En pleine période préélectorale, Jean Michel Giraud, ancien président du Mauritius Turf Club (MTC), a été surpris de recevoir un appel, puis une visite de la Financial Crime Commission (FCC) en début de semaine. La représentante de la commission, Mme Nuckchaddy, l’a interrogé sur une supposée transaction de Rs 510 000 datant de 2009, alors qu’il n’était ni président ni membre du conseil d’administration du MTC à cette époque.
L’affaire concerne un paiement effectué par Steve Ah Hang, un propriétaire de chevaux de course, qui aurait versé Rs 510 000 au MTC. Selon la FCC, Jean Michel Giraud aurait ordonné l’encaissement de ce montant, ce qui serait contraire à la loi. Toutefois, Jean-Michel Giraud a exprimé sa stupéfaction face à ces accusations, affirmant ne pas se souvenir d’avoir donné un tel ordre, surtout pour une somme aussi importante.
Mais la surprise la plus grande pour l’ex-président Giraud est venue lorsqu’il a demandé à Mme Nuckchaddy la date de la transaction. La réponse l’a laissé sans voix : l’incident remonterait à l’année 2009, soit 15 ans auparavant. Or, à cette époque, le MTC était dirigé par Gilbert Merven, président du conseil d’administration, qui comprenait également William Chung, Mukesh Balgobin, Gavin Glover, Jean Marc Ulcoq et feu Kreshna Ramdhony. Jean Michel Giraud, lui, n’occupait aucune fonction au sein du club bicentenaire à cette période.
Un « record » d’interrogatoire battu
Cet interrogatoire tardif rappelle une autre affaire qui fait actuellement l’actualité à Maurice, celui d’Ashok Subron, leader de Rezistans ek Alternativ, qui a récemment été convoqué et inculpé par la police pour une manifestation tenue 12 ans auparavant. Mais avec ce cas, la FCC semble battre un nouveau « record » dans la lenteur des enquêtes, des mises en accusation et des interpellations : 15 ans après !
Il est légitime de se demander pourquoi Jean Michel Giraud, qui n’avait aucune responsabilité au sein du MTC en 2009, a été interrogé pour une transaction de cette époque. D’autant que ni Gilbert Merven, alors président, ni le propriétaire concerné, Steve Ah Hang, n’ont pour l’instant été convoqués pour cette affaire.
Ce n’est pas la première fois que Jean Michel Giraud se retrouve sous le feu des autorités. En 2021, il avait été interrogé par la police suite à des déclarations concernant les bookmakers clandestins et les paris illégaux dans l’industrie hippique. Peu après, la Mauritius Revenue Authority (MRA) avait également ouvert une enquête financière approfondie sur lui, incluant même ses proches, dans le cadre de ses critiques sur la gestion gouvernementale des courses.
Malgré ces multiples investigations, aucune des autorités n’a trouvé d’éléments pouvant incriminer Jean Michel Giraud. Cependant, il a été dans l’incapacité d’obtenir sa « Personal Management Licence » pour occuper la présidence de MTC Sports and Leisure Limited, un poste pourtant approuvé à l’époque, à l’unanimité par les membres du MTC.
Des questions sans réponses
Alors que l’interrogatoire de Jean Michel Giraud par la FCC semble reposer sur une base fragile, beaucoup s’interrogent sur les motivations derrière cette enquête tardive.
Ce qui est certain, c’est que Jean Michel Giraud, une nouvelle fois, se retrouve au cœur d’une enquête qui ne semble pas fondée sur des preuves tangibles, mais sur la volonté de nuire à sa réputation, laissant planer le doute sur l’intégrité de ces procédures et sa victimisation par l’État qui a déjà franchi deux fois le Rubicon…