Ce dernier trouve choquant qu’aucun plan de relance n’a été jusqu’ici dévoilé en cas d’un éventuel coup d’envoi comme prévu initialement fin marsÂ
Il questionne aussi les autorités concernées sur la situation du sport roi à Maurice qui meurt à petit feu
Déjà deux saisons que le football mauricien est totalement à l’arrêt. Si les différentes sélections nationales ont repris les entraînements et que la Mauritius Football Association (MFA) organise des détections sur son terrain à Trianon, le président de l’ASPL 2000, Anwar Elahee, se dit lui très inquiet en ce qu’il s’agit de la relance au niveau des clubs. Il pousse même le bouchon plus loin en se demandant: « est-ce que le football existe toujours à Maurice ? ». De plus, estime-t-il par ces temps compliqués, les clubs sont devenus les enfants pauvres de la discipline qui fut dans les années 90, le sport roi à Maurice.
Après une saison 2019/2020 arrêtée prématurément par la MFA, suivi ensuite de celle de 2020/21, en raison de la pandémie de la Covid-19 toujours, le football est depuis en réanimation. C’est le cas de le dire en tenant compte du très long silence qui perdure au niveau de la MFA depuis des mois à ce sujet. Existe-t-il une réelle volonté pour remettre la machine en marche ? C’est la question que nombreux se posent, à commencer par Anwar Elahee.
Ce dernier avait du reste fait part de ses sentiments concernant la pandémie et le football, en mai de l’année dernière, dans Le Mauricien. Il disait alors, « il faut être réaliste, car la COVID-19 ne disparaîtra pas aussi vite que ça. Si les autorités prennent la même décision chaque année, que deviendra les sports collectifs ? Je souhaite que le championnat continue, mais sans plan de relance, sachant qu’un club aligne des joueurs se trouvant des différentes régions de l’île, la suite du football à Maurice semble être en difficulté ».
Vivre avec le virus
Malheureusement, depuis l’apparition de cet article, les choses n’ont pas bougé ! Le président de l’ASPL 2000 ne change toujours pas d’avis sur la question. Il se demande même si les autorités ont réellement conscience de la situation dans laquelle se trouve le football depuis plusieurs mois. « Je me demande ce qu’en pense réellement les autorités du football local ? Ce n’est pas possible de se retrouver dans une telle situation encore cette année. Dans un discours, le Premier ministre Pravind Jugnauth précise qu’il faudra vivre avec le virus. Sauf qu’en 2022, nous sommes toujours privés du football ! ».
D’autre part, précise-t-il, les entraînements avaient repris au sein de l’ASPL 2000 en octobre dernier. Malheureusement, tout a été stoppé, suite à l’interdiction d’utiliser les infrastructures du Mauritius Sports Council, alors que les clubs ont eu, eux, à continuer de payer les différents joueurs étrangers dans son effectif. Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Je dois remercier mes joueurs, car ils comprennent la situation. D’ailleurs, ces derniers reçoivent toujours que la moitié de leur salaire », nous dit-il.
Pour ce qui est de l’utilisation des infrastructures, Anwar Elahee, est consterné. Faute d’en avoir l’autorisation des autorités concernées, les équipes se retrouvent « en vacances forcées » ! « C’est totalement aberrant de voir que les sélections nationales peuvent s’entraîner sur des stades, mais pas les clubs. Les joueurs de ces sélections ne viennent-ils pas des clubs ? Alors pourquoi mettre les autres dans un coin ? », déplore-t-il.
Une ligue simple pas souhaité
Par ailleurs, la MFA, dit-on, attend la fin du mois de mars, pour connaître les prochaines directives du gouvernement quant à la relance des différents championnats. L’organisation d’une ligue simple pourrait même être privilégié. Une idée que ne partage pas Anwar Elahee. « Est-ce vraiment juste d’organiser une ligue simple en sachant que les clubs sont restés sans entraînements depuis plus d’un an ? Une ligue n’est pas un sprint, d’autant que beaucoup d’équipes seront pénalisées en cas de l’application de cette formule », déclare-t-il.
Le président de l’ASPL 2000 va même plus loin: « hormis les joueurs qui évoluent avec la sélection nationale, les autres sont, eux, à l’arrêt. De plus, certains clubs se trouvent représenter par une majorité au sein du Club M. Est-ce donc juste comparativement aux autres clubs ? Aussi, il faudrait avoir six semaines de préparation pour ces clubs pour espérer atteindre un certain niveau. Si tous ces paramètres sont pris en considération, ce n’est qu’en mai que pourra débuter le championnat ».