- Stop-Order du ministère des Finances pour le paiement des Rs 79,8 M à CPN Distributors Ltd et enquête du Central CID en vue sur les dessous de ce Covid-19 Insider Dealing
- Xavier-Luc Duval : « Jagutpal finn Cover-Up depi komansman. Et li bizin demisione »
- Paul Bérenger : « Bizin al o fon de sa zafer-la ek minis Lasante bizin step down »
Le scandale des Emergency Procedures pour le contrat de fourniture d’un million de doses de Molcovir, la version générique du Molnupiravir, pour le traitement des patients contaminés au Covid-19, continue à susciter colère et indignation de toutes parts. Et les derniers signes d’irritation et d’énervement proviennent des rangs du gouvernement avec le ministère des Finances mettant littéralement K.-O. celui de la Santé sur ce dossier extrêmement sensible, qui avait fait l’objet vendredi d’une Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, et d’une Statement de rattrapage du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, plus tard dans la soirée. Ainsi, le ministère des Finances a émis formellement dès hier matin (dimanche) des directives pour un Stop Order pour tout paiement sur ce contrat d’une valeur de Rs 79,8 millions à la société CPN Distributors Ltd de Montagne-Longue. En sus de cela, le Central CID sera appelé à initier une enquête sur les dessous des procédures de cet Emergency Procurement complétées en moins de 24 heures le 7 décembre dernier.
Réagissant à ces derniers développements, tout en mettant en garde contre un scénario de Cover-Up au niveau de l’enquête, l’opposition parlementaire, dont Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger, rejoints par le leader du parti Travailliste et ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, ont réitéré leur demande de démission du ministre de la Santé du gouvernement dans la conjoncture pour manquements encore plus graves dans la gestion de la pandémie du Covid-19.
En parallèle, CPN Distributors Ltd, qui s’était gardée de se prononcer sur ce scandale au cours des premières 48 heures, s’est engagée dans une stratégie de Tir Kanet Dan Zwe avec un communiqué sur une marge de profit de 11% sur le prix de vente.
La sortie dominicale du ministère des Finances, avec le Stop Order pour tout paiement de ce contrat, que la commande de médicaments soit livrée ou non, est un coup dur pour le ministère de la Santé et place le ministre Jagutpal en posture politiquement délicate. Heureusement pour la partie gouvernementale que la prochaine séance de l’Assemblée nationale est fixée à vendredi, sinon, demain, le ministre de la Santé aurait dû affronter une opposition, dont le cri de ralliement n’est autre que sa démission, si ce n’est sa révocation par le Premier ministre, Pravind Jugnauth.
Le ministre de la Santé a essuyé le camouflet des Finances en dépit de toutes les explications fournies que ce soit en interne à l’Hôtel du Gouvernement et aussi avec la double intervention sous le couvert de l’immunité parlementaire de vendredi. Jusqu’ici, Kailesh Jagutpal avait récolté des Kudos de ses pairs de la majorité face à l’offensive de l’opposition axée sur la pandémie de Covid-19.
Pire encore est que ce gel de paiement imposé au ministère des Finances est complémenté d’un autre Desiderata, à savoir une enquête devant être initiée par le Central CID sur cette sinistre affaire sur le dos des victimes du virus. Des sources bien renseignées avancent que cette proposition d’enquête aurait même été validée au plus haut niveau du Prime Minister’s Office. Cette démarche contraste avec la position officielle jusqu’ici de Pravind Jugnauth, qui avait sans hésitation assuré la défense du ministre Jagutpal face aux critiques de l’opposition et de la presse avec son opération « Tou Korek Lakaz Mama ». Toutefois, des observateurs politiques aguerris affirment qu’il faudra faire preuve de vigilance et qu’il est serait prématuré de conclure à un lâchage politique de Kailesh Jagutpal au niveau du gouvernement même si certains d’autres ministres n’hésitaient pas dès vendredi soir de confier en privé leur malaise face à ce qui est présenté comme un « Hold–Up » de fonds publics en plein jour.
En tout cas, Kailesh Jagutpal et ses proches collaborateurs à la Santé ont du pain sur la planche avec l’octroi en un clin d’œil de ce contrat d’approvisionnement d’un million doses de Molcovir à la compagnie de l’homme d’affaires Akash Chuttoo à Rs79,92 l’unité. Kailesh Jagutpal se voit contraint d’assumer les retombées de cet énième scandale politique dans les couloirs du ministère la Santé.
Dès samedi, les consultations au sein de Lakwizinn du PMO ont débouché sur la possibilité d’une enquête pour situer les responsabilités dans l’allocation de ce contrat de Rs 80 millions en l’espace de 24 heures, soit entre le 6 et 7 décembre dernier, où le prix de la pilule de Molcovir est passé de Rs 9.30 à Rs 79.92 l’unité. Un détail, qui mérite l’attention, est la réception le 30 novembre dernier par CPN Distributors Ltd de l’Inde d’une importante cargaison de Molcovir (voir déclaration douanière plus loin) et des détails précis, voire contradictoires, sur le coût du médicament importé et le communiqué Tir Kanet Dan Zwe de l’importateur en date d’hier soir.
À hier après-midi très peu d’indications transpiraient sur les dessous de cette enquête, soit si le dossier sera transmis tôt ce matin à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). En principe, la Senior Chief Executive de la Santé, Dalida Allagapen, est attendue au QG du Central CID pour une déposition en bonne et due forme en vue du démarrage de cette enquête au pénal.
À l’Hôtel du Gouvernement on était peu loquace quant à la posture que devrait adopter Kailesh Jagutpal dans ce scénario d’enquête sur ces Emergency Procedures émanant de son ministère et activé par les hauts fonctionnaires de son entourage dont la Senior Chief Executive et aussi ses Permanent Secretaries. Mais un premier Move avait été exécuté par le Dr Swaraj Ramasawmy, Deputy Permanent Secretary de la Santé depuis vendredi soir.
Ce haut fonctionnaire a consigné une Precautionary Measure. « There was a press conference held by the Hon Mr Xavier Luc Duval where he stated that Ministry of Health has faulted in the exercise of their duty regarding procurement procedures for Covid-19 drugs and this is totally false as we have all the necessary documents to support that the procurement procedures have been followed accordingly », soutient-il.
L’équation pourrait se révéler des plus compliquées politiquement pour Kailesh Jagutpal et administrativement pour les Top Guns de la Santé au fur et à mesure que les fuites d’informations confidentielles se multiplient, avec déjà suffisamment de documents compromettants dans le domaine public et acculant les limiers du Central CID à aller davantage au fond de ce scandale parmi tant d’autres…
Affaire à suivre…
CPN Distributors se défend
avec une marge de 11%
La société, CPN Distributors Ltd, au cœur du scandale du contrat d’un million de doses de Molnupiravir, se défend contre toute pratique abusive. C’est ce qui ressort d’un communiqué émis hier en début de soirée où la compagnie parle de marge de profit de 11%. Le libellé se décline comme suit :
« Le médicament Molnupiravir acheté à Rs 72 et vendu à Rs 79.92 soit une marge de 11%.
CPN Distributors Ltd a pris connaissance des allégations et insinuations malveillantes effectuées depuis vendredi dernier suite à la fourniture de MOLNUPIRAVIR auprès du ministère de la Santé.
« CPN Distributors Ltd précise et réaffirme avoir payé 1 million de capsules de Molnupiravir de 200 mg à USD 1.65 l’unité,
« Cela représente Rs 72 l’unité à l’achat en gros et un prix de revente à Rs 79.92 l’unité soit une marge de 11 %,
« Il n’y a donc AUCUN ABUS DE PRIX d’aucune sorte contrairement aux allégations malveillantes lancées à notre encontre.
« Nos livres de compte demeurent à la disposition des autorités compétentes pour toute vérification par n’importe quelle autorité du pays.
« Par ailleurs nous avions initialement importé ces médicaments pour distribution à travers les pharmacies du privé. Le stock étant disponible nous l’avons proposé au ministère de la Sante afin de permettre aux services concernés d’administrer le médicament et sauver des vies car il en manquait sur le marché.
“Voilà pour les faits
« Par ailleurs ces allégations et ce lynchage en règle ont été soumis nos équipes légales qui étudient les atteintes portées à notre réputation et celle de notre directeur et prendront des actions qui s’imposent. »
Jay Kumar Chuttoo
directeur général
XLD : « Jagutpal finn Cover-Up depi komansman »
« Jagutpal finn Cover-Up depi komansman. Son Statement au Parlement est une énième tentative de Cover-Up. C’est une Policy Decision d’acheter ces médicaments. Okenn fonksioner pa kapav pran sa desizion apar minis la limem. Desizion minis pran, fonksioner met an pratik et zot tou bizin asim konsekans. C’est clair qu’il y a eu complot entre certains fonctionnaires et le ministre. Il n’y avait aucune raison d’acheter autant de ces cachets de Molnupiravir. Dan so mansonz ek so cover up, linn montre 1 sel Tender finn ena. Tou lezot se ban acha. Linn vinn manti dan parlman ek zis pou sa, li bizin demisione »
Paul Bérenger : « Bizin al o fon sa zafer-la
ek Jagutpal bizin step down »
« C’est bien qu’on ait pris la décision de geler le décaissement des fonds pour effectuer ce paiement. Bizin al o fon sa zafer la ek Jagutpal bizin Step Down. Ban kin fote bizin asim konsekans. Ki li swa minis ou ofisie minister. Se enn frod inakseptab ek pe kokin kas lor ledo lepep ki pe soufer ek pe more ek Covid-19. On continuera de suivre le dossier et mettre la pression sur le gouvernement. Attendons-voir »