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La GRA cède à la pression de PTP pour suspendre la licence PML de Vincent Allet

Une plainte de PTP par le biais de son avoué S. S Murday, datée du mercredi 12 juillet, prise en urgence par la Gambling Regulatory Authority, vendredi Les accusations à l’encontre de l’entraîneur basées sur une conversation téléphonique privée, entre Vincent Allet et le CEO de PTP, en présence de Jean Michel Lee Shim et d’autres incomplète, enregistrée et mise sur les ondes illégalement à l’insu de l’accusé Selon l’ICTA Act, enregistrer et diffuser une conversation téléphonique obscène, offensante, dénigrante est punissable par la loi : Rs 1million d’amende et dix ans de prison au maximum. À cet effet, PTP et ses dirigeants Ubheeram et Lee Shim ont-ils enfreint la loi ? Que fera la GRA ? Ce sont, selon l’entourage de l’entraîneur, des sommes indues, déduites unilatéralement par PTP, de ses prize money, pour « soi-disant le track maintenance », qui ont mis le feu aux poudres

Lors d’une réunion d’urgence, vendredi 14 juillet, la Gambling Regulatory Authority (GRA) a examiné une plainte datée du 12 juillet 2023 de M. S. S Murday, avocat de People’s Turf PLC Ltd, accompagnée d’un enregistrement audio correspondant que PTP avait déjà largement diffusé sur ses réseaux sociaux et abondamment commenté dans ses journaux et magazines appartenant à Jean Michel Lee Shim, le véritable patron de PTP, et de tout ce qui tourne autour.

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Après l’examen de la plainte susmentionnée qui a été déposée et l’enregistrement audio correspondant qui constituent « toute autre information en sa possession », la GRA a déterminé et résolu unilatéralement, sans l’entendre, que l’entraîneur Vincent Allet n’était plus « fit and proper » pour être titulaire d’une licence PML.

Le board de la GRA s’est appuyé, lors de cette réunion dédiée, sur l’article 7 (1) (a) de la GRA Act et 99 pour sanctionner l’entraîneur. Pour justifier son acte épidermique, la GRA cite que l’article préconise que le conseil d’administration de l’Autorité dispose des pouvoirs nécessaires pour « délivrer, renouveler, suspendre ou révoquer toute licence » et que l’article 99 lui permet de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des titulaires de licences. En outre, la GRA peut à tout moment refuser de renouveler ou suspendre pour la période qu’il peut déterminer, ou révoquer ou annuler à compter de la date que le board peut déterminer, toute licence lorsque (i) le licencié, ou dans le cas d’une société, tout administrateur, gérant ou dirigeant de cette société, n’est plus une personne apte et convenable « (m) le titulaire de licence contrevient à toute disposition de la présente loi ou enfreint une condition de sa licence ».
Selon Arnasalon Ponnusawmy, le Chief Executive de la GRA, l’entraîneur Vincent Allet aurait enfreint la Condition 5 des conditions attachées à sa PML portant le numéro LIC2100763 et les article 99 (1) (j) et l’article 99 (1) (m) de la GRA Act. En conséquence, il a été informé que le conseil d’administration de la GRA a décidé que sa licence PML soit suspendue avec effet immédiat en vertu de l’article 99 (4) de la loi GRA, qui prévoit que lorsque la commission est d’avis qu’une licence doit être suspendue, révoquée ou annulée avec effet immédiat, un avis écrit de la suspension, de la révocation ou de l’annulation et les motifs de celle-ci doivent être immédiatement adressés au titulaire de la licence, et que celui-ci a le droit de soumettre au board de la GRA les raisons écrites pour lesquelles la licence doit être rétablie dans les 14 jours suivant la notification. Vincent Allet devra en attendant retourner à la GRA sa Licence PML avant le 21 juillet 2023 conformément à l’article 99 (7) à la GRA Act.
Le feu aux poudres
Cette décision est basée sur une plainte déposée à la GRA, mercredi dernier, contre Vincent Allet par S. S Murday, avocat de People’s Turf PLC Ltd, pour le compte du CEO de cette compagnie, K. K Ubheeram, mais aussi en son nom personnel pour une série d’événements qui ont eu lieu vendredi et samedi 8 juillet dernier.
SS Murday précise que le vendredi 7 juillet vers 21h15, alors qu’une réunion réunissant Khulwant Kumar Ubheeram, CEO de PTP, Tamshiere Juggoo, directeur de PTP, Jean-Michel Lee-Shim, actionnaire principal de PTP, et Pradeep Sreeneebus, propriétaire d’un cheval, se tenait dans un bureau du PTP au Champ de Mars, Vincent Allet a appelé le CEO de PTP à 21h25. Ce dernier n’a pas pris l’appel mais l’a rappelé vers 21h45.
Selon l’avocat, Vincent Allet a explicitement fait fermement comprendre à son interlocuteur que la guerre est désormais enclenchée entre lui et le CEO de PTP, “ek ou Lee Shim ek ou Taposeea” : « Mo’nn resevwar enn bank statement e ou’nn vinn dir moi ou pou koup Rs 1000… zot fer seki zot anvi zot. » Visiblement énervé qu’on ait déduit, sans le prévenir, la somme de Rs 30 000 à l’item Track Maintenance contre ses gains en stakes money pour la 14e journée, il avance que Vincent Allet a copieusement et vulgairement insulté ses interlocuteurs et s’en est pris violemment aux dirigeants de PTP : « To pe pran twa pou enn mari twa, to fer seki to anvi dan Senn Mars twa, to pe diminie stakes money, pena problem, to pe dir to’nn met disab, pena problem, to pe krwar to enn mari twa. »
Deux poids, deux mesures
Ce sont, selon l’entourage de l’entraîneur, des sommes indues, déduites unilatéralement par PTP à partir des paiements des prize money pour « soi-disant le track maintenance » qui ont mis le feu aux poudres, d’autant qu’il n’y a pas eu de discussion préalable à ce prélèvement dans un contexte de baisse de stakes money, décidé sans consultation et sans l’aval préalable de la GRA et de la HRD, ce qui rend la gestion des écuries très tendue économiquement.
« Il n’y a eu aucune déduction en mai 2023 lorsque VA a commencé à courir. PTP ne peut pas envoyer une déclaration de juillet en juin et chercher à faire rétrospectivement des déductions indues de l’argent de la mise gagné par l’écurie pour sa victoire et ses placés
La pratique normale est que la déclaration soit émise le jeudi suivant la réunion de course et que la banque soit créditée le vendredi. Jusqu’à présent, aucun paiement n’a été effectué à Vincent Allet depuis mai 2023. C’est inacceptable !» déclare l’entourage de l’entraîneur.
Vincent Allet n’a jamais été un tendre verbalement, lorsqu’on marche sur ces pieds — et son langage ordurier méritait un rappel à l’ordre sévère —, mais de là à vouloir ramener de façon malsaine tout sur le plan communal relève de l’irresponsabilité des auteurs qui ont abondamment utilisés leurs canaux de communication pour attiser, entre autres, la haine et la flamme communale à l’encontre de Vincent Allet —, dont nous ne cautionnons pas certains excès dans cette affaire —, en donnant par exemple à une liste de noms une interprétation communale. Comment peut-on tomber si bas ? Et ces gens-là ont une PML et pilotent les courses mauriciennes !
En tout cas, cet acte est contraire à l’ICTA Act à l’article 46 (ga) qui dit : « Any person uses a telecommunication equipment, an information and communication service, a telecommunication service or information and communication technologies to send, transmit, transfer, post, publish, deliver, show or otherwise communicates by means of the telecommunication equipment a message which is obscene, indecent, offensive, abusive, threatening, menacing, false or misleading, which is likely to cause or causes harm to a person. » Toute infraction à cette enseigne est passible d’une amende de Rs 1 million et une servitude pénale d’un maximun de dix ans. Si poursuivis et trouvés coupables, PTP, Ubheeram et Lee Shim pourraient ëtre aussi privés de leurs droits sur l’hippisme mauricien. Bien entendu, cet aspect de la question tout comme la double baisse des stakes money n’a, semble-t-il, pas été à l’agenda des grandes messes du board de la GRA.
L’avocat S.S. Murday, qui est un fidèle lieutenant de Jean Michel Lee Shim, prétend dans sa plainte que le lendemain, samedi 8 juillet 2023, M. Vincent Allet a mis à exécution ses menaces proférées un jour plus tôt, en se rendant dans les locaux du PTP, où se déroulait une journée de courses, et en pénétrant dans la zone d’accès restreint où se trouvent des entraîneurs avec quelques personnes non autorisées, bien bâties et mal habillées, communément appelées « bouncers ». Si S.S. Murday va jusqu’à imaginer et l’affirmer que c’était pour agresser physiquement Lee Shim et Ubheeram, de l’autre côté, on avance que les six (?) bouncers d’Allet, c’était pour se protéger contre la cinquantaine de PTP ! Un face-à-face dignes d’élèves de CP dans la cour de récréation…
Dans sa longue plainte de 17 pages, S.S. Murday tente de démontrer le caractère violent de Vincent Allet et sa préméditation de vouloir agresser physiquement Lee Shim et Ubheeram, qui n’avaient, tremblants comme des feuilles au vent, pas fait tant de chichi lorsque le jockey Bernard Fayd’herbe, qu’ils avaient tant chouchouté, s’était pointé au siège de PTP avec une flopée de bouncers à le recherche de… Jean Michel Lee Shim, le menaçant de beaucoup de choses, dont un « one way return » dans le pays de ses ancêtres… Deux poids, deux mesures !
On aurait voulu faire un complot pour éliminer un adversaire qu’on n’aurait pas fait mieux. Outre ses dénonciations tous azimuts auréolées d’exagérations d’accusations raciales, pour ne pas dire racistes, et d’agressions programmées sur les intouchables Ubheeram et Lee Shim, une déposition en bonne et due forme a aussi été faite à la police le 11 juillet pour diffamation — pas contre les organes de communication de JMLS et PTP — contre Vincent Allet qui, rappelons-le, n’est sans aucun doute pas exempt de tout reproche pour son caractère bouillant et son verbe bien fleuri lorsqu’il est en colère, lorsqu’il se croit victime d’une entourloupe financière, mais de là à le traiter de raciste ou de potentiel agresseur criminel, il y a un pas à ne pas franchir.
Actions judiciaires privilégiées
Finalement, c’est une plainte à la GRA de Dev Bheekarry qui a donné un caractère criminel à cet échange téléphonique, somme toute trop violent entre gentlemen, pardon entre adversaires aux intérêts divergents ! Pour cela, S.S. Murday dicte à la GRA ce qu’elle doit faire : « My abovenamed clients aver that the above acts and doings of your Licencee Vincent Allet, contravenes the GRA Act and is clearly in breach of the conditions of his licence. The relevant statutory underpinning in question, are namely : (a) the said Vincent Allet holds a PML from the GRA under Section 93B of the GRA Act ; (b) Section 93 of the GRAA stipulates that « no person shal be issued with a licence unless the person is a fit and proper person » ;
(c) such PML remains valid unless it is suspended, revoked or cancelled — Section 96 of the GRAA ; (d) Section 97A of the GRAA provides that all licensee, including the said Vincent Allet, shall comply with the relevant guidelines issued by the GRA and the FIU under the Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act. »
Comme les vœux de PTP sont aussi des ordres de JMLS, Dev Bheekary et ses faire-valoir à la GRA les a exécutés manu militari, pour démontrer que ce ne sont pas PTP et ses animateurs qui « puts at risks the horse racing industry and the conduct of horse racing itself ; and further brings the horse racing industry into disrepute », mais le seul entraîneur Vincent Allet !
Nous n’épiloguerons pas plus sur la décision de la HRD, qui confirme dans cette affaire qu’elle n’est que le simple rubber stamp de la GRA, malgré l’habile astuce de son Racing Executive Officer et Chief Stipe de faire savoir au public qu’il n’est pas partie prenante ni de la décision ni du retrait des cinq chevaux de Vincent Allet de la journée d’hier au Champ de Mars. Une indiscrétion, nous a fait savoir qu’un haut gradé du HRD Board­ — celui qui reçoit la visite d’un facteur sans uniforme chaque mois en provenance du pont suspendu avec une enveloppe suspecte — a pesé de tout son poids sur son personnel pour faire retirer tous les chevaux de Vincent Allet du programme, alors que les adjoints d’Allet auraient bien pu assurer la gestion de ces chevaux-pour cette journée hippique. En tout cas, et la GRA et la HRD ont montré à cette occasion le peu de respect qu’elles ont pour le public mauricien.
Où ira cette affaire que la scélérate institution, à son sommet, pas ses innombrables employés dévoués et pour la plupart efficaces, qu’est la GRA, a validée au nom d’une logique qui a abondamment cours dans nombre d’institutions publiques ou la loi a prévu de donner un pouvoir exorbitant d’éliminations d’adversaires à certains potentats pour éliminer tous ceux qui gênent… et fermer les yeux pour les mêmes travers commis par des complaisants. Utiliser le mot à la mode pourrait aussi valoir à Week-End d’être accusé de racisme, alors qu’il ne s’agit que de culture… Des actions judiciaires sont à ce stade privilégiées, mais toutes les options restent ouvertes…

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