Lors de la PNQ sur la compagnie chinoise Poly Technologies Incorporated, le Premier ministre a déclaré que les accords entre le gouvernement mauricien et Poly Group concernent la « construction de “social houses” ».
S’agissant de l’accord de Poly Group avec la SBM (Mauritius) Infrastructure Development Company Ltd, il a indiqué que les discussions « sont toujours en cours ». Un MoU a toutefois déjà été signé, a déclaré le Premier ministre, nuançant qu’« aucun accord officiel n’a été signé ».
Xavier-Luc Duval a alors déclaré que sa question n’était pas axée sur « Poly Group » mais sur « Poly Tech ». Il a demandé au Premier ministre de confirmer s’il avait effectivement rencontré des représentants de cette dernière nommée, citant leurs noms.
Pravind Jugnauth a informé que suite aux rencontres qu’a eues le Board of Investment en Chine, les autorités ont « gardé contact » et la partie chinoise a « montré de l’intérêt à investir » à Maurice. Des lettres ont été échangées entre les deux parties, qui continuent les discussions.
Une délégation de Poly Tech Inc. était d’ailleurs venue à Maurice, dont le vice-président, le chairperson et le deputy director de l’overseas head office. La rencontre a eu lieu à travers l’ambassade de Chine, a indiqué le Premier ministre, qui a précisé que Poly Tech et Poly Group font partie d’un « same group ».
Xavier-Luc Duval a alors relevé que « Poly Tech est le principal pourvoyeur d’armes de Chine ».
« They were interested in investing in Mauritius » et en Afrique, a rétorqué le Premier ministre, qui a rappelé que les investissements concernent « des abris sociaux », « not military equipement or any other equipment ». Le Premier ministre a toutefois reconnu que la compagnie « marchande probablement » des « équipements militaires », lesquels sont « not my interest ».
XLD: Is Prime Minister tabling a copy of agreement between SBM Infrastructure and Poly tech?
PJ : I am aware that there is a clause in that MoU: exchange of information shall be treated as confidential.
Des commentaires fusent du côté de l’opposition.
PJ : Ki ayo, ki to gagne? To gagn ayo? Can i answer?
Le Premier ministre répète que l’accord ne peut être révélé.
Xavier-Luc Duval demande alors « quel influence » a cette compagnie pour « forcer » le gouvernement mauricien a signé un accord confidentiel «dealing with Rs 13 billion ».
PJ: Leader of opposition is under desillussion. Nobody forced us. It is not an agreement, there is no biding. We’ll lead to agree in interest of Mauritius which lead to construct social housing. I hope he understands difference between MoU and agreement.
Xavier-Luc Duval revient dès lors sur les promesses de transparence faites par l’alliance Lepep durant la campagne électorale pour diminuer la corruption. « Will he table copy of MoU ? », demande-t-il au Premier ministre.
PJ: I hope you are not accusing me of corruption. I hope. We have not come to conclusion. Discussions are still ongoing.
Le Premier ministre indique que les discussions ont lieu à travers le gouvernement de la République populaire de Chine, et que celles-ci doivent se conclure avant qu’il ne puisse rendre public les termes du MoU.
Le leader de l’opposition questionne pourquoi, si des abris sociaux doivent être construits, un MoU a été signé entre la SBM et Poly Tech, et pourquoi la NHDC « is not involved in it ».
Pravind Jugnauth explique que ce procédé a déjà été utilisé par le passé où des démarches avec l’Inde avaient été réalisée à travers « l’Exim Bank ».
Réponse qui ne satisfait nullement le leader de l’opposition, qui fait état de « unsollicited bid by arm dealer », « escape of public dept », « total secret » avec ce contrat. Xavier-Luc Duval demande :« Is it not why the government is using this device? »
Pravind Jugnauth se veut rassurant, soutenant qu’il n’y a « pas de “colourable device” ». Les discussions avec le gouvernement chinois, dit-il, tournent autour notamment de « grants » au gouvernement mauricien.
Pravind Jugnauth affirme que les lois seront respectées dans toutes les démarches entreprises « like what we have done with government of india ».
PJ: Provision law apply, procurement law apply. This has already been done in past. We will abide by law.
XLD : Law abused.
Xavier-Luc Duval questionne si ce n’est pas « a simple trick » de contracter un contrat avec une compagnie étrangère et d’ensuite chercher de l’aide auprès de la Chine, et d’appeler cela un Government to Government deal.
PJ: I said that discussions are not yet over. We don’t know what terms, conditions, what amount claimed, and who will be the contractor, regard social housing project. We probably need to be patient a little bit.
XLD : The Prime Minister is not denying what I am saying.
PJ: I am denying everything you said.
Le Premier ministre soulève alors un « point of order », soulignant que le leader de l’opposition lui fait dire ce qu’il n’a pas dit.
Après quelques répliques des deux côtés de la chambre et une intervention de la Speaker, Pravind Jugnauth soutient que « we are not dealing with arm dealers ». Il réaffirme que la priorité du gouvernement est de « build house for poor ».
Xavier-Luc Duval rappelle alors que seulement 268 houses ont été remises par ce présent gouvernement. Le reste ayant été construit par le précédent gouvernement.
Devant ce commentaire, le ministre du Logement Mahen Jhugroo s’emporte et est aussitôt rappelé à l’ordre par la Speaker.
Xavier-Luc Duval demande ensuite au Premier ministre s’il y a ey, en amont à la signature du MoU, un exercice de « due diligence » ou une rencontre.
Le Premier ministre revient, lui, au commentaire initial du leader de l’opposition, avancant que son gouvernement en seulement trois ans a construit quasiment le même nombre de logement que le précédent gouvernement. Avant de revenir sur la qualité des logements fournis.
S’en suit un brouhaha dans la chambre.
Xavier-Luc Duval se plaint auprès de la Speaker que le Premier ministre ne répond pas à sa question relative à l’exercice de « due diligence ».
Maya : Allow him (le premier ministre) to finish.
Pravind Jugnauth souligne qu’il donne des explications sur les abris sociaux parce que le leader de l’opposition a évoqué le sujet. Il confirme par la suite que cet exercice a eu lieu.
Le leader de l’opposition enchaine avec les sanctions prises par les Etats-Unis contre Poly Tech — la compagnie a été « ban » des US — pour « selling arms to country they should not have ». Il demande au Premier ministre s’il est au courant de cela.
Ce dernier acquiesce, nuançant toutefois que l’interdiction était « temporaire » et est arrivée à échéance en 2015. Il souligne que les sanctions ont été basées sur des « allégations », qui ont été « toujours rejetées » par Poly Tech. « Those sanctions have been lifted ».
« That part is true », reconnait Xavier-Luc Duval, qui poursuit avec le cas de la Namibie, où un général a été «condamné » pour avoir « reçu des bribes de Poly Tech ».
Pravind Jugnauth soutient que la partie mauricienne est « not dealing with arms dealings ». Il ne peut dire si ce qui s’est passé en Namibie est vrai ou pas.
« Poly Tech has a bad reputation like Alvaro », avance le leader de l’opposition, avant de revenir sur des cas de « fraudes » en Chine et de « financement de crimes et du terrorisme » en Centre Afrique.
Pravind Jugnauth rappelle qu’avant de travailler avec une compagnie étrangère, il passe d’abord par l’ambassade. Celle de Chine lui a « strongly recommended this compagny ».
PJ: Leader of opposition said military; I took up the matter and ambassador laughed with such comments.
Pravind Jughauth déclare qu’il va faire part des commentaires de Xavier-Luc Duval à l’ambassadeur.
XLD : I am not afraid or in the pocket of any ambassador (…) Poly Tech is persona non grata offshore.
PJ: After India bashing PTr, now China bashing PMSD.