Démissions sur commande

Ce qui vient de se passer dans les municipalités de Beau-Bassin/Rose-Hill et de Curepipe démontre, une fois de plus, le mépris du MSM et des alliés pour la démocratie régionale, donc pour la démocratie. Les maires et les adjoints de deux villes citées ont été sommés de soumettre leurs démissions par le Bureau du Premier ministre.

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Ils ont démissionné sur commande. C’est un cas flagrant d’intervention du chef du gouvernement dans les affaires courantes des municipalités. Est-ce que le Bureau du Premier ministre a exigé la démission de ces élus pour maladministration ou fraude ? Non, cette démission a été exigée pour faire de la place aux conseillers PMSD, dans le cadre de la nouvelle alliance entre les bleus et le MSM. En ce faisant, le MSM – et ses alliés – montre que pour eux, la démocratie régionale n’est qu’un outil à utiliser pour maintenir et consolider leur pouvoir politique et que le vote des citadins a autant d’importance pour eux que du pipi de chat ! Il ne faut pas oublier que, selon la Constitution, les élections municipales doivent être organisées tous les six ans, mais que les dernières l’ont été en 2015. Depuis, le gouvernement MSM et ses alliés, qui ne ratent pas la moindre occasion pour se présenter comme de grands défenseurs de la démocratie, les ont renvoyées trois fois de suite. Officiellement à cause du Covid ou d’une réorganisation des structures municipales, mais tout le monde sait que les municipales ont été renvoyées à plusieurs reprises parce que le MSM et ses alliés sont incapables de les remporter .

D’autant que nos municipalités sont « administrées » par des conseillers élus en 2015, donc depuis neuf ans. On sait que les équipes qui dirigent les municipalités font tout sauf de l’administration saine et efficace, et que leurs maires sont régulièrement dénoncés pour mauvaise gestion et abus de pouvoir. À Curepipe, par exemple, les pugilats entre conseillers sont monnaie courante et les députés donnent des ordres dans des comités réservés aux conseillers. Parce que des conseillers avaient refusé de suivre les consignes du parti transmises par un député, ce dernier les a traités de… nwar fam ! Ce qui situe le niveau du député en question, des conseillers et des débats dans cette municipalité.

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