Il y a
Du temps et des poussières
Des traces entières
De nos vies passées
Il y a
Des enfants qui jouent
Des espaces encore verts
Tachés de capucines, longés de rivières
Il y a
Des parfums d’océan
Son immensité, tel un géant,
Nous réduit à notre néant
Il y a
Des nuits noires qui sont blanches
Et des jours de revanches
Inexorablement
Et loin de tout, loin de toi
Les racines tiennent ancrées en toi
Et même si tu doutes et qu’en la vie tu perds foi
C’est par la force de tes origines que tu tiendras
Et plus la vie est dure, plus on en comprend la valeur
Comme une mère fébrile devant son enfant qui a peur
Face à la puissance qui avilit, méprise et rend minable
Cette ignominie qui enlise dans la boue, dans ses propres sueurs et son sang
On porte les marques de peines et de blessures abominables
Apaisées seul par le baume de ceux qui aiment tout simplement
Et loin de tout, loin de toi
C’est comme ça que tu tiendras
Et par les combats acharnés, incorruptibles
Tu marcheras par-dessus les débris, au-delà de l’inadmissible
Il y a
Des enfants avec leur père
Un grand café amer
Et des paroles en l’air
Il y a
L’odeur de la terre mouillée
Les mémoires et les histoires souillées
Et le souvenir du temps vécu
Il y a
Des silences anticipés
Des colères gardées
Déposées dans une église de quartier
Il y a
Des rires, des fous rires
Et aussi des sourires
Des moments figés, inscrits à jamais
Et loin de tout, loin de toi
Que tes racines soient ancrées en toi
Et même si tu doutes, et qu’en la vie tu perds foi
C’est par la force de tes origines que tu tiendras
Et plus la vie malmène, plus on se prend dans les bras
Comme les parents tiennent leur enfant par leur petite main
Plus le mal prédomine, plus les fous s’agitent
Ils se débattent et se déchaînent
Face aux stigmates de l’entente et de l’amour
De la liberté et de l’honnêteté aussi
Et loin de tout, près des autres
C’est comme ça que tu vaincras
Contre les combats injustes
Et les maux qui veulent enfermer
Il y a
Des images et des visages
Des paroles et des mots sages
Et des cœurs qui battent
Et loin de tout, loin de toi
Loin de tout ceux qui sont ingrats
Tu trimes, tu galères mais tu rentres bien chez toi
Car en toi tu portes les traces de l’amour divin
Et il y a
Des élans de cœur indicibles
Des empreintes indélébiles
Qui sont tatoués, scellés et gravés
À jamais !
* Texte inspiré par la chanson « Il y a », de Jean-Jacques Goldman