La « faya » on the beach

En cette période festive et estivale, les plages sont inondées de vacanciers qui y viennent passer un moment familial ou amical. C’est un véritable spectacle de joie, d’amusement, de détente et de liberté auquel tout passant peut assister. Une chose est sûre, les Mauriciens aiment aller à la mer puisque c’est une activité ancrée dans nos traditions, de plus elle est accessible et gratuite.
Dès la fin de la matinée, les plages se transforment en un terrain de jeu pour les enfants qui font des châteaux de sable ou creusent des trous, les adolescents s’affrontent dans des koz-koze sympathiques et les adultes se détendent au soleil tranquillement ou accompagnés de musique. Les uns font trempette une bière à la main, d’autres se prélassent affalés sur une serviette, un livre fermé à côté de la tête.
L’air salin et le bruit des vagues contribuent à créer une ambiance propice à la convivialité. La chaleur est presque insupportable. Les gens font des va-et-vient entre la mer et la plage. Chacun y trouve son bonheur entre ciel, océan et sable.
Les groupes d’amis et les familles profitent de cette occasion pour partager des moments conviviaux autour d’un pique-nique préparé et organisé à l’avance. Des snacks, des sandwiches, des faratas ou même du briani sortent des sacs à l’heure du déjeuner. Bières, vins rosés, soft et eau remplissent les glacières. Chacun y va de ses petites habitudes.
Casquettes ou chapeaux et verres fumés se distinguent çà et là. Bikinis sexy colorés, maillots de bain de tout type et toutes les couleurs, paréos fleuris, shorts, longue chemise blanche ou habillement complet, là aussi, chacun son goût et sa culture. Un mélange de style et de traditions se côtoie dans le respect le plus normal, voire banal, pour nous Mauriciens. Le sable se nappe de monde et devient alors un lieu de rires, de partages et de discussions animées.
Parfois, des musiciens viennent ajouter une touche gaie à l’atmosphère et des voix se lancent dans des ségas que nous aimons entendre. Nous avons le rythme dans la peau et le soleil glisse sur elle. Tout cela invite à de petits déhanchements droite-gauche, de petits regards par ici et de petits bisous par là. Cheers et tchin-tchins ajoutent à la griserie du moment.
À la plage, un esprit de décontraction et de satisfaction règne, loin des préoccupations quotidiennes surtout en ce début d’année. Les vacanciers échappent à la routine, se ressourcent et créent des souvenirs précieux. L’expérience de la plage, ces jours-ci, est synonyme de bien-être.
Une photo par-là, des selfies par-ci. Tout est bon à capturer en images.
Au fil des heures et à l’approche de l’après-midi, le nombre de personnes augmente et les couleurs du ciel commencent à s’approcher de l’oranger. L’ambiance bat son plein au fur et à mesure que la fin de la journée se pointe. Djembé, guitare et haut-parleurs créent une joyeuse cacophonie.
Saluons tous ceux venus là avec un cœur de partage, de bienveillance et de respect. Un cœur sain pour la majorité. Mais que dire des quelques autres ?
Car c’est précisément aux heures qui rappellent la fin du jour que la musique augmente, que les rires sont de plus en plus forts et qu’une attitude de provocation se fait sentir envers ceux qui passent leurs vacances dans un bungalow pieds dans l’eau. Alors que, de leurs terrasses, les uns voudraient aussi voir le coucher du soleil, des mini-marquises colorées et des tentes extensibles aux couleurs plus sobres font office de paravent.
De plus, des promeneurs, bruyants, viennent souvent se poser sous le nez des résidents, assis chez eux pour profiter d’un moment de calme et de tranquillité, et toisent ces plus chanceux de manière presque accusatrice (jalouse ou envieuse peut-être ?).
Et comment décrire les ordures qui se sont amassées pendant toute la journée et qui ont été jetées à même le sol, contre les murs des résidences, sans même être mises dans des sacs plastiques, alors que les poubelles de la municipalité se trouvent à quelques dizaines de mètres ? Et que penser de ceux qui viennent jeter des bouts de cigarettes encore allumées dans ces déchets inflammables pour la plupart ?
Quel spectacle pour les nombreux touristes qui passent à côté de ces amas de restes nauséabonds au sortir d’un magnifique coucher du soleil ! Quelle mauvaise impression que ce peuple mauricien accueillant et chaleureux laisse à ceux venus d’ailleurs !
Est-ce un manque de civisme ou d’éducation ? Pourquoi laisser son désordre en plein air au lieu de le ramasser et de participer à une île Maurice plus propre ? C’est une honte que d’être témoin de tels comportements. Il suffit de si peu pour garder nos plages impeccables.
Ces poubelles à ciel ouvert sont un signe de non-respect flagrant pour les habitants des différentes régions côtières, mais aussi pour les éboueurs, efficaces, qui doivent se baisser des dizaines de fois pour ramasser les cochonneries éparpillées partout.
Mais ne restons pas sur ces restes repoussants en ce début d’année. Espérons qu’à nouvelle année, nouvelles résolutions et nouvelle attitude pour une île Maurice meilleure.
À bon entendeur, bonne année !

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