Le génocidaire

Désolé de casser l’ambiance ses fêtes de fin d’année boostées par le 14e mois — pour ceux qui y ont droit —, ces premiers pétards que l’on commence à faire sonner et des feux d’artifice qu’on commence à allumer. C’est vrai que l’année qui se termine a été marquée, localement, par tellement de choses : les anciennes alliances électorales cassées et les nouvelles bricolées ; la surenchère des promesses électorales ; les menaces sur la carte SIM de téléphones portables ; la baisse constante de la roupie ; l’augmentation, tout aussi constante, des prix ; les provisionnal charges ; la multiplication de candidatures au poste de Premier ministre ; les grands rassemblements ; les clips musicaux et ceux de Missie Moustass ; la censure des réseaux sociaux ; la fièvre des élections et les fêtes — plus bruyantes que musicales — pour célébrer la victoire. Après tout ça, on avait besoin de souffler un peu. Dans tout ce tapage, on a oublié que dans ce qui reste de la bande de Gaza, le génocide continue. Non seulement il continue, mais il est en train de s’étendre au vu et au su de la communauté internationale, de ses dirigeants et des instances, créées pour régler les problèmes internationaux et empêcher les guerres, qui semblent complètement désarmés face à la détermination de Benyamin Netanyahou. Je ne suis pas sûr que mot désarmé soit approprié dans ce contexte, dans la mesure où les dirigeants de ces grands pays grands donneurs de leçons de démocratie dans les grandes instances internationales sont, en même temps, ceux qui fournissent les armes et les munitions à l’armée israélienne. C’est comme ça que fonctionne la démocratie : être capable de dénoncer un génocide, du bout des lèvres, tout en fournissant les armes indispensables au génocidaire pour qu’il puisse atteindre l’objectif qu’il s’est fixé ! Revenons à Benyamin Netanyahou qui, malgré tout ce qu’il a fait avant et après le 7 octobre 2023, est toujours le Premier ministre d’Israël et est traité comme un allié et un partenaire de première importance par les grands de ce monde. Il est vrai que quelques pays africains ont eu l’outrecuidance de saisir des instances internationales et sont parvenus à faire accuser le Premier ministre israélien de génocide. Au lieu d’appliquer les règles internationales, qui prévoient son arrestation dans un des pays membres — ce qu’ils ont fait pour Vladimir Poutine —, les grandes puissances ont ouvert un débat sémantique pour déterminer si le terme génocide décrit ce qui se passe dans la bande de Gaza. En attendant la conclusion du débat, elles n’entendent pas appliquer les sanctions de l’instance internationale. Elles doivent penser qu’elles n’ont aucune valeur puisque émanant principalement de leurs anciennes colonies.
Il l’avait dit dès le 7 octobre de l’année dernière : son objectif est d’exterminer les partisans du Hamas dans la bande de Gaza. Et il s’est donné les moyens de cette ambition, aidé par ses alliés. Il ne reste que des ruines de bâtiments dans cette bande de Gaza, où vivaient plus de 2 millions de Palestiniens. Les reportages de la presse écrite et des télévisions, qui sont encore sur place, montrent des amas de ruines d’agglomérations qui semblent avoir été simultanément victimes d’un cyclone, d’un tremblement de terre, d’un tsunami et d’une bombe atomique. Mais malgré le fait que tout a été détruit par l’armée israélienne, les habitants de Gaza doivent rester sur place puisque les frontières sont fermées, et de toute façon, aucun pays ne veut d’eux. Même pas les pays musulmans frères. Dans les décombres, l’eau, la nourriture, les médicaments, l’essentiel de ce qui permet à un être humain de survivre, n’est pas disponible. Le denier bilan de l’ONU chiffre à 45 000 le nombre de personnes tuées par l’armée israélienne depuis 14 mois. Ce rapport ne comptabilise pas le nombre de blessés, graves et légers, sur place. Par contre, un autre rapport écrit que la bande de Gaza compte « désormais le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde », en soulignant « que beaucoup (de ces enfants) subissent des opérations chirurgicales sans même une anesthésie. »
Mais combien faudra-t-il encore de morts, de blessés, de handicapés et d’enfants amputés pour que Benyamin Netanyahou estime qu’il a éradiqué le Hamas à Gaza ? Encore quelques milliers ou centaines de milliers de morts ? À moins qu’il n’estime que tous les habitants de Gaza sont des partisans du Hamas et doivent être exterminés ? Ce sont les questions qui doivent être posées aux dirigeants des grandes « démocraties » de ce monde qui, par leur silence ou leur manque de prise de position, sont complices du génocidaire !

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Jean-Claude Antoine

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