“FOUL PLAY” ?

Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, dit le proverbe. Et pire encore, celui qui ne veut pas voir ou qui fait croire qu’il ne voit pas ! Ce qui s’est passé lors d’une rencontre convoquée par le ministère des Sports le 24 juin témoigne d’une situation déplorable devenue malheureusement coutumière au fi l des années. Faute d’une action ferme et sévère de la part du gouvernement. Ainsi, la Mauritius Football Association (MFA) s’est expliquée, par le biais de son président et de son secrétaire général, Samir Sobha et Nazeer Bowud respectivement. L’aval de la Fédération internationale de football associations (FIFA) a été, semble-t-il, obtenu pour “carry on” avec les élections au sein des comités régionaux. Même si cette association n’est toujours pas conforme aux lois de la République de Maurice, plus précisément avec la Registrar of Associations Act !

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Samir Sobha s’est même expliqué dans son journal attitré, samedi dernier, en déclarant : « Il y a un statut standard de la FIFA pour ses associations membres. Nous devons l’accorder avec la Sports Act…» ! En somme, il est logique pour la MFA de respecter les lois d’une instance sportive internationale, loin d’être un État ! En revanche, quand il s’agit de respecter les propres lois de son pays, la MFA devient amnésique ! Et pourtant, le sigle de la MFA est bien composé de “Mauritius” ! Au même titre que l’hymne national qui retentit à chacune des rencontres de différentes sélections nationales. La FIFA, en tant qu’instance responsable, cautionne-telle ce genre de comportement ? Celui d’une de ses associations qui n’est même pas en conformité avec la loi de son pays ? Est-ce donc cela le sens que confère la FIFA à l’intégrité ? Elle qui a pourtant été informée des conditions dans lesquelles fonctionne la MFA par le ministère des Sports récemment ? Si la MFA n’est pas disposée à harmoniser ses statuts avec ceux du Registrar of Associations Act, alors il existe bien une solution beaucoup plus pacifi que, en l’absence d’une autorité gouvernementale. Et bien, elle n’a qu’à déménager…au « Pole sud » vu qu’elle a perdu le nord ! Au moins là-bas, elle aura tout le temps et toutes ses aides pour fonctionner comme bon lui semble sans pour autant s’inquiéter de ce que dira le gouvernement ou encore le Registrar of Associations.

Dans ce même ordre d’idées, on ne comprend pas comment la MFA peut continuer à profi ter d’un terrain appartenant à l’Etat et loué à bail à Trianon ? Si ce même gouvernement que dirige Pravind Jugnauth a pu reprendre le Champ de Mars au Mauritius Turf Club (MTC), tout en voulant tirer un trait sur 210 ans d’histoire, alors pourquoi ne pas en faire de même avec la MFA ? Elle qui, contrairement au MTC, traîne pas mal de casseroles, n’est-ce pas M. le Premier ministre ? Certes, dira-t-on que la jeunesse sera pénalisée ? N’est-ce aussi pas le cas pour tous ceux affectés de près ou de loin au MTC ? Ce qui s’est passé le 24 juin dernier est tout simplement indigne. Une semaine après, on peine toujours à réaliser, à la lecture de ce communiqué de presse, que le ministère des Sports a pu gober de telles explications données par la MFA. Les choses se seraient-elles passées autrement comme veulent le croire certains ? Cela reste à être confi rmé. Sauf que la facilité avec laquelle le ministère semble avoir accepté les explications de la MFA nous interpelle. Cette dernière qui a trouvé moyen à venir affi rmer, selon le communiqué toujours, son intention à travailler ses statuts et de les soumettre ensuite au Registrar of Associations. Alors même que les élections seront très probablement déjà terminées. Est-ce raisonnable et fairplay dans ces conditions ?

Aussi, Samir Sobha trouve à dire que le statut standard de la FIFA devra être accordé à la Sports Act 2016 ! Tout simplement désolant quand on sait que ce problème date de 10 ans au moment même où les statuts avaient été amendés en 2012, précédant son élection comme président, l’année suivante ! Alors, que Samir Sobha cesse de jouer au plus fi n en évoquant l’amendement des statuts. Une démarche qui interpelle en tenant compte de la déclaration de Stephan Toussaint faite à l’Assemblée nationale en juin 2019. Lui qui disait alors que la MFA avait été priée de retravailler ses statuts et de les envoyer ensuite au Registrar of Associations. “This has now been done” affirmait-il. Or, si des amendements ont été apportés aux statuts de la MFA et envoyés au Registrar, pourquoi alors la MFA évoque-t-elle des “amended statutes” ? Décidément, on peine à comprendre à quel jeu jouent la MFA et le ministère des Sports. Même s’il est clair que cette association semble bénéficier d’une latitude à laquelle les autres fédérations n’ont pas droit. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sait de quoi nous parlons. Lui qui n’a pas hésité à faire comprendre, avec raison d’ailleurs, à l’Association mauricienne de volley-ball, en juin 2020, qu’autonomie ne veut pas dire bafouer les principes et pratiques de la bonne gouvernance. Alors, pourquoi ne pas agir avec la même autorité dans le cas de la MFA ?

Et bien, c’est justement là que le bât blesse. Au même titre que cette posture étonnante du ministère des Sports à ne pas appliquer la loi dans un contexte précis et pourtant si évident. Tout en s’appuyant sur la sanction infl igée par la FIFA contre cette même MFA en mai 2020. Malheureusement, les retombées « offi cielles » de la réunion du 24 juin nous font croire que la MFA est, une fois encore, bien partie pour rester ! Et dire que « mem sat bwar dile so enn sel fwa…» !

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