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Mêmes causes, mêmes effets…

L’annulation d’une partie de la 11e journée après trois épreuves samedi dernier nous a brutalement rappelé les déboires du début de saison chaotique 2023 qui avait déjà enregistré l’annulation de deux journées pour cause de piste impraticable. Si on pouvait attribuer les deux premières surtout aux pluies abondantes habituelles des mois de mars et d’avril, cependant, cette fois, il faut se rendre à l’évidence que c’est l’état lamentable de la piste qui en est prioritairement responsable, car il est impensable qu’à la moindre averse, la piste du Champ de Mars soit maintenant devenue si vulnérable qu’il faille annuler la tenue des courses presque instantanément pour des raisons de sécurité, incontournables pour les chevaux et les jockeys.

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On ne reviendra pas sur le débat stérile de la comparaison inutile entre l’avant et l’après-MTC, car à ce niveau, le savoir-faire du club bicentenaire, qui a fait des courses mauriciennes ce qu’elles ont été, est indiscutable. Il faut être clair que la piste du Champ de Mars ne s’est pas détériorée d’un coup, d’un seul trait de plume juste parce que PTP s’en occupe. Au fil de ces 10 dernières années, elle a été mise à rude épreuve avec le nombre croissant de journées, le nombre plus important de courses et aussi le nombre de chevaux en hausse qui y courent. Mais le MTC, fort de son expérience, savait profiter de l’intersaison pour revoir la piste de fond en comble et la remettre d’aplomb pour la saison suivante. Cependant, il était évident que cela ne pouvait durer ad vitam æternam et que l’érection d’un nouvel hippodrome longtemps souhaité aurait dû avoir déjà vu le jour, mais l’État, pour ne pas dire les gouvernements successifs, n’avait pas compris l’importance de l’hippisme dans notre pays en tant que lien social unificateur des Mauriciens, tellement divisés sur d’autres plans.

La cogestion PTP-MTC de la piste la saison passée avait déjà révélé le différentiel entre le manque d’expérience de People’s Turf (PTP) en la matière et l’expérience du MTC. Et c’est normal que seule confrontée à sa gestion, son entretien, et surtout les dépenses, PTP se retrouve aujourd’hui sur un terrain miné. D’autant qu’orgueilleux à souhait comme ses dirigeants, qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter, PTP avait voulu faire de l’entretien de la piste un pôle de profit financier vis-à-vis du MTC, alors qu’il fallait d’abord s’assurer de son bon entretien pour que les courses qui s’y déroulent et ses services connexes soient la source fondamentale de revenus.

En outre, au lieu de se concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire travailler de fond en comble sur le sous-sol de la piste pendant l’intersaison, qui a été par ailleurs très courte, PTP — pris de court par le retrait inattendu du MTC — a recruté des spécialistes — plus du gazon que d’une piste de course hippique. Certes, l’herbe était verte, mais en dessous, la structure s’est affaiblie et est devenue de plus en plus vulnérable à la moindre pluie. De surcroît, les nombreux travaux effectués par PTP pour héberger les chevaux et ériger un paddock et ses aménités, entre autres, ont considérablement réduit la surface de pénétration de l’eau dans les sols et accéléré le ruissellement responsable aussi de la détérioration de la piste en sable. Celle-ci est devenue un champ à risque pour les chevaux à l’entraînement, comme le témoignent les trois graves incidents enregistrés depuis le début de la saison et qui ont vu un cheval euthanasié.

Certes, en tant qu’organisateur des courses et de l’entretien de la piste, PTP est directement et légalement responsable de tous les incidents et s’expose aux éventuelles poursuites des propriétaires de chevaux morts ou blessés, si c’est l’état de la piste qui est en cause. Mais

le vrai coupable dans cette affaire est la COIREC — et surtout son géniteur, le Prime Minister’s Office — qui a la charge du terrain et qui, par manque de connaissance et de compétence, l’a confié à PTP sans cahier des charges précis, sans planification. La COIREC n’est au bout du compte qu’une de ces coûteuses compagnies d’État rubber-stamp. Alors que jusqu’ici la municipalité de Port-Louis avait développé un véritable partenariat avec le précédent locataire, qui a donné une dimension nationale et internationale à l’hippisme mauricien.

Quoi qu’il en soit, la HRD a pris la sage décision d’annuler le reste de la journée hippique, mais ce qui a choqué les personnes sur place, c’est la pression de certains jockeys de maintenir la journée coûte que coûte, pire, de faire courir la 6e course à tout prix. Il ne faut pas être devin pour comprendre que cette course-là allait sans doute être la base pour un betting coup qui, heureusement pour la morale des courses, est tombé à l’eau.

Cette décision ajoutera sans doute à la détérioration des relations existantes entre le Chief Stipe et Racing Executive de la GRA, Deanthan Moodley, et d’autres acteurs hippiques, qui ont contribué à sa venue chez nous, mais qui ne voient pas d’un très bon œil ses actions justifiées, qui ont cloué au pilori l’intouchable PTP (dans l’affaire de l’éthylomètre) et ses protégés (suspension d’un an de Bernard Fayd’herbe). Dans le giron des centres de décision des courses du pays, so karay so, et le différend qui l’oppose au bouillant Bahim Taher n’est pas pour arranger les choses, d’autant que ce dernier l’a carrément menacé.

En supputant que s’il n’obtenait pas satisfaction sur sa protestation à l’effet que son cheval Hubble avait été gunned down par un adversaire, le « il monterait plus haut » de Bahim Taher est carrément inacceptable et la Stipe Room a eu raison de le convoquer pour ce manque de respect à la probité du Chief Stipe. S’il est évident que Deanthan Moodley ne peut participer à cette affaire puisqu’il est une partie à l’affaire, il est dommageable que la tenue de cette convocation pour outrage au Chief Stipe de la part d’un licencee de la HRD ait déjà été renvoyée à deux reprises. Pourquoi ? To buy time et calmer les choses en privé entre les deux parties ? Si cela s’avère, la Stipe Room perdrait toute crédibilité. À moins qu’on ne veuille étouffer l’affaire. Il n’est pas inutile de rappeler ici que la suspension du jockey Fayd’herbe l’a été pour une monte peu vigoureuse en ligne droite finale, ce qui a permis à un cheval de Bahim Taher de s’imposer !

Deanthan Moodley, qui souffle le chaud et le froid, s’est « arrangé » une interview avec un bon samaritain en donneur de leçons pour surtout envoyer un message positif à ceux qui veulent sa tête ces jours-ci. Il en a profité pour faire plaisir à ses maîtres en s’attaquant à la presse. Et comme nous sommes les rares à dénoncer les travers des courses hippiques ces jours-ci, on peut imaginer que le Chief Stipe — qui n’a jusqu’ici pas répondu à notre demande de rencontre ou d’interview, qui date de plusieurs semaines — a voulu aussi nous faire la leçon. Nous y répondrons point par point à ses remarques sans fondement et sa vision du monde hippique. En attendant, nous lui conseillons de changer de traducteur de textes, le Google ou Human Translator qu’il manipule, car il est clair qu’il est mislead. Allez savoir pourquoi !

Au lieu de perdre son temps en conjecture et se pointer sur les lieux du grave incident dont a été victime Consul Of War, entre trois et quatre heures plus tard, — alors qu’assister au training matinal pour au moins un membre de la Stipe Room de la HRD nous semble fortement recommandé —, Deanthan Moodley devrait faire preuve de plus de clairvoyance dans son travail. Il aurait dû s’assurer que la première course classique de PTP de la saison 2023 soit pourvue de suffisamment de partants avant de la programmer. Il aurait ainsi évité qu’elle soit annulée. Quand on veut faire la leçon, il vaut mieux se montrer irréprochable dans son travail et ne pas le faire au petit bonheur, lui qui souhaite un changement de business model pour sauver les courses mauriciennes. En tout cas, avec la politique d’une betting tax élevée et la mainmise tous azimuts de l’État, comme recommandé par la GRA, c’est plutôt la fin de l’hippisme mauricien qui se profile à l’horizon.

L’exemple de Singapour, où une fin définitive des courses hippiques est annoncée pour 2026, a fait réagir notre confrère Micheal Cox d’Asian Racing Report, qui écrivait, hier sur son site internet : « And even if the rumour isn’t true, then like the conspiracy theories that gain most traction, it is built on a foundation of facts and previous events that make it believable. Racing moved to its current base at Kranji in March 2000 and the spacious and tree-laden 126 hectare facility had the jurisdiction shaping as a new Hong Kong. A brand new racecourse, protected tote, sparkling new stables and booming turnover. Big crowds and prize money. It seemed a can’t miss proposition. Here we are 23 years later and an alarming message once thought inconceivable — racing will cease within three years in Lion City — seems entirely plausible.

The establishment of a casino in 2010, and a conservative, controlling government that won’t relent on tax and is ultra-restrictive on marketing, hasn’t helped. As explained many times on this website, over-regulation of this type cultivates fertile ground for black market growth. Sure enough, over the last decade, turnover has plummeted as punters flock to the outlaw exchanges. In turn the horse population has dropped, racedays were slashed from the schedule and public interest waned, leading to even less turnover. Already in a death spiral due to these factors, Covid caught a club out that wasn’t ready for a sudden mass transition to online wagering. Kranji racecourse is now an aging facility, and like the future of the sport in Singapore, isn’t looking as sparkling as in its peak. »

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. L’histoire recèle d’exemples patents. Cela donne en tout cas froid dans le dos, car on a du mal à imaginer notre pays sans courses. À moins d’un changement radical de cap au niveau étatique… nous nous y dirigeons malheureusement à vitesse grand V… Time to wake up !

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