Et ça continue, encore et encore… 

Comme chaque année, nous avons encore droit, en ces jours illuminés, à des couchers de soleil ravissants. Des couleurs splendides sur les visages et les corps, des reflets aux formes diverses dansent sur l’océan qui nous entoure et la nature est sublimée par ces teintes orangées en fin d’après-midi. C’est chaque fois une nouvelle découverte ! Tant que nous continuons à nous émerveiller, il y a de l’espoir. Ne nous habituons surtout pas à de telles merveilles ! Car dans l’ordinaire de nos vies, il faut prendre le temps de voir toutes ces choses qui sont extraordinaires. L’extraordinaire est, en fait, dans l’ordinaire de notre quotidien, sauf que nous avons tendance à banaliser cet ordinaire sublime et merveilleux, humble et grandiose, doux et divin.
Dans notre présent ensoleillé et en ces jours derniers festifs et enjoués, nous recherchons quand même une bonne et forte averse. À la plus grande joie des écoliers, nous avons eu droit à un bon grain de pluie, mardi dernier. Grain qui n’était malheureusement pas suffisant pour faire de la sécheresse qu’un souvenir. La pluie ayant été si rare, ces temps derniers, que nos réservoirs quelque peu percés se sont plus rapidement dévidés. Les coupures d’eau continuent encore et encore, mais cette année, elles sont plus drastiques pour des raisons évidentes de taux de remplissage des réservoirs anormalement bas. La sécheresse est bel et bien là. Anne, ma sœur Anne, vois-tu s’approcher suffisamment de bouquets de gouttes de pluie pour les remplir de manière rassurante ?
Et en passant, Anne, dans un autre registre, qu’en est-il des mesures prises contre la compagnie de nettoyage qui a utilisé, au vu et au su de tous, le karcher pour blanchir le trottoir au pied de Mauritius Telecom ? Et au Champs de Mars ? L’herbe y est-elle plus verte depuis que la bande des nouveaux organisateurs a arrosé feuilles et sol ? Elle n’arrose pas que les bonnes herbes, nous le savons, mais ça c’est une histoire d’un autre genre.
Continuons à jouer aux devinettes puisque l’actualité s’y prête bien ! De quel “type” de grâce a bénéficié le fils du commissaire ? Celle du passe-droit ? Est-il justifié que sa demande de grâce présidentielle ait été “honorée” avec autant de facilité et de rapidité ? Père et fils pensent-ils pouvoir marcher la tête haute et le cœur léger, le restant de leur vie ? Et si notre commissaire peut, lui, continuer fièrement sa mission la conscience tranquille, avons-nous du souci à nous faire concernant la rigueur, l’objectivité et la droiture de notre institution policière ? En tout cas, une chose est sûre : il chatouille l’intérêt que les Mauriciens lui portent dès le début de la prise de ses fonctions, celui-là ! Toutes ces questions concernant ce hot case (au contraire des very cold cases… certains mêmes ayant été cadenassés, paraît-il ! ) ont déjà fait l’objet de discussions agitées (et arrosées !) lors des derniers repas de ce début d’année !
Pour rester dans la sphère de l’information, il y en a eu une, tout aussi bonne, cette semaine. Le quotidien Le Mauricien du 10 janvier 2023 nous a révélé une nouvelle controverse. Il s’agit encore d’une “faveur” de la State House qui a accordé, cette fois-ci, un répit, en seulement 24h chrono, à Raffick Peermamode, ce qui lui donnera le temps de peaufiner son dossier, alors qu’il devait être en prison pour une sombre affaire de trafic d’influence.
Il y a probablement un fast track accessible aux condamnés qui n’a pas encore été communiqué. Merci à la Présidence de divulguer cette route salvatrice !
Maurice et ses sagas ! Et ça continue, encore et encore…
Passe-droits. Féminicides. Violence.
La sécheresse qui plane sur nous. L’inflation qui, elle, pèse telle une épée de Damoclès.
Récession. Stagflation. Saisies de drogue.
Oulala ! Pas bien réjouissant tous ces mots-là. Nous sommes en début d’année ; nous venons de prendre de bonnes résolutions et, badadam !,  la réalité reprend aussitôt le dessus. Et c’est tant mieux. Nous ne pouvons la voiler longtemps, sauf si nous voulons nous tromper nous-mêmes et vivre zen, dans un monde qui demande à s’engager, à s’impliquer, à se donner et à faire face aux difficultés. Fuir la réalité ne l’empêche pas d’être !
Nous sommes plusieurs à être à bout de force, nombreux sommes-nous à craindre l’avenir et tant d’autres ne savent plus à quels saints se vouer ! Ce sont autant de raisons qui font que les faveurs octroyées soient encore plus pointées du doigt. La politique du deux poids deux mesures est difficilement digérable en temps normal ; en période de vaches maigres, cela est carrément inacceptable. Révoltant même !
De gros nuages épais planent et pèsent à la fois loin de Maurice et sur elle. Prions donc (à la manière des écoliers) qu’ils apportent avec eux suffisamment de grâce (pas présidentielle, de grâce !) pour traverser tout déluge et désastre. Et laissons à demain, le soin de nous révéler son lot de surprises.
Aujourd’hui n’est-il pas le jour qui renferme le plus d’espoir ? N’est-il pas le jour sur lequel demain se construit ? Si nous restons trop fixés sur cet avenir inconnu, aujourd’hui ne sera bien vite qu’un souvenir regretté.
Continuons donc à vivre dans l’aujourd’hui, tout en ayant un but au-delà de l’aurore.

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