Un monde parfait n’existe pas. C’est une utopie et un fait avéré. Il est même impossible de l’imaginer compte tenu de nos différences à accepter, à tolérer et à pardonner surtout. Les sept péchés capitaux caractérisent d’ailleurs cette nature humaine aux exigences si complexes et surtout trop souvent submergés par des émotions démesurées et malheureusement, à forte tendance à privilégier des futilités au détriment de l’essentiel. Les valeurs intrinsèques des uns et des autres se révélant alors insuffisantes pour éviter les pires catastrophes et autres conflits.
Ce qui se passe actuellement dans le judo mauricien n’a certainement rien de comparable aux conflits qu’on peut trouver ailleurs à travers le monde. Et nous tenons bien à le préciser. Sauf que dans la finalité, c’est une discipline sportive qui se retrouve au centre d’un conflit et qui trouve sa source dans autre chose que le sport.
La façon dont opère la Fédération mauricienne de judo (FMJ) ces trois dernières années et plus particulièrement ces derniers mois, est déplorable. Alors que la posture affichée par son président, Josian Valère, interpelle de mieux en mieux. Lui qui pense que tout est permis après la génuflexion du ministère des Sports à l’égard de son comité directeur en vue des élections de début mars.
Lui qui a pourtant trouvé à dire, de la façon la plus désolante samedi dernier, après l’injonction retirée contre la tenue des élections du 9 mars que « comme je l’ai toujours dit, nous sommes toujours pointilleux concernant le respect de la loi et des procédures. » Tout simplement interpellant. Même si Josian Valère ne dit pas que l’injonction a été retirée sur un point de droit, alors que les irrégularités reprochées à la FMJ sur certains dossiers sont toujours questionnées.
Une mise au point était donc nécessaire à la lecture de la déclaration de Josian Valère, lui qui ose parler de respect de loi et des procédures ! Ainsi, comment juge-t-il, d’un point de vue de la bonne gouvernance, de la transparence et de l’éthique, le fait qu’une fédération puisse fonctionner sans compte bancaire pendant trois ans ? Est-ce normal, dans ces conditions, de réclamer de l’argent aux judokas et aux clubs ? Est-ce donc cela respecter les lois sportives de ce pays ?
On se passera de commenter, pour la énième fois, le refus unilatéral de la FMJ de renouveler l’affiliation de 12 clubs membres, dont des clubs fondateurs, en grande souffrance depuis trois ans. Contrairement à certains, dont la légitimité est toujours remis en question ! Au même titre que la participation de ce même Josian Valère et de Laval Perrine aux élections du 26 janvier 2019 malgré les recommandations du Forensic Audit. Un rapport payé, en partie, des caisses publiques, mais qui s’est visiblement retrouvé au fond des poubelles. N’est-ce pas monsieur le ministre, Stephan Toussaint ?
Au nom de l’éthique et sur l’autel de la transparence, la FMJ ne devrait-elle pas s’expliquer sur l’avis de presse annonçant les élections du 9 mars au siège du Comité olympique mauricien à Trianon, à l’insu même de ce dernier organisme ? Est-ce donc cela la définition des procédures, M. Valère, et du respect des institutions ? Idem pour l’avis de presse du 7 avril programmant cette fois les élections aux « 22 mars » avant de rectifier ensuite au « 22 avril ». Est-ce sérieux et raisonnable ?
Faudrait-il aussi que le président de la FMJ nous explique comment peut-on publier un avis d’élection et venir ensuite déclarer à une presse, deux jours plus tard, que la date des élections sera « bientôt fixée » ! Forcément, il y a un gros problème et il est très grave. Si Stephan Toussaint est prêt à gober n’importe quoi et de n’importe qui, en revanche, tel n’est pas le cas pour nous. Lui qui, à moins que notre mémoire ne nous fasse défaut, est bien le garant du sport mauricien.
Alors, qu’il cesse de fermer les yeux sur le fonctionnement déplorable de cette fédération ! Lui qui a du reste permis à la FMJ de poursuivre avec les élections du 9 mars avant qu’un ordre d’interdiction ne soit émis par le juge en chambre. Aussi, ne faut-il pas oublier les documents qui se trouvent en sa possession depuis plusieurs mois.
L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) a aussi été sollicitée, mais n’a pas trouvé mieux que de renvoyer la balle…au ministère et au Registrar of Associations ! Est-ce donc à dire que les faits mis en avant par Cassis Fraternel Judo Club sont banals ? C’est l’impression qui se dégage en tenant compte du discours de Josian Valère. Un discours définitivement plus proche de l’arrogance qu’à celui qui rassemble.
Au cas contraire, pourquoi ne donne-t-il pas la vraie raison derrière le refus de la FMJ de renouveler les affiliations d’une bonne majorité de club ? Le simple fait de leur permettre de participer aux élections ne résoudrait-il pas le problème de la façon la plus sportive ?
En attendant, on verra bien si Stephan Toussaint aura enfin le courage de mettre un terme à cette injustice. S’il ne peut le faire, alors qu’il demande au Premier ministre, Pravind Jugnauth, de le faire à sa place !
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