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 Après le MFC, au Champs de Mars : People’s Turf PLC de Lee Shim squatte le Port Louis Tennis Club, qui occupe ce site depuis 123 ans

• L’enseigne du PLTC remplacé par la Football Academy For Children après que le cadenas de la grille d’entrée a été cisaillé et remplacé par un autre qui prive les membres du PLTC l'accès à leur club • PTP avait détruit sans crier gare, il y a deux ans, le terrain de football de la Young Muslim Football Association, où elle a érigé des boxes de chevaux • Le PLTC a dû annuler toutes ses activités d’hier et d’aujourd’hui, alors qu’il a un contrat en bonne et due forme et a payé sa redevance à la COIREC • Une déposition faite à la police et la cour saisie pour faire partir les squatteurs, PTP, alors que la COIREC a avoué son impuissance vis-à-vis

Après avoir chassé le Mauritius Turf Club du Champ de Mars avec la complicité de la COIREC et de la GRA de Dev Beekhary en le dépossédant de ses deux pistes et de toutes ses infrastructures dans lesquelles il avait beaucoup investi depuis 210 ans, PTP est en passe de faire le même coup d’État avec le Port-Louis Tennis Club, qui occupe le plus légalement du monde depuis 123 ans d’existence un terrain au centre de la plaine du Champ de Mars. People’s Turf PLC a pris arbitrairement possession, comme un vulgaire squatteur, de cette infrastructure privée du PLTC pour lancer un projet d’école de football, l’ayant en quelque sorte exproprié avec la complicité des autorités de l’État.

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Dans un premier temps, dans la nuit du 30 avril, le Deputy Chief Executive Officer Luvnish Bhageerutty a ordonné à un de ses ‘bouncers’, en l’occurrence Brayen Souci, d’enlever illégalement les cadenas de la porte d’entrée du Port Louis Tennis Club pour les remplacer ensuite par de nouveaux cadenas afin que les membres de ce club ne puissent plus en avoir accès. Cette intrusion illégale a eu lieu de nuit, alors que le gardien des lieux était à son domicile et lorsqu’il avait repris du service, il s’est aperçu qu’il ne pouvait plus réintégrer son lieu de travail puisque, tel un squatteur, PTP avait investi les lieux comme s’il était chez lui.

Pourtant, le Port-Louis Tennis Club a un contrat en bonne et due forme de la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complexe Limited et paye une redevance mensuelle de plus de Rs 10 000 qui a pris la relève de la municipalité de Port-Louis pour le contrôle du site du Champ de Mars.

Cadenas cisaillé et enseigne substituée

Ce qui est plus grave, c’est que l’enseigne du Port Louis Tennis Club a déjà été enlevée et remplacée par une autre sur laquelle on peut lire : ‘Football Academy For Children’, une enseigne qui a été placée par un autre employé de PTP,  Kervin Mathuvirin, le 1er mai 2024. Entre-temps, de la moquette verte en guise de terrain de foot a été posée sur le terrain de tennis.

Le président de ce club portlouisien, Mario Requin, s’est dit à la fois surpris et choqué de voir que les cadenas qu’il utilisait pour accéder ont été remplacés, et que depuis, ses membres et lui ne peuvent plus avoir accès à leur club pour s’adonner à leurs activités habituelles. Mario Requin a pris contact avec le responsable de la COIREC, Adesh Abba, pour en savoir plus, mais ce dernier s’est montré très évasif dans ses réponses, n’arrivant pas à lui donner des explications concrètes et plausibles de ce qui s’est passé.
Week-End a fait son enquête, et le moins que l’on puisse dire, c’est que PTP a dépassé les bornes, car tout a été fait de façon unilatérale et illégale, comme pour démontrer que ces messieurs n’ont peur de rien et qu’ils agissent comme si le pays leur appartenait. Pire, comme ils agissent contrairement à la loi du pays sans crainte des autorités qui ont eux peur de froisser leur licencié, comme la COIREC.

“La COIREC m’a simplement dit que PTP ne veut pas céder”
Toutes ses démarches ayant échoué, Mario Requin n’a eu d’autre choix que de consigner une déposition à la police vendredi matin. Il compte également solliciter un homme de loi afin d’entrer une action en cour, notamment une injonction. À Week-End qui lui a parlé, Mario Requin a dit : « Notre club existe depuis plus de cent ans et nous nous réunissons ici toutes les semaines pour des activités sportives, sociales et familiales. Maintenant qu’ils ont échangé les cadenas, nous ne pouvons ni entrer ni nous adonner à nos différentes activités. Cette semaine, nous avons été contraints d’annuler notre Bingo Party. Pourtant, nous avons un contrat avec la COIREC, un contrat que nous respectons, car nous lui versons Rs 10 000 plus la TVA mensuellement. J’ai tout essayé, mais mes démarches avec M. Adesh Abba se sont avérées vaines. Il m’a simplement dit que PTP ne veut pas céder. Ce qui est à la fois déplorable et incompréhensible. »

L’on se souvient que lors de sa conférence de presse mardi, le président de PTP, Kamal Taposeea, a parlé d’une ‘relance’ du football à travers PTP, ce qui a surpris de nombreuses personnes, plus particulièrement les Portlouisiens. En effet, il ne faut pas oublier qu’il y a à peine un an, PTP avait détruit sans crier gare le terrain de football de la Young Muslim Football Association, terrain sur lequel PTP a érigé des boxes. Maintenant, il veut exproprier le Port Louis Tennis Club pour créer out of the blue une Académie de Football. Pourquoi le Champ de Mars ? Et depuis quand PTP s’intéresse-t-il au football ? Selon des observateurs, cet acte illégal est soutenu au plus haut niveau, car il s’agit d’une action politique en vue des élections pour redorer le blason du gouvernement auprès des Porlouisiens, surtout les jeunes.

Que fera le ministre des Terres et du Logement, Steeve Obeegadoo, en la circonstance ? Fera-t-il évacuer les squatteurs comme il l’a fait à l’encontre de démunis dans le passé, ou fera-t-il bon dos à l’égard de l’intouchable millionnaire financier du MSM et protégé en haut lieu ?

Le fait que Maurice soit en campagne électorale, il serait sans doute judicieux de solliciter les députés de la région et surtout les futurs candidats pour que des actions soient prises contre PTP, qui dépasse les bornes impunément depuis qu’il bénéficie de la protection gouvernementale. Enough is enough !

Le PLTC, un club sportif mais surtout social
Le Port Louis Tennis Club (PLTC) a été créé en 1903 par le Dr Georges Virgile Rohan, qui en fut le premier président jusqu’à sa mort en 1910. Le PLTC s’installa dès le premier jour au Champ de Mars, là où opérait anciennement le Mauritius Cricket Club. Y trône toujours un pavillon au toit rouge, l’endroit même où fut posée la première pierre du siège du club en 1903. Le PLTC raconte l’histoire de plusieurs générations de Mauriciens tant sur le plan sportif que social. Rivaltz Quenette, qui raconte l’histoire riche de ce club à l’occasion de ses 110 ans, présidé par l’ex-commissaire de police Jean Bruneau, fait un récit qui met en exergue une longue liste d’éminents Mauriciens qui se sont succédé à la tête de ce club, dont le parcours au niveau professionnel, social et culturel a inspiré toute une nation : le Dr Edgard Laurent, Raoul Rivet, Alexandre Bhujoharry, Freddy Appasammy, Bhardoze Juggernauth, Herbert Henrisson, Emmanuel Leung Shin, Ibrahim Sheik Yousouf et Guy Leroux, entre autres.

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