour continuer le génocide à Gaza. Après avoir été utilisés par les Européens, les Américains, leurs voisins arabes et même Israël, les Palestiniens sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes dans le champ de ruines qu’est devenu leur territoire. Pour exterminer ce qui reste des soldats du Hamas, l’armée de Benjamin Netanyahu — contre qui la Cour Pénale Internationale a émis un mandat pour crime de guerre — continue de massacrer et génocider ce qui reste des Gazaouis, vieillards, femmes et enfants, y compris les blessés soignés dans le dernier bout d’hôpital encore en opération. Comme si les bombes ne suffisaient pas, l’armée israélienne utilise une autre tactique pour en finir avec les derniers Palestiniens de Gaza : la famine. Depuis quelques jours, elle interdit aux camions de l’aide humanitaire l’accès à la bande de Gaza. Puisqu’on ne peut pas tous les tuer à coups de bombes et de canons, on va le faire en les laissant mourir de faim. Comment est-ce que les descendants des victimes de la solution finale imaginée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale peuvent laisser leur armée pratiquer les mêmes méthodes génocidaires ?

Ce qui choque davantage dans l’abandon des Palestiniens, c’est celui des pays voisins arabes qui les entourent. Après avoir utilisé politiquement la cause palestinienne pour leurs objectifs politiques, après avoir affirmé la solidarité du monde musulman quand ça les arrangeait, tout comme ils avaient abandonné les victimes d’un autre génocide, les Rohingyas. Tout comme les USA sont en train de laisser tomber l’Ukraine pour soutenir la position de Moscou, alors que les grandes démocraties détournent le regard des exactions que commettent quotidiennement les militaires israéliens. Et demain, tous les grands donneurs de leçons démocratiques de la planète s’étonneront que les enfants rescapés de la bande de Gaza s’engagent dans la filière terroriste pour se venger de l’extermination de leurs parents et proches à Gaza.

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