La People’s Turf PLC continue à irriter la Côte d’Or International Race Course and Entertainment Complex Limited, mis en place par nul autre que le Premier ministre Pravind Jugnauth. En effet, après l’occupation illégale et arbitraire de la Port Louis Tennis Club et l’installation d’un Arc de Bienvenue à l’entrée du Champ de Mars aux couleurs du Mouvement Socialiste Militant avec un slogan décidé unilatéralement par Jean Michel Lee Shim ‘Pli Zoli Ansam’, la People’s Turf PLC a décidé d’abattre des arbres se trouvant au Champ de Mars, sans en informer la COIREC, mais en prétextant que c’est la Horse Racing Division qui lui en avait fait la demande car ils gênaient la retransmission en direct des courses. Quoiqu’il en soit A.K. Kokil et R. Etwaroo de la COIREC ont décidé de prendre le taureau par les cornes, mais ont-ils agi seuls en interpellant la PTP ?
Il nous revient que ce nouvel écart de la PTP a été référé par la COIREC, non seulement au bureau du Premier ministre,, mais aussi à la ‘Forestry Division’ du ministère de l’Agro-Industrie. En l’absence de Jean Michel Lee Shim qui se trouvait en Afrique du Sud avec Derreck David et l’entraîneur Shyam Hurchand ces derniers jours, le ‘Deputy CEO’ de la People’s Turf, Luvnish Bhageerutty a été incapable de fournir des explications plausibles à la COIREC pour justifier cette décision qui ne fait pas l’unanimité.
Ce sont les habitants de la région qui ont alerté la COIREC car disent-ils plus la PTP est mise devant ses responsabilités et son devoir de respecter l’environnement, plus elle persiste dans l’illégalité, donnant cette impression qu’elle est au-dessus de la loi et que le Champ de Mars lui appartient. Ce qui n’est pas du tout le cas comme en témoignent les clauses de son contrat avec la COIREC. En effet, celle-ci maintient avec force qu’elle doit être informée au préalable de tout changement intervenant au Champ de Mars, précisant que la People’s Club n’est qu’un locataire de passage et non pas le propriétaire.
La PTP contraint de retirer son terrain synthétique de la PLTC
Déjà, la COIREC avait mis en garde la PTP contre sa décision de construire des dortoirs au Champ de Mars pour ses travailleurs étrangers. Une descente des lieux avait même eu lieu et l’attention de Luvnish Bhageerutty avait été attirée à l’effet que ‘for any activity or development undertaken at the Champ de Mars’ la permission de la COIREC est indispensable.
Vendredi dernier, Jean Michel Lee Shim, accompagné de Kamal Taposeea et Luvnish Bhageerutty a eu à présenter leurs excuses à la Port Louis Tennis Club pour avoir squatté illégalement et arbitrairement leurs locaux pendant plus de trois semaines. C’est suite aux dénonciations du Groupe Le Mauricien-Week End que cette affaire a pris une dimension politique et l’intervention des députés de la région dont Fahrad Aumeer n’a fait qu’acculer la PTP, laquelle n’a eu d’autre choix que de capituler et de rendre à la PLTC ses biens.
Mardi, la PTP a été contraint d’enlever son terrain synthétique qu’elle avait installé sous prétexte qu’elle allait lancer une Académie de Football pour les jeunes de la région. Rappelons que dans cette affaire, la PTP a voulu jeter le blâme sur la COIREC, qu’elle a accusé de maldonne, arguant qu’elle n’aurait jamais dû louer ces locaux à la PLTC car elle lui avait déjà offert l’exclusivité du Champ de Mars dans un contrat qu’elle dit, avoir signé à la fin de l’année dernière. Or, il s’avère que la PLTC est détenteur de ce bail depuis plus de 123 années, alors que la PTP n’a fait son entrée au Champ de Mars qu’en 2022.
Tous les faits et gestes de la PTP surveillés
Les responsables de la COIREC n’ont pas apprécié le fait que la PTP ait voulu leur faire porter injustement le chapeau de cette controverse inutile avec la PLTC et qui sur le plan politique est considéré comme un faux-pas. Non seulement la PTP est coupable de faute grave mais elle a eu l’audace d’en faire porter le chapeau à la COIREC. Par conséquent, que A.K. Kokil et R. Etwaroo de la COIREC sont plus que jamais décidés et déterminés à surveiller de près tous les faits et gestes de la PTP qui a défiguré le Champ de Mars et ses environs.
La PTP a très mal pris la démarche de la COIREC d’alerter le bureau du Premier ministre et la ‘Forestry Division’ du ministère de l’Agro-Industrie. Elle en a du reste, fait état dans l’éditorial de son magazine, jeudi après-midi en écrivant : «La PTP fait face à beaucoup de problèmes, même de la part des autorités» et en soulignant que « la HRD demande de couper les branches de certains arbres pour une meilleure retransmission des courses, alors que la COIREC demande au ‘Ministry of Forestry’ d’infliger une amende à la PTP».
La PTP s’élève contre les directives de la COIREC
L’organisatrice des courses s’élève aussi contre la sommation de la COIREC pour démolir le ‘removable slab’ placée pour isoler les ‘ jockeys, stewards’, et ‘trainers’ room’. Et ce n’est pas tout, la PTP proteste contre la décision de la COIREC de lui faire payer Rs 10,000 par journée pour la vente d’alcool le jour des courses. La PTP trouve également inconcevable qu’alors qu’elle procède au nettoyage du Champ de Mars, c’est la COIREC qui empoche les loyers payés par les marchands.
Le PM bouge un premier pion avec la COIREC
Il semblerait donc que c’est la guerre ouverte entre la PTP et la COIREC, instance qui a été créée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth pour « rendre la vie plus difficile au Mauritius Turf Club » et pour « mieux contrôler la gestion du Champ de Mars ». La roue a-t-elle tournée ? Dans les coulisses, on avance que si tel est le cas, la PTP n’a qu’à s’en prendre à elle-même, car depuis qu’elle est entrée en scène, elle ne fait que le strict minimum pour entretenir et embellir cet endroit qui faisait la fierté des Port-Louisiens dans un passé pas trop lointain.
La COIREC doit sûrement, regretter sa décision d’avoir accordé l’exclusivité du Champ de Mars à la PTP qui visiblement, ne respecte pas les clauses de son contrat, car aujourd’hui cet endroit est devenu un dépotoir. Les constructions de la PTP ne se terminent jamais car tout est fait non pas selon des plans travaillés par des experts et approuvés par les autorités, mais en ‘piecemeal’, c’est-à-dire au petit bonheur d’où cette image d’un chantier délabré et en ruine.
Des tranchées par-ci, des ordures par-là, des murets inachevés à gauche, des sorties éliminées à droite, à l’instar de celle que la PTP a fermée vis-à-vis de la colline Monneron sans oublier que tout cet endroit n’est pas aussi accessible car il est infesté de ‘bouncers’.
Le Champ de Mars retrouvera-t-il un jour son cachet d’antan ? Rien n’est moins sûr à moins que des décisions drastiques soient prises. Pour que le Champ de Mars redevienne … cet hippodrome qui attirait la grande foule, il faudrait aussi et surtout que le sport hippique retrouve ses lettres noblesse avec une organisation parfaite, professionnelle et efficace, capable d’offrir une compétition saine et de qualité aux Mauriciens, ce qui est actuellement, loin d’être le cas ! Si avec la COIREC, le Premier ministre a bougé sciemment un premier pion dans la bonne direction, alors l’espoir est permis à condition toutefois que cette démarche est sincère et soit suivie par d’autres.