Le Guide - Législatives 2024

Tomorrow’s vision or nowadays mess ?

Le Champ de Mars a été débarrassé de la mafia des courses. Ah bon ?!

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C’est en tout cas ce qu’a annoncé fièrement le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avec force sur l’estrade du rassemblement de l’alliance gouvernementale, lundi 1er mai dernier, à Vacoas, à l’occasion de la fête du Travail. Et ce, à un moment où nombre d’employés de l’industrie hippique, qui travaillent pour le MTC-MTCSL sont sur le point de perdre leur emploi parce que la compagnie pour laquelle ils travaillent a été mise sous administration volontaire. Pour ne pas dire mise en faillite après avoir été contrainte de se retirer de la scène hippique eu égard au fait que toutes ses prérogatives d’organisateur des courses depuis des lustres lui ont été enlevées au profit d’un nouveau venu, People’s Turf PLC, qui, sans surprise, est partie intégrante de la galaxie de Jean Michel Lee Shim, qui a désormais l’industrie hippique à ses pieds. Quoi qu’il en soit, l’enthousiasme du PM pour ce changement qui a précipité ces pertes d’emplois, pour ne pas dire son absence d’empathie à cette occasion pour ces chômeurs de demain, est pour le moins choquant et désolant !

Certes, plus d’une centaine d’employés de la MTC Sports and Leisure Limited sont descendus dans les rues de la capitale quelques jours auparavant avec leurs syndicats et ont pris pour cibles le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui, disent-ils, doit prendre ses responsabilités, l’ancien président du Mauritius Turf Club, Kamal Taposeea, coupable, selon eux, de haute trahison que confirme sa promotion à la présidence de People’s Turf PLC, mais aussi le MTC-MTCSL pour sa passivité. Un MTC-MTCSL pris pour responsable unique de la situation pour d’autres employés, non-syndiqués, qui ont, eux, tenu à exonérer de tout blâme le gouvernement et PTP. Perdre son emploi, quel qu’en soient les raisons, est une épreuve pénible, surtout quand vous n’en avez pas la responsabilité. Elle est traumatisante sur le plan psychologique à traverser, surtout lorsque vous avez une famille à nourrir. Turf Magazine et le groupe Le Mauricien compatissent avec ceux que nos journalistes ont côtoyés des années durant et qui ont toujours collaboré pleinement. Ils peuvent compter sur notre soutien. Nos colonnes leur sont et seront ouvertes tant qu’ils en auront besoin, et nous leur souhaitons bon courage !

Le MTC-MTCSL a indéniablement sa part de responsabilité dans ce délitement, que nous avons alerté, dénoncé et martelé avec conviction dans nos écrits, des décennies durant, sans jamais avoir été vraiment entendus. Tant pis, car on ne refait pas l’histoire ! Mais le MTC n’est pas responsable de sa mise à mort par l’État. Il ne sera pas de trop de rappeler un jour comment l’organisateur des courses a été déprogrammé pour qu’il soit finalement mis hors course, provisoirement pour certains de ses dirigeants, mais définitivement pour les plus pessimistes. Cela prendrait des pages et des pages. Nous nous contenterons ici d’en rappeler l’action la plus déterminante. Car c’est le résultat d’une stratégie parfaitement définie et mise en place par la Gambling Regulatory Authority, avec à la baguette un certain Dev Beekhary, homme de confiance du sommet du gouvernement : l’étranglement financier. Qui touche de plus en plus de secteurs, dont les médias, ceux qui peuvent être gênants dans la stratégie des princes qui nous gouvernent pour demeurer au pouvoir éternellement. Bien que maintes fois mis en relief dans ces colonnes il y a belle lurette, les dirigeants du MTC-MTCSL ont préféré ignorer et subir en silence cette mise à mort « pour ne pas froisser les locataires du bâtiment du Trésor », qui n’ont, eux, eu aucun scrupule pour rayer 210 ans d’histoire du pays d’un trait de plume et de qualifier le MTC de tous les noms, voire de mafia, si c’est bien la cible du PM dans son discours.

Le plus déterminant dans cette mise à mort financière a d’abord été l’interdiction au MTC de fixer son taux de rémunération avec les organisateurs de paris qui avait eu cours jusque-là et qui a été repris en main par le GRA. Pire est la décision de cette dernière d’imposer aux bookmakers, qui pratiquent le fixed-on betting, de stopper leurs opérations à travers le pays et de se cantonner au seul Champ de Mars, ce qui a engendré une baisse significative des revenus des bookmakers. Alors que, parallèlement, SMS Pariaz étendait tous azimuts son réseau d’enregistrement de comptes à travers l’île, pour devenir l’organisateur de paris qui offrait seul le fixed-on betting dans le pays, excepté au Champ de Mars. Il n’est pas inutile ici de rappeler que la Cour avait donné gain de cause aux courageux bookmakers qui protestaient contre cette injustice et ce diktat. Mais le gouvernement, abusant de ses prérogatives, a tout simplement légiféré pour rendre le jugement de la Cour suprême caduc et inopérant, sans que quiconque, l’opposition en première ligne, ne s’émeuve outre mesure de ce déni à la libre entreprise, mais surtout à ce monopole et ce développement tous azimuts des paris à travers le pays.

Pourtant, quelques années plus tôt, le MSM de sir Anerood Jugnauth au pouvoir avait annoncé à grand renfort de publicité que l’objectif du gouvernement était d’en finir avec le zougadérisme. Le gouvernement de Pravind Jugnauth l’a, a contrario, développé sans limites en ayant permis sans vergogne au tout dernier né des organisateurs de paris, People’s Tote — qui tombe dans l’escarcelle de l’incontournable magnat des paris mauriciens — à inonder le pays de betting outlets qui pratiquent également de façon détournée du fixed-odd betting, à travers son guaranteed payout, sur lequel la GRA de Dev Beekhary, complice passive, ferme les yeux. Faut-il alors s’étonner que celui qui bénéficie de toutes ces bontés gouvernementales ait annoncé avoir fait un don de Rs 10 millions au parti au pouvoir lors des dernières élections générales sans que les garde-fous des institutions gouvernementales n’aient fait montre d’un intérêt pour ce qui est un conflit d’intérêts caractérisé, mais aussi d’un financement occulte susceptible de dépense au-dessus de la limite de candidats à la députation ? Certes, le leader de ce parti a nié ce financement et contredit celui qui s’est même octroyé, lors d’un prétendu attentat contre sa personne à son domicile de Coromandel, le titre de conseiller au PMO.

Nul ne sait, à ce stade, exactement ce qu’est la Tomorrow’s Vision of racing du PM, qui dit avoir éliminé la mafia sans dire par qui il l’a remplacée. Sans aucun doute par une nouvelle mafia, qui aura été intégrée par les mafiosos existants, car il devrait savoir, en bon politicien, que les carapates perdurent, même dans le monde hippique, et comme en politique les plus actifs ne font que changer de chien. Et ils ont même montré jusqu’où ils pouvaient aller pour arriver à leurs fins. Le théâtre piégé de la piste du Champ de Mars à la veille du Maiden 2022, qui visait à tuer chevaux et jockeys pour bêtement discréditer le MTC et s’installer au pouvoir des courses hippiques dans notre pays en est une preuve indiscutable !

Tomorrow’s Vision est aussi le patronyme d’un cheval qui fait la une de l’actualité hippique ces jours-ci et qui montre que rien n’a changé au fond, et qu’à certains égards c’est déjà, « plis pir ki avan ! » Au communiqué laconique de la HRD, qui a surtout informé que l’enquête a été renvoyée à vendredi, ce qui donne du temps aux auteurs et responsables de cette maldonne hippique « de met lord dan zot manti », alors que ce sont les premières minutes qui sont importantes dans une enquête contre le doping. Selon des informations obtenues par Turf Magazine, c’est qu’un palefrenier a été surpris en flagrant délit d’administrer un suppositoire au cheval Tomorrow’s Vision. L’affaire a été immédiatement rapportée par des surveillants aux commissaires des courses, qui ont pris la décision de retirer le cheval de la course après avoir été informés par le vétérinaire responsable de la HRD, Marie-Claire Domaingue, qu’elle n’avait autorisé aucune administration au cheval.

Selon des informations qui circulent, c’est un suppositoire du nom d’ATP Shock qui aurait été administré au cheval. Des spécialistes affirment que ce produit est un dopant « due to its quick action that provides the animal the conditions to take advantage of all its potential to the utmost, and enables it to get to the end of the effort having an energetic reserve which trains to keep a steady performance during the entire test »… Il serait utile, par conséquent, que la HRD et le laboratoire se posent la question et vérifient si c’est le seul et unique cheval qui a bénéficié de ce traitement, car il se chuchote qu’un gagnant de cette 7e journée aurait été administré du même produit.

Il est dommage que l’enquête ait été renvoyée en deux occasions et qu’elle aura finalement lieu ce vendredi. D’aucuns se demandent si cette affaire a été référée à la police et si le palefrenier, pris sur le fait, a été arrêté ou non. En tout cas, après le manquement de l’enquête sur le dopage de Creation, qui n’a pas permis de désigner l’auteur du crime, il serait judicieux pour la crédibilité de son institution que Deanthan Moodley dévoile au grand jour le dispositif de sécurité mis en place par PTP pour prémunir de tout cas de dopage. Ce serait sans doute l’occasion pour la HRD de rassurer le public que le méfait a bien été filmé par les caméras de surveillance et que les images sont disponibles et n’ont pas disparu comme lors du sabotage de la piste du Champ de Mars et dans l’affaire Kistnen.

Pour bien montrer que son institution est le fait d’un Tomorrow’s vision et non un Nowadays mess aux ordres de la mafia des courses que nos gouvernants pensent avoir éliminée, mais à qui en vérité ils ont donné sur un plateau tout le pouvoir ! La Mafia n’a jamais été aussi présente au sein de l’hippisme mauricien que ces jours-ci !

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