La ‘Médine Maiden Cup’ disputée le 2 octobre dernier a attiré la grande foule, celle dont rêvent tous les chefs politiques. Que faut-il voir et déduire en regardant cette grosse affluence? Oui, c’est vrai que les Mauriciens aiment les courses et qu’ils n’ont nullement l’intention d’abdiquer et d’abandonner ce sport qui a bercé leur enfance depuis maintenant plus de 210 ans. C’est aussi la preuve que les Mauriciens font plus confiance au MTC Sports and Leisure Limited, qui a hérité de l’expertise et du savoir-faire du Mauritius Turf Club, que tout le reste.
Mais ce qu’il faut surtout tirer comme leçon, c’est que les Mauriciens et les turfistes en particulier ont envoyé un message très fort au Premier ministre, Pravind Jugnauth et à ses organismes de contrôle des courses que sont la GRA et la HRD : « Pas tuss nu lekurs». Ni l’un, ni les autres ne devraient prendre cette mise en garde à la légère. Pas plus que ces oiseaux de mauvais augure qui les ont déjà mis sur une fausse piste, en leur faisant croire que l’industrie hippique se porterait mieux sans le MTC/MTCSL et qu’ils allaient faire mieux et les faire oublier
Les turfistes se sont déplacés en grand nombre et du coup, le Champ de Mars a retrouvé toutes ses couleurs et surtout sa vie d’antan après deux ‘Maiden’, disputés à huis-clos. Contrairement aux manifestations où les Mauriciens hésitent de sortir de leur coquille pour afficher leurs couleurs et leurs convictions par crainte de représailles et de répercussions, les turfistes eux, se sont précipités, venant de tous les coins et recoins du pays, pour prendre d’assaut les loges et la plaine malgré les obstacles érigés pour leur en décourager.
Et pourtant, ils auraient pu tout abandonner car 24 heures seulement avant la ‘Médine Maiden Cup’, la piste du Champ de Mars a été pour la toute première fois de son histoire, transformée en terrain miné de pièges plantés intentionnellement pour provoquer la chute des chevaux et des jockeys. Vis, clous, étriers et des pièges ont été semés entre le poteau des 1000m et celui du 600m par un commando de mercenaires qui ont été visiblement payés pour effectuer ce travail ignoble, malsain et infecte qui traduit parfaitement l’état d’esprit infâme et criminel qui anime ceux qui veulent la mort du MTC et de la MTCSL.
Ces actes auraient pu faire fuir les turfistes, mais ces derniers ont réagi autrement pour venir soutenir vaillamment, héroïquement et avec conviction leur Maiden Cup, leur patrimoine. Tout l’argent du monde, surtout le plus sale, ne pourra jamais effacer cela de la mémoire collective. Ceux qui veulent diviser les Mauriciens pour assouvir les ambitions de s’accrocher au pouvoir devront repasser.
Et ce n’est pas tout, toute une campagne avait été menée à différents niveaux pour que la plus grande course de notre calendrier hippique n’ait pas de sponsor et pour que certains entraîneurs n’entrent pas leurs chevaux dans cette course. Des esprits malades ont même fait pression sur la Horse Racing Division pour qu’elle annule le tirage au sort, effectué au Casela, un tirage au sort, que ses deux cadres Wayne Wood et Riyaz Khan avaient pourtant supervisé.
Tous les moyens machiavéliques ont été utilisés pour torpiller le ‘Maiden’ et le sabotage de la piste faisait partie de leur plan prémédité. On n’achète pas 4000 vis de 2½ pouces à Rs 7 l’unité au pied levé, on ne fabrique pas des centaines d’étriers en un jour, on ne prépare pas des pièges en l’espace d’une nuit et on ne débauche pas des mercenaires pour effectuer un tel travail au coin de la rue. « This plot has been prepared since a very long time, and this is an attempt at murder because jockeys and horses could have easily been killed».
Des arrestations ont été effectuées mais les charges retenues de maltraitance animale seulement démontre que la police n’a aucune intention de rechercher les vrais coupables, ceux qui ont commandité cette affaire. Pas parce qu’elle est incompétente mais parce qu’elle est infiltrée de donneurs d’ordre dont la mission est de protéger les vrais coupables à cause de leur proximité avec le pouvoir politique. Pas une chance sur dix, nous a affirmé une source proche de l’enquête qu’on arrête les vrais coupables, puisque malgré ce maillage des caméras dans la capitale on n’a pu jusqu’ici identifier les voitures suspectes et leurs chauffeurs. Ceux qui sont dans le secret des dieux affirment pourtant qu’avec de la volonté on peut démanteler la mafia des courses
Cette tentative d’attentat restera-t-il impuni ? Hier nous aurions dit oui. Aujourd’hui, les vérités de l’affaire Kistnen peuvent avoir des conséquences pour tous les protégés du régime. Si l’opposition effectue son travail et que le peuple réagit. Trop c’est trop. Il y a des limites à tout dans une démocratie mais aussi dans une autocratie. La police pointée du doigt comme jamais dans l’affaire Kistnen, va devoir se réveiller car s’ils ne trouvent ni ces mercenaires de bas étage ni le ou les commanditaires, elle pourrait une fois encore être taxée de « médiocrité » de « partialité », pire, perdre le respect du public.
En effet, dans ce pays où dit-on il fait bon de vivre, trop de coupables, de meurtriers, de marchands de la mort et bien d’autres nervis de tout genre pollue et empoisonne notre quotidien alors que la police, celle dirigée par le ministre de l’Intérieur et un commissaire de Police, aux ordres, donnent l’impression d’avoir le frein à main.
Mais ne croyez surtout pas que les Mauriciens sont dupes ! Loin de là. Et le fait que la police tâtonne et que l’enquête ne progresse pas sont des indications assez claires pour mettre les Mauriciens sur la bonne piste. Pour chercher le coupable, un bon enquêteur cherchera d’abord le mobile du crime car ce n’est qu’à partir de là que les pistes s’ouvriront. Certes, la police est sortie très vite des stalles en arrêtant X,Y et Z sans pour autant interroger ceux ou celui qui avaient de bonnes raisons de semer ces pièges meurtriers.
Résultat de la course : tous ceux qui étaient arrêtés sont aujourd’hui libres et bien entendu les coupables courent toujours, à l’image même de celui ou de ceux qui ont assassiné —c’est un juge qui le dit dans son rapport accablant— le pauvre Kistnen dans la Circonscription No. 8.
Et justement, ce rapport a mis à nu les carences et l’incompétence de la police et les pirouettes de nos politiciens sans oublier les ramifications incestueuses au plus haut niveau pour que ces gros requins nagent en toute quiétude.
Week-End a fait sa petite enquête et a quatre petites questions à poser à la police et surtout à ceux qui ont travaillé sur ce dossier qui a toutes les chances de moisir comme tant d’autres au fond d’un tiroir à la rue Pope Hennessy. D’abord, il faut dire que l‘immatriculation d’un des deux véhicules suspects qui sont arrivés à proximité des lieux du sabotage dans la nuit fatidique est connue d’un bon nombre de personnes, y compris certains à la police.
La réponse à ces questions conduira la police directement aux coupables et à leurs commanditaires.