Conférences de presse

Les « grands » partis politiques multiplient les conférences de presse. Jusqu’à à la fin de la semaine Paul et Navin ont parlé de l’alliance. Pour Paul Bérenger il faut qu’elle se fasse le plus vite possible. Pour Navin Ramgoolam, elle se fera. Quand il aura pris la décision et on sait avec quelle rapidité il les prend ! Les histoires de candidats rouges toujours à la recherche d’un ticket promis au matin du nomination day font partie du folklore électoral mauricien. Si Xavier Duval parle moins de l’alliance – en longue gestation – il continue à faire un excellent travail comme leader de l’Opposition. Sa dernière conférence de presse démontrant, preuves à l’appui, que le Premier ministre a donné de fausses informations au Parlement sur les “performances” de l’ICAC, illustre le sérieux de sa démarche. Il fait dans le concret, donne des chiffres, n’élève pas trop la voix malgré les provocations du Speaker, et, surtout, obtient des résultats. Les renseignements que le Premier ministre refuse de lui donner au Parlement en essayant de noyer la question avec une hyper longue réponse mélangeant le passé et le présent, il finit par les obtenir d’autres sources. Ce qu’on cache au Parlement, le leader de l’opposition le révèle quelques minutes après le question time lors d’une conférence de presse, qui est en train de devenir le must de la semaine.

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Vendredi, les trois leaders ont présenté la remise de leurs propositions sur l’organisation des élections au Commissaire électoral comme un moment historique. Apres la remise du document, devant les caméras de la presse, ils ont tenu une conférence de presse pour expliquer son importance. Chaque leader y est allé de son couplet sur le temps pris pour rencontre les gens, rassembler les éléments, les collationner, les mettre en forme, les transformer en document pour le remettre, cérémonieusement, au Commissaire électoral. Ce document va, ont-ils expliqué, changer fondamentalement l’organisation des élections à Maurice. La seule chose que ces leaders semblent avoir oublié, c’est que leur document n’est qu’une liste de propositions que le Commissaire électoral peut accepter, refuser ou, tout simplement, ignorer. Et si jamais il les trouve valables, il faudrait encore qu’il les soumette aux autres partis politiques, dont le MSM, avant de pouvoir les mettre en pratique. De la manière dont le Premier ministre et leader du MSM se comporte, est-ce qu’on peut imaginer qu’il accepte de faire mettre en pratique des propositions des trois leaders de l’opposition, ses adversaires ? Comme le disait autrefois Arvind Boolell : arrête révé, do camarade.

La longue gestation de l’alliance des trois grands partis “ki pou balié caro” est devenue un joke, un sujet de plaisanterie, dont le président du MSM s’est emparé en conférence de presse. Il a posé la question suivante : “si l’alliance rouge mauve bleu est incapable d’organiser un meeting conjoint pour le premier Mai, comment va-t-elle faire pour gouverner le pays si elle remporte les prochaines élections ?” C’est une question que les Mauriciens se posent de plus en plus et à juste titre. Il y a d’un côté un gouvernement qui démontre, au fur et à mesure qu’on se rapproche des élections, qu’il va tout faire, mais vraiment tout, pour revenir au pouvoir. De l’autre, une opposition qui prend des mois et des semaines pour conclure une alliance. Face à cette situation comment ne pas comprendre que les Mauriciens se demandent s’ils ne vont “sap  dans caray pou tom dan difé”? Comment ne pas comprendre qu’ils aient envie de se laisser séduire par des petits partis qui, eux, ont des programmes et des propositions pour changer le pays et lui permettre de faire face aux crises qui se multiplient ? Mais le problème c’est que les politiciens ont toujours prétendu que dans le système politique mauricien, il ne suffit pas d’avoir un programme et des idées, il faut aussi contracter des alliances pour arriver au pouvoir. Encore faudrait-il que les leaders des “grands partis” contractent celle qu’ils annoncent depuis belle lurette !

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