Hippisme — Enquête Roy : Cinq ans de disqualification pour Alvinio Roy

Le cas devrait également être référé à la Police des Jeux

L’enquête concernant la chute d’Alvinio Roy lors de la 15e journée sur Special Force a enfin eu lieu hier matin. On se souvient que cette chute survenue en pleine ligne droite finale le 10 août avait suscité pas mal de commentaires dans les coulisses du turf, sur les réseaux, mais aussi à l’international. Le jockey n’est pas passé entre les mailles du filet hier face au board des commissaires. Il a été charged sous le règlement 80.1.19 et a écopé d’une disqualification de cinq ans.

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Alvinio Roy s’est présenté devant les quatre commissaires de courses, à savoir le Chief Stipe Riyaz Khan, qui était assisté de ses trois collègues Sanjeev Thakan, Subramanien Mahender et Ally Moheedeen. Le jockey était accompagné de l’entraîneur Praveen Nagadoo et de son fils Luveen Nagadoo. L’enquête a été divisée en plusieurs étapes, où en premier lieu Alvinio Roy a eu l’occasion de s’expliquer sur ce qui s’est passé depuis que le cheval s’est rendu en piste jusqu’à son arrivée derrière les boîtes de départ. Le jockey a donc expliqué que le cheval a été pris depuis les écuries qu’il a quittées directement pour se rendre en piste. À partir de là, il commençait déjà à être quelque peu nerveux, mais il est arrivé aux stalles. Après avoir été mis dans les boîtes de départ une première fois, Alvinio Roy a dit qu’il avait délaissé sa monture afin qu’elle soit de nouveau retirée des boîtes suite à l’incident de Romanus qui avait forcé sa stalle. Les chevaux ont tous délaissé leurs boîtes et le départ avait été retardé.

Roy avait donc dit aux handlers de réajuster sa selle et Jean Noël et Nicolas Keblé, ainsi qu’un handler dénommé Avinash et le starter Philippe Aumaitre avaient été appelés pour confirmer tout cela. Ils ont tous confirmé que Roy voulait que sa selle soit réajustée et Jean Noël Keblé et Nicolas Keblé ont tous vérifié, et pour eux tout était déjà correct. D’ailleurs, la sangle était serrée jusqu’au dernier trou. Les deux hommes ont trouvé que la selle était correcte et le chief handler a même demandé à Roy s’il était satisfait une dernière fois avant de réintégrer sa stalle, et ce dernier avait dit « oui ». Il est vrai que Special Force est un cheval difficile, mais vu que la selle était déjà bien placée, il n’y avait aucune raison pour les handlers de resseller le cheval, a fait ressortir Nicolas Kéblé.
La vétérinaire Dr Domingue a elle aussi été appelée et a confirmé le tout par appel téléphonique. Elle a également confirmé que M. Khan lui avait dit de dire à Roy de remonter sur son cheval, mais le jockey pensait que c’était un ordre des commissaires des courses, alors que c’était l’entraîneur Praveen Nagadoo qui avait dit aux Stipes de faire passer ce message. L’entraîneur s’est même rendu derrière les boîtes de départ pour dire à Alvinio Roy de remonter sur son cheval, car il lui avait ordonné de ne descendre du cheval à aucun moment. Déjà là, les commissaires ont pu noter que Roy avait en quelque sorte désobéi à une instruction que son entraîneur lui avait donnée. Cela dit, ce jour-là, il n’était toujours pas à l’aise avec sa selle et il était d’avis qu’elle était déplacée.

Roy mis au pied du mur

Suite aux témoignages des différents protagonistes, les commissaires ont abordé le sujet de la déclaration d’Alvinio Roy sur une radio dans la soirée du samedi 17 août, où il aurait dit que ce sont les commissaires qui l’auraient forcé à monter sur son cheval. Pour sa défense, il a dit qu’il ignorait que l’ordre venait de l’entraîneur Nagadoo. Après cette partie, nous sommes passés au visionnage du film de la course sous différents angles et on peut dire que c’est là qu’Alvinio Roy a eu du mal à bien se défendre, surtout lorsque sa chute dans la ligne droite a été revue de près. Ally Moheedeen a fait ressortir un point où, dès le départ, le jockey a monté sa monture de manière agressive et pour quelqu’un qui pensait avoir une selle déplacée, cela est assez intrigant de prendre un tel risque. Le principal concerné a déclaré qu’il n’a fait que suivre les instructions de son entraîneur, qui étaient d’essayer de diriger les opérations.

Le board est par la suite venu sur sa chute en pleine ligne droite. Il a expliqué qu’il avait perdu son étrier droit, car il n’était pas habitué avec vu qu’il les avait empruntés de Rye Joorawon. Il a aussi persisté à dire que sa selle s’était déplacée, mais après avoir demandé à l’entraîneur Praveen Nagadoo si c’était le cas quand il a dessellé le cheval, ce dernier a dit que ce n’était pas le cas. D’ailleurs, trois des palefreniers, ainsi qu’Ulveen Nagadoo, qui étaient avec le cheval après la course ce jour-là, ont eux aussi donné cette version, ce qui vient conclure que la chute n’était en aucun cas liée à une selle déplacée.

Il pourra faire appel

Le jockey s’est donc appuyé sur le fait qu’il n’était pas habitué avec les étriers avec lesquels il montait cette course. Au tournant, lorsqu’il a voulu mettre la pression du côté droit pour que son cheval aille près des barres intérieures, c’est là qu’il a été déséquilibré et il était lui-même quelque peu perdu au moment de la chute. Les commissaires n’ont pas été convaincus de cette excuse et lui ont par la suite parlé de la manière dont il est tombé de son cheval. Premièrement, le jockey n’a fait aucun effort pour pouvoir rester en selle lorsqu’il a perdu son étrier droit, et sa chute paraissait beaucoup trop parfaite, voir propre pour passer pour un accident, surtout en voyant la position de ses pieds dans le film. Alvinio Roy a tant bien que mal tenté de se défendre et il a également ajouté qu’il n’aurait jamais fait une telle chose de manière intentionnelle, car il n’aurait jamais risqué sa vie dans de telles circonstances, surtout en pleine ligne droite finale, où il aurait pu se faire piétiner par d’autres chevaux.

N’étant pas convaincus des explications du jockey, le board des commissaires ont trouvé Alvinio Roy coupable sous le règlement 80.1.19 « no person shall commit, incite or conspire with anybody to commit any corrupt, fraudulent, dishonest or prohibited practice in relation to the racing…”. De ce fait, il a écopé d’une disqualification de cinq ans et aura le droit de faire appel de cette sanction, mais n’aura pas le droit de monter en course ou à l’entraînement tant que son appel ne sera pas terminé. De plus, comme c’est considéré comme un cas de cheating, l’affaire devrait être référée à la Police des Jeux et les choses s’annoncent difficiles pour Alvinio Roy s’il aura à faire face à tout cela.

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