Le Guide - Législatives 2024

Economies

–On ne te voit plus au supermarché? Où tu vas faire ton shopping maintenant?
–Là ou c’est plus bon marché. Et puis je ne fais plus de shopping, je fais les commissions.
–C’est pas la même chose?
–Pas du tout. Le shopping tu remplis ton caddie sans même vérifier les prix. Les commissions tu achètes seulement ce que tu as besoin et dans les endroits les moins chers.
–Comment tu peux savoir dans quel supermarché on vend moins cher?
–Je regarde les réclames dans les journaux, je compare les prix et je vais là où c’est meilleur marché.
–Vrai même tu fais des économies en faisant comme ça?
–Bien sûr, toi. Il faut faire une liste et acheter seulement ce que tu as besoin. Mais avant il faut mettre de l’ordre dans ta manière de vivre et dresser ta famille.
–Qu’est-ce que tu veux dire par dresser ta famille.
— Il faut leur apprendre à changer de manière de vivre et de manger. Il faut aller à l’essentiel en éliminant tous les gaspillages dans la vie de tous les jours.
–Sorry, mais je ne comprends pas très bien ce que tu es en train de dire.
–C’est simple tu commences par ta cuisine et tu fais l’inventaire de tes placards et de ton frigidaire et tu gardes juste ce qui est essentiel.
–C’est-à-dire?
–On va commencer par le riz et les pâtes. Combien il a de paquets dans ton placard?
–Il y a le basmati qu’on mange tous les jours et le basmati extra pour le briani. Pour les macaronis, il y a les bio, les avec ou sans gluten, les longs et les papillons, sans oublier les mines pour les plats chinois.
–Tu vois la quantité que tu as : on dirait une boutique ! Moi je n’ai gardé qu’une seule qualité de riz.
–Ne me dis pas que tu consommes du riz ration pour faire des économies, tout de même!
–Quand même pas. En fin de compte, j’ai deux qualités de riz, un pour le manger de tous les jours. Pour ça, j’ai pris du riz thaï, ça rend beaucoup plus.
–Oui mais ça devient la colle quand c’est cuit. C’est comme un pudding !
–Oui, mais moins cher que le basmati et beaucoup plus nourrissant. J’ai lu ça sur internet. Et puis j’ai un sac de riz ration pour le manger des chiens. Parce que le temps des croquettes de luxe c’est fini.
–Ah bon !?
–Mais oui, toi. On dépensait une fortune en croquettes et en viandes hachées spéciales pour deux repas par jour pour les chiens
–Qu’est-ce que tes toutous mangent maintenant ?
–D’abord ils ne mangent qu’un repas qui est fait des restes de notre manger. On ajoute de temps en temps une boîte de pilchard, celui qui est meilleur marché.
–Et vous-même qu’est ce que vous mangez ?
–Trois repas équilibrés par jour.
–Qu’est-ce que tu appelles équilibré ?
–Je te donne un exemple : le petit déjeuner. On a du thé, du pain avec de la margarine, un peu de fromage et parfois une banane ou une papaye de la cour. C’est fini le temps du pain brun ou complet, du beurre avec ou sans sel, du lait parfumé, des yaourts bio, des céréales chocolatées et des fruits frais importés !
–Tes enfants ont accepté ça ?
–Au départ ils ont hurlé, dit qu’ils allaient me dénoncer au ministère, puis ils ont fait une grève de la faim. Mais il n’y avait que ça pour le petit déjeuner, ils ont fini par accepter et comprendre qu’on ne veut plus vivre comme on vivait avant.
— Et qu’est-ce que vous mangez pour déjeuner ?
–Je prépare des pains fourrés pour tout le monde. Comme ça, quand ils vont à l’école, les enfants ne mangent pas du junk food. Et nous, au travail, on mange au bureau même, on ne va plus déjeuner au resto avec les collègues. On est obligé de faire ça, sinon on n’y arrive pas, toi.
–Mais enfin vous avez de bons salaires ton bonhomme et toi. Vous n’avez pas besoin de vous priver.
–On ne se prive pas, mais on fait plus attention. Ça même tout, comme je viens de le répéter à ma bonne.
–Pourquoi ?
— Elle n’a bien compris. Surtout quand j’ai tout fermé à clef.
–Qu’est-ce que tu as fermé à clef comme ça ?
–Tous les placards et le frigidaire. Avant elle pouvait prendre tout ce qu’elle voulait, maintenant je lui laisse juste ce qu’elle a besoin.
— Juste ce qu’elle a besoin ? Donne-moi des exemples.
–Avant c’est elle-même qui mettait la poudre dans la machine à laver. Maintenant je lui laisse juste la quantité de poudre qu’il faut. C’est pareil pour son thé et son jus.
–Son thé, son jus ?
–Quand tous les placards étaient ouverts, elle faisait elle même son thé et son jus. Maintenant, je lui laisse une mesure de jus à mélanger avec de l’eau, un sachet de thé, une cuillère de sucre et une autre de lait en poudre pour son thé.
–Vous ne prenez plus de lait et de jus en brick ?
–Non c’est trop cher. Maintenant on prend du lait en poudre écrémé et du concentré de jus.
–Mais le lait en poudre et le jus concentré, ça n’a pas de gout, ou plutôt, un drôle de goût !
— Ca dépend des gens. En tout cas, c’est nourrissant et, surtout, c’est plus bon marché que le lait et le jus en brick.
— Ce n’est pas un peu d’ordre que tu as mis dans ta cuisine ! C’est un programme d’austérité du FMI et de la Banque Mondiale que tu es en train d’appliquer !

- Publicité -

JCA
(à suivre)

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -