L’exercice de consultation budgétaire entre le ministère des Sports et les fédérations se poursuit. Au delà du 15 septembre, dit-on, nous serons en mesure de faire un tour d’horizon et de mieux comprendre la situation. Mais déjà, une certaine déception et colère se fait sentir. Le « minimum rate » de 25% de réduction annoncé sera appliqué. Crise de COVID-19 oblige, dit-on, occasionnant, du coup, une baisse de Rs 26M du budget des Sports de ce ministère.
Ce qu’il faut maintenant savoir, c’est la procédure adoptée pour redéfinir le budget accordé aux fédérations. A-t-on généralisé ou « was it on a case by case basis » ? Pour l’heure, on n’en sait pas plus. Si ce n’est, qu’à titre d’exemple, une fédération de la dimension de l’Association mauricienne d’Athlétisme (AMA) a vu son budget être réduit considérablement passant de Rs 7.5M à Rs 5M !
A la suite, toutefois, du coup de gueule de son président, Vivian Gungaram, dans ces mêmes colonnes, dimanche dernier, et de la position ferme adoptée par Week-End, la situation a évolué dans le bon sens. Le ministère des Sports ayant pris la décision de « back pedal » après la réunion d’urgence tenue lundi dans le bureau du ministre Toussaint suivant une requête de la fédération. Le budget a été revu à la hausse et du coup, certaines écoles n’auront pas à fermer leurs portes.
Sauf que cette culture de l’à-peu-près, au ministère des Sports et de son ministre de tutelle en particulier, devient de plus en plus inquiétante. Pour ceux qui l’ignorent peut-être, l’à-peu-près tutoie l’amateurisme et n’est nullement compatible avec l’excellence ! Elle dérange et doit être dénoncée. Car on ne comprend pas comment ceux censées maîtriser un dossier lié à la jeunesse peuvent appliquer la « guillotine » de cette façon et, qui plus est, à une fédération aux 2000 licenciés ! Forcément, quelque chose ne tourne pas rond.
Dans ce marasme sportif sans précédent, le mood du ministre contraste. Il est même étonnamment nonchalant. Tout comme c’était le cas après la lecture du budget 2020/21. Avec cette somme (le budget de Rs 724M de son ministère, accusant une baisse de Rs 26M !), disait-il, « nous allons pouvoir faire tout ce que nous avons prévu » ! Soit Stephan Toussaint ne sait pas ce qu’il dit, soit il devient amnésique. Car au sein des fédérations, pour ne pas dire dans la rue (!), c’est une autre histoire. Preuve, si besoin est, que Stephan Toussaint est coupé de la réalité sportive. Ses réflexions étant même très loin de ce qui se passe sur le terrain.
Par contre, Stephan Toussaint est bien présent dans sa circonscription au No.12 (Mahébourg/Plaine Magnien) dans le contexte du drame écologique après l’échouage du Wakashio à Pointe d’Esny. « J’essaie de les aider et de les soutenir au mieux de mes possibilités » ou encore « Ils ne doivent pas se sentir abandonnés pendant cette période délicate et je fais de sorte d’être le lien entre les autorités et eux ». Voilà donc un ministre qui sait se montrer patriote quand il le veut, pour ne pas dire opportuniste. Un terme qui n’est définitivement pas bon d’utiliser par les temps qui courent et qui déclenche très souvent des crises d’urticaire chez certains !
Une chose est cependant sûre. L’après-confinement est définitivement très difficile à gérer pour Stephan Toussaint. Soit par manque de repère auprès de ses conseillers, soit par une stratégie très mal ficelée. D’ailleurs, les changements annoncés à différents niveaux peinent toujours à faire l’unanimité. Preuve que ceux concernés sont allés trop vite, oubliant au passage, d’accorder la considération nécessaire à l’essentiel.
Le ministre fera-t-il machine arrière sur d’autres dossiers brûlants, afin d’accommoder les oubliés et autres injustement pénalisés ? Très probablement. D’autant que certains faits le prouvent indéniablement : les manquements notés à la politique adoptée sont néfastes au bon développement du sport. Même si, en contrepartie, les intentions peuvent se révéler bonnes.
La balle est désormais dans le camp de Stephan Toussaint. A lui donc de rectifier le tir et de prendre les décisions qui s’imposent après avoir surtout démontré sa fragilité sur un dossier qui était pourtant facile à gérer.
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