C’est tout…

Des partisans redevables parce qu’ils ont eu leur “bout” quelque part, quelques bangladais en quête de divertissement, des vieux embarqués en vans, comme pour la journée annuelle du troisième âge, du briani pour récompenser ceux et celles qui se sont déplacés, question de se réchauffer un peu l’estomac en ce froid hivernal et profiter du mets gratuit en ces temps de vie chère et, au final, une intervention quelconque du Premier ministre et leader du MSM.

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Avec cette question à la fin de la grand messe annoncée au Sun Trust, hier, et une “démonstration de force” qui aura été bien en deçà du grand happening annoncé: C’est tout? Oui, pertinente interrogation à l’issue de ce qui était annoncé comme un coup de tonnerre qui aurait foudroyé Sherry Singh et qui s’est soldé par des plaisanteries stupides sur le “makiyaz”.

C’est peut être pour éviter que la presse sérieuse ne tombe sur de telles inepties venant de la bouche d’un Premier ministre que journalistes et photographes du Mauricien et de Week-End ont été expulsés du Sun Trust par un mignon, accessoirement conseiller au bureau du Premier ministre, mais qui fait surtout office de marmiton au sein de Lakwizinn.

Peut être qu’après s’être publiquement contredit, après avoir dit ne pas avoir parlé avec Sherry Singh depuis deux ans et qualifié tout de mensonges et puis s’être soudainement souvenu de l’appel téléphonique passé à l’ancien directeur de Mauritius Telecom, après que Xavier Duval ait évoqué la date et l’heure du 15 avril à 10 heures 18 à l’Assemblée Nationale, il a décidé de poursuivre avec sa stratégie de “atan nou gete”.

Peut être aussi qu’après les honteux incidents provoqués par son nominee Sooroojdev Phokeer, il a décidé d’en dire le moins possible pour se prémunir d’un retournement de situation qui le rendrait inconfortable. A part demander à Sherry Singh d’aller à la  police, comme si c’était le seul recours pour tirer au clair cette affaire nébuleuse, rien de bien nouveau sous le soleil du Sun Trust.

Il aurait pu expliquer sa “frustration” devant les postures ridicules et anti-démocratiques du bouffon qu’il a installé au perchoir et qui jette l’opprobre non seulement sur l’institution de la représentation nationale, mais aussi sur le pays tout entier. Non, il a besoin de son agent politique pour continuer à martyriser l’opposition et piétiner ses droits et à agir comme un bouclier pour assurer sa protection.

Ce qui s’est passé mardi dernier à l’Assemblée Nationale est insupportable et carrément révoltant. Et il est heureux qu’après que Paul Bérenger ait décidé depuis un bon moment de ne plus s’adresser à Sooroojdev Phokeer en tant que Speaker, Xavier Duval ait fait remarquer que le désigner en tant que tel serait faire injure à ceux qui ont occupé ce poste avec honneur et dignité.

Dans quel pays et, de surcroit, se réclamant du système westminsterien en matière de pratiques législatives, a-t-on vu pareil cirque comme celui qui s’est déroulé le mardi 5 juillet au Parlement? Interrompre cavalièrement le leader de l’opposition avant même qu’il eut terminé sa première question supplémentaire sur l’affaire Sherry Singh,  c’est incroyable.

Mais le poulain de Pravind Jugnauth a déjà brisé tous les records possibles. On ne sait plus où il va s’arrêter. N’-a-il pas interdit une question sur la CSG venant du leader de l’opposition d’alors Arvin Boolell sous prétexte que c’est une mesure du budget, pour, une semaine après, accepter, la queue entre les jambes, la même question?

Mardi dernier, après la coupure de parole, ce fut celle du micro de Xavier Duval avant que Sooroojdev Phokeer n’entre ensuite dans une spirale de musèlement, en expulsant à la ronde et en distribuant des injonctions à la suspension frappant pratiquement tous les députés de l’opposition.

Une séquence surréaliste qui aurait pu provoquer des ricanements si ce n’était pas aussi dramatique lorsqu’on sait qu’on a affaire là avec ce qui est le plus essentiel en démocratie, le fonctionnement du Parlement.

Mais comme si tout cela n’était pas assez sinistre et scabreux, voilà que le nominé politique du leader du MSM vient confirmer qu’il y a eu un arrangement, pour ne pas dire complot pour faire dérailler la Private Notice Question du leader de l’opposition sur l’affaire Sherry Singh.

Oui, il est venu dire que, sur son “papier”, il y a eu une erreur de frappe et qu’il s’est trompé de clause pour interdire toute question supplémentaire au leader de l’opposition. Ce qui veut dire qu’il avait déjà son petit couplet préparé avant même d’avoir pris connaissance de la teneur de la toute première question supplémentaire de Xavier Duval.

Et il est très curieux que celui qui a été affublé de l’épithète  “Mr Point of Order”, Alan Ganoo, toujours prompt à intervenir lorsque c’est l’opposition qui est concernée, n’ait pas bronché ni levé le moindre petit doigt pour clarifier les choses.

L’ancien Speaker qu’il a été aurait pu dire à Sooroojdev Phokeer qu’il faisait fausse route, mais c’est aussi cà, la politique autrement du parti de la poire et des Steve Obeegadoo, Kavi Ramano et autres Ivan Collendavelloo.

Ce qui est, en revanche cocasse, c’est que le nominee du Leader du MSM, a, avec son excès de zèle partisan, “frustré” son patron. Il est allé trop vite en besogne, le goalkeeper, il a privé son bienfaiteur d’une ébauche d’explication qu’il a dû fournir le lendemain à l’occasion d’une sortie diplomatique, les 50 ans des relations diplomatiques Maurice/Chine. Toujours entre deux portes et à la dérobée même lorsquil s’agit de question de sécurité nationale!

Ensam tou posib. On n’est malheureusement pas en Grande Bretagne où des sursauts dignes et des décisions tranchées sont capables d’indiquer à un Premier ministre qu’il doit débarrasser le plancher.

Ici, même après ce qui s’est passé mardi dernier à l’Assemblée Nationale, l’agent de Pravind Jugnauth va s’installer au perchoir ce mardi encore. Perpétuant l’infamie, le ridicule et surtout la repression sur ceux qui tirent leur légitimité de leur élection par le peuple. Shame est définitivement trop faible!

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