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Hippisme — En tentant de justifier les manquements de la PTP : Renganaden Padayachy induit le parlement en erreur

En tentant de défendre l’indéfendable et expliquer l’inexplicable en répondant aux questions du leader de l’opposition, Arvin Boolell mardi, le ministre des Finances Renganaden Padayachy s’est embourbé dans la mélasse et a fini par induire tout le parlement et toute l’île Maurice en erreur.

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Pour la énième fois, le Grand Argentier a montré ses limites sur ce dossier qu’il ne maîtrise visiblement pas et a utilisé la mise en demeure, servie par la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Limited à la People’s Turf PLC pour repousser maladroitement toutes les questions soulevées par Arvin Boolell. Et comme le gardien de but titulaire de la majorité a été exclu de l’équipe pour une question de stratégie et de calcul politique inavouable, Renganaden Padayachy s’est retrouvé esseulé, seul dans les buts sans stoppeur et sans libéro devant lui. Certes, il s’est défendu comme il a pu, mais sa piètre performance a été loin de convaincre et de séduire ses collègues de la majorité. Il en a effectivement pris pour son grade et le plus embarrassant a été quand il a été incapable de nommer le Chairman de la COIREC qui n’est autre que Premode Neerunjun, pourtant secrétaire au Cabinet et chef du service civil.

Mais venons-en aux faits et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont troublants et démontrent à quel point la People’s Turf PLC a été tolérée par les autorités gouvernementales dont la Gambling Regulatory Authority durant ces deux dernières années pour opérer dans l’illégalité. À la première question de savoir si la PTP dispose d’une ‘Public Liability Insurance’, Renganaden Padayachy a carrément ‘misled the house’ en affirmant que le Mauritius Turf Club ne disposait pas non plus de cette couverture d’assurance et qu’une telle assurance n’était pas nécessaire, selon la Gambling Regulatory Authority. Ce qui est complètement faux et d’ailleurs le président Gavin Glover est monté au créneau pour avancer : «Je l’ai déjà dit, il y a des gens qui croient qu’ils peuvent parler de l’industrie des courses alors qu’en réalité, ils ne savent que dalle. Le MTC a toujours eu une ‘Public Liability Insurance’ que ce soit en 2021 (Rs 150 millions) ou en 2022 (Rs 200 millions). Même à ce jour et même si elle n’opère pas, le MTC a toujours cette ‘Public Liability Insurance. »

Ni de ‘PLI’ ni de couverture pour les jockeys
Renganaden Padayachy gagnerait à vérifier ses informations pour ne pas nous faire avaler toute sorte de couleuvres à l’Assemblée nationale. Durant ces deux dernières années, la GRA n’a fourni que des informations erronées au gouvernement rien que pour diaboliser le Mauritius Turf Club, afin de mieux faire accepter la People’s Turf PLC. La GRA a même fermé les yeux sur le devoir de la PTP de fournir une assurance en bonne et due forme aux jockeys et apprentis, alors que c’est une condition sine qua non que leur avait imposé la Horse Racing Division dans un courriel, envoyé peu avant le début de la saison 2024.
À la place, les jockeys et apprentis ont été contraints de signer un simple accord d’indemnisation dont la légalité reste à prouver. Qui plus est, les jockeys et apprentis ont eu à jurer fidélité et loyauté au magnat des Jeux, Jean Michel Lee Shim, afin de bénéficier de cet accord d’indemnisation.

Le gouvernement et surtout le ministre des Finances doivent se poser la question suivante : pourquoi la People’s Turf Plc a été incapable de convaincre une de ces dizaines de compagnies d’assurance qui opèrent à Maurice sous la Financial Service Commission ? N’était-il pas du devoir de la GRA de convoquer la PTP, afin d’en savoir plus et de la mettre devant ses responsabilités en tant qu’organisatrice des courses à Maurice ? Pourquoi autant de légèreté et de favoritisme à l’égard de la PTP ? Qui endossera les responsabilités en cas d’accident ? Est-ce la PTP en tant qu’organisatrice ou la COIREC ou encore la GRA ? Nous sommes incontestablement dans un imbroglio où tous sont COUPABLES.

Tous coupables
Le leader de l’opposition Arvin Boolell a raison d’exiger l’arrêt et la suspension de la saison 2024 car les conditions ne sont pas réunies pour une organisation saine et responsable. Même les directeurs et les officiers de la PTP n’ont pas ce précieux sésame qu’est le ‘Personal Management Licence’ qu’avait imposé la GRA de Dev Beekharry à tous ceux qui sont mêlés à l’organisation des courses. Questionné à ce sujet, Renganaden Padayachy paraissait très embarrassé et n’arrivait pas à donner une réponse concrète sous le regard consterné du Premier ministre, Pravind Jugnauth qui est resté de marbre tout au long de
cette PNQ.

Si Arvin Boolell a posé cette question spécifique, c’est qu’il détient selon toute probabilité, des informations crédibles à cet effet. Week-End a fait son enquête et est en mesure d’affirmer qu’il y a effectivement des directeurs et des officiers, exerçant dans le giron hippique qui étrangement, n’ont pas de ‘PML’.

Le tour du Champ de Mars pour esquiver les questions
N’essayez surtout pas de comprendre le pourquoi de ce manquement ? Même le ministre des Finances l’ignore. Et pourtant, en l’absence de cette même PML, Jean Michel Giraud avait été interdit de siéger au sein de la MTC Sports and Leisure Limited. Politique de deux poids et deux mesures ou tout simplement politique ‘dominere’ ? Ce n’est pas la première fois que l’industrie hippique est au centre des débats au sein de l’hémicycle, mais à chaque fois qu’elle l’a été, le ministre Renganaden Padayachy nous a fait faire le tour du Champ de Mars en nous parlant du rapport Parry, de la mise sur pied de la Horse Racing Division et de la consolidation de la Gambling Regulatory Authority pour ensuite retirer son ‘petit papier blanc’ pour dénoncer l’ancien régime qui selon lui, favorisait quelqu’un en particulier.
Renganaden Padayachy doit savoir que le passé ne nous intéresse plus. Le gouvernement avait pris l’engagement de révolutionner le sport hippique. Il avait parlé de ‘game changer’ et d’une nouvelle ère avec l’apport de l’expertise étrangère, un contrôle rigoureux à divers niveaux que ce soit dans le betting ou le dopage.

Or, la stricte vérité est que toute la population a été dupée et aujourd’hui, le sport hippique ne ressemble plus à rien et le Champ de Mars n’est plus qu’un vulgaire bidonville (Xavier Luc Duval dixit).  Ce qui intéresse les turfistes c’est le présent et forcément le futur, mais force est de constater que Renganaden Padayachy ne peut ni s’attarder sur le résultat actuel qui est catastrophique à la fois sur le plan organisationnel et financier, ni se référer au futur, car les cartes ne sont hélas plus entre ses mains, mais entre celles des électeurs dont la majorité sont des turfistes invétérés ou tout simplement des profanes.
Mais invétérés ou profanes, ils ont déjà fait la différence entre le bon grain et  l’ivraie comme il l’aurait fait entre un crack et un canasson.

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