Le ministre mentor, Anerood Jugnauth, effectuera l’“opening statement” devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de la Haye, le 3 septembre, en vue démontrer que l’archipel des Chagos a été excisé de Maurice illégalement. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en conférence de presse cet après-midi.
Le ministre mentor sera également à la tête de la délégation mauricienne durant les auditions orales, qui se tiendront du 3 au 6 septembre. L’équipe sera composée de Seniors Advisors, d’avocats, de même que des représentant de la communauté chagossienne. A l’instar du président du Groupe Réfugiés Chagos, Olivier Bancoult, et de Marie Liseby Elizée.
Elle s’adressera d’ailleurs à la cour internationale en kreol.
La partie mauricienne ouvrira la séance de soumission orale à travers une audition de 160 minutes, soit de 10h à 13h. Une séance qui sera suivie plus tard dans l’après midi par la présentation de la partie britannique.
Pris par d’autres responsabilités, notamment le sommet de FOCAC (Forum on China-Africa Cooperation) qui se tiendra en Beijing durant la même période, le Premier ministre ne pourra assister à ces séances. Toutefois, il sera présent lors de l’intervention de l’Union Africaine le 6 septembre.
Public hearing.
Toutes les soumissions orales seront publiques et seront retransmises sur le site web de la Cour internationale de Justice et sur celui des Nations unies.
Entouré de plusieurs membres du gouvernement et des représentants de la communauté chagossienne, Pravind Jugnauth a réitéré sa volonté de mener à bien ce processus de décolonisation totale de Maurice.
« J’espère que l’Advisory Opinion (de la Cour Internationale de Justice) nous guidera dans le domaine de la décolonisation et nous aidera à implémenter un programme en faveur des habitants déracinés », a déclaré le chef du gouvernement.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice devra, notamment, indiquer si le processus de décolonisation de Maurice a été fait légalement, au vu de l’excision des Chagos en 1965, soit trois ans avant l’indépendance du pays.
« Landrwa kot ou finn ne, kot ou finn grandi, ou trouv lezot dimounn pe fer fet ladan. Li fer leker fer mal », a soutenu Olivier Bancoult, assis à la gauche du Premier ministre.
Olivier Bancoult a qualifié de « moment important pour la communauté chagossienne » cette étape devant la Cour internationale de Justice. Et a exprimé sa fierté que des Chagossiens soient inclus dans la délégation.
Tant lui que le Premier ministre ont invité l’ensemble des Mauriciens à se mobiliser derrière cette cause, qui est « l’affaire de tout un chacun ».
« Sagosien pou bizin dan Chagos. Mo pou onor parol mo mama », a affirmé Olivier Bancoult.