En toute liberté : Premier pari TENU

Sauf imprévu de dernière minute, Madagascar accueillera, à partir de ce vendredi, à Antananarivo, sa capitale, ses hôtes le temps d’une escale de deux semaines. Les doutes et les appréhensions autour de l’organisation des 11es Jeux des Iles de l’océan Indien s’étant tus. Même si, pendant de longs mois, beaucoup s’interrogeaient sur la capacité malgache à respecter ses engagements.
L’engagement ferme, pris par le Président malgache, Andry Rajoelina, face aux membres du Conseil international des Jeux des Iles (CIJ), en mai, a été déterminant dans la concrétisation du projet. Non seulement d’un point de vue sportif, mais aussi politique.

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En effet, Andry Rajoelina pourrait se retrouver, lors des Présidentielles de fin d’année, face à Siteny Randrianasoloniaiko, président du comité olympique national et qui, précisons-le, a longtemps remis en question la tenue de ces Jeux ! Forcément, ne pas pouvoir respecter l’engagement des 11es Jeux des Iles aurait affaibli Andry Rajoelina. Ce qui ne serait pas le cas désormais avec le capital politique à pourvoir et qui plus est, en cas de réussite.
En moins de deux ans, la Grande Ile a relevé une partie de ce défi énorme après le désistement des Maldives. Celle d’assurer, sur ce cycle de quatre ans, la pérennité de ces Jeux, construits autour de la fraternité et de l’unité entre les îles soeurs en près d’un demi-siècle. Une identité propre aux moyens dont elles disposent et susceptibles surtout de permettre à tous d’accueillir, un jour, ce rassemblement sportif dans la simplicité et autour de la flamme olympique.
Le ministre des Sports malgache, André Haja Resampa, l’a d’ailleurs reconnu à l’heure de récupérer la flamme des Jeux à Maurice. Même si le comité organisateur a voulu se la jouer “high class” en envisageant de confier le chronométrage des disciplines individuelles à la firme mondiale TimeTronics, dont les services ne coûtent pas deux sous !
Effet « Cinq Etoiles » à la mauricienne, dites-vous ? Très probablement. Heureusement que Maurice et La Réunion sont venues à la rescousse en mettant leurs compétences et leurs matériels au service de l’athlétisme et de la natation. Deux grosses organisations nécessitant, qui plus est, un gros déploiement technique pour le bon déroulement et l’homologation des records électroniques.

Il ne faut pas non plus oublier que les malgaches avaient voulu organiser des Jeux avec une participation de quelque 4 000 participants ! Sans doute avaient-ils voulu rivaliser avec Maurice. Mais ils se sont ravisés en réduisant drastiquement ce nombre, après une suppression de disciplines, dont les sports nautiques, qui ne seront malheureusement pas de la partie.

Désormais, on attendra de voir si Madagascar passera le test crucial de l’organisation et ce, en temps réel. Celle de mesurer sa capacité à l’heure d’accueillir les premières délégations avant de basculer sur la tenue et la valeur des compétitions. Non sans oublier la réunion du CIJ, généralement source de conflits à l’heure de choisir le prochain pays organisateur pour 2027.

Les Maldives reprendront-ils la flamme après l’échec de 2019 ? Les Comores seront-ils enfin dans les starting blocks ? Eux qui n’ont jamais eu l’opportunité d’organiser ces Jeux si ce n’est les Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien pour les moins de 18 ans et avec un nombre restreint de disciplines.

Eux qui avaient surtout été « brûlés » à l’autel du sacrifice, en 2015 à La Réunion, pour des raisons peu sportives, les forçant à boycotter l’évènement après que l’organisation des Jeux de 2019 soit attribuée à Maurice. Mayotte défilera-t-il avec le drapeau des Jeux et non français, afin de ne pas blesser les sensibilités politiques des Comores ?

Ce sont autant d’éventuels couacs que les Malgaches auront à gérer, diplomatiquement comme sportivement, afin de veiller que leurs efforts ne tombent pas à l’eau. Mais surtout que ces Jeux puissent permettre à cette flamme de briller de mille feux, non seulement à Antananarivo, mais aussi à travers les îles soeurs.

Espérons aussi que l’esprit des Jeux ne sera pas pour autant dénaturé, même si l’absence d’un Village des Jeux se fera à nouveau sentir. Ce lieu hautement symbolique privilégiant ce chaleureux mélange et permettant aux athlètes de s’unir après la compétition. Cette même ambiance qu’on retrouve lors des grandes manifestations sportives mondiales, dont les Jeux olympiques. Sauf qu’en 2019, certains avaient décidé autrement en logeant les athlètes dans des hôtels cinq étoiles !

À Madagascar de faire opérer, à nouveau, la magie des Jeux et ce, dès vendredi à l’issue de la cérémonie d’ouverture au stade Baréa. Au peuple malgache de nous faire vivre ces Jeux différemment comme il sait mieux le faire. Cela, notamment avec cette dose de ferveur, d’enthousiasme et cette ambiance chaleureuse dont lui seul a le secret en dépit du fait de souffrir cruellement de la pauvreté !

 

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