C’est un dur à cuir, bien taillé dans la pierre ! Merven Clair, 26 ans, espère encore une fois faire honneur au quadricolore mauricien, en brillant lors de cette 10e édition des Jeux des îles de l’Océan Indien, programmé du 19 au 28 juillet sur nos terres. Le natif d’Eau Claire (Rodrigues), avait remporté la médaille d’or, il y a 4 ans, à La Réunion, pour sa première participation. Il compte bien marquer les esprits, en signant un doublé retentissant.
Il veut poursuivre sur sa lancée et ne reculera devant rien pour atteindre son objectif. Grand merci à son Oncle Hervé Clair, qui lui a permis d’enfiler ses premiers gants. « C’est lui le déclencheur de tout ! Il avait été médaillé d’or aux JIOI de 1998, à La Réunion. Je voulais faire et être comme lui », indique notre interlocuteur. « C’est à l’âge de 13 ans que j’ai débuté dans cette discipline et je savais que j’étais fait pour la boxe. C’est une histoire de famille », poursuit-t-il. D’ailleurs, coincidence ou pas, force est de constater qu’il a émulé de son oncle, en étant lui aussi été sacré à l’île sœur. Comme quoi, La Réunion réussi bien au Clair.
« Pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais pas à monter sur la plus haute marche du podium en 2015. Je n’avais pas autant d’expérience qu’aujourd’hui mais, je savais, dans mon fond intérieur, que je devais tirer mon épingle du jeu », confesse l’adepte du noble art. Autant dire qu’il est passé de l’ombre à la lumière en s’adjugeant l’or dans une catégorie qui n’était pas la sienne, à savoir celle des 75 kg. Pour l’anecdote, Clair avait dû en découdre contre Jean-Luc Rosalba, avant les JIOI 2015, pour établir lequel des deux allait évoluer en 69 kg.
Le Rodriguais allait connaître la défaite et devrait être contraint de délaisser sa catégorie, pour concourir dans une division supérieure (75 kg). Comme dirait l’Anglais, ‘It was a blessing in disguise’.
La Confirmation
Car le fait est qu’il a crée la sensation s’imposant sur arrêt de l’arbitre en demi-finale contre le Malgache Hery Takaloniaina, pour ensuite dominer facilement le Seychellois Jovet Jean, en finale. La Consécration. « J’étais très motivé. Je n’avais pas envie de déçevoir ceux qui avaient cru en moi. J’ai donné mon maximum et le reste à suivi », ajoute-t-il. Avant de poursuivre, « C’était une joie indescriptible. Un moment de fierté inégalable. Défendre les couleurs de sa patrie est en soi un réel accomplissement. »
2019 s’annonce comme l’année de la confirmation pour notre compatriote, qui évoluera cette fois dans sa catégorie de prédilection (69 kg). « J’ai eu une très bonne préparation. Physiquement, je suis au top et j’ai hâte d’en découdre. Mentalement je suis aussi blindé. Définitivement, je suis mieux armé qu’il y 4 ans et je compte bien afficher mes progrès. Vous savez, évoluer sur notre sol n’est pas une mince affaire. Nous avons la pression de bien faire. Pour ma part, c’est un challenge que j’ai hâte de relever dans la mesure où je suis à la fois rodriguais et mauricien. Deux peuples me soutiennent »,fait-t-il ressortir avec fierté.
Mayweather comme idole
Qui plus est, c’est un défi que s’est lancé notre combattant avec son oncle, lui qui espère bien le dépasser dans la hiérarchie de médailles. « C’est un challenge entre lui et moi. » Car Merven Clair gravit les échelons à vitesse Grand V étant désormais une valeur sûre de la boxe mauricienne. Le pugiliste avait en outre décroché sa qualification pour les Jeux Olympiques de Rio (Brésil) en terre Camerounaise, réalisant l’exploit d’atteindre la finale (75 kg). En demi-finale, contre toute attente, il avait pris la mesure du boxeur marocain Saïd Harnouf, combattant des World Series of Boxing (WSB). Il s’est par la suite fait battre par le Camerounais Wilfried Dieudonné.
En 2017, revenu chez les moins de 69 ans, le boxeur allait se hisser jusqu’en finale des Championnats d’Afrique, au Congo-Brazzaville. Agréable à regarder combattre, Merven Clair se définit comme un « bon technicien. Je ne suis pas dans l’agression.
Je suis quelqu’un de mobile, qui prend son temps dans le ring, qui analyse son adversaire, et qui frappe de manière intelligente », analyse celui qui voue une admiration sans pareille à l’Américain Floyd Mayweather, considéré comme l’un des meilleurs boxeurs de tous les temps, capable de prouesses techniques hors normes. « C’est mon idole. Je l’ai beaucoup observé et je le considère comme étant très complet. C’est ma source d’inspiration. »
Mais Merven Clair est conscient qu’il n’est pas arrivé au sommet tout seul. Il tient à remercier tous ceux qui ont contribué à son façonnement. « Je voudrais dire un grand merci au ministère de la Jeunesse et des Sports, le Comité Olympique Mauricien, la Commission des Sports de Rodrigues, l’Association de Boxe de Rodrigues et de Maurice, Tranquebar Boxing Club, le sponsor Investec, le Trust Fund et le Club Maurice. Je tiens aussi à dire un GRAND merci à ma famille, tout spécialement mon papa (Mervin) et ma maman (Rosemary) qui ont toujours cru en moi, mon capitaine Richarno (Colin) et mes amis. »
Merven Clair en a fait du chemin. « Quand je suis arrivé à Maurice à l’âge de 16 ans, j’étais livré à moi-même ; ne connaissant personne. Je n’ai pas laissé tombé et j’ai poursuivi mon rêve », explique-t-il. Comme quoi, ‘The Sky is the limit’ pour ce jeune boxeur au cœur de lion.