Les Pays-Bas de retour dans le gotha: après huit ans d’éclipse, les Néerlandais ont retrouvé les quarts de la Coupe du monde en étouffant les États-Unis (3-1) samedi au Qatar, où ils défieront soit l’Argentine de Lionel Messi, soit l’Australie, opposées en soirée (23h00).
Les buts et les matches s’enchaînent à Doha, mais le monde du ballon rond a pris samedi soir le temps de rendre hommage à sa plus illustre légende vivante, le « Roi » Pelé (82 ans), malade et hospitalisé depuis plusieurs jours, avec plusieurs messages de soutien diffusés à Doha.
« Priez pour le Roi », a écrit sur Twitter la star française Kylian Mbappé, tandis que les mots « Pelé, récupère vite » ont été affichés sur les façades de plusieurs bâtiments emblématiques ou encore sur une banderole déployée par les supporters brésiliens vendredi au stade de Lusail en hommage à l’ex-attaquant triple champion du monde.
A quelques kilomètres de là, au stade international Khalifa, le Mondial-2022 a désigné son premier qualifié pour les quarts et il s’agit des Pays-Bas.
C’est une renaissance spectaculaire pour la sélection Oranje, absente de l’Euro-2016 et du Mondial-2018 en Russie puis éliminée dès les huitièmes de l’Euro en 2021.
– Van Gaal, idées claires –
Mais cela récompense le travail du sélectionneur Louis van Gaal, technicien madré aux idées claires, qui avait déjà conduit les Pays-Bas jusqu’en demi-finale du Mondial-2014 au Brésil, avec les mêmes recettes, solidité défensive et réalisme offensif.
Au stade international Khalifa, trois buts signés Memphis Depay (10e) et Daley Blind (45e+1) et Denzel Dumfries (81e) ont suffi aux Néerlandais pour prendre l’ascendant, même si la réduction du score de Haji Wright (76e) a fait courir un frisson dans le public.
C’est cruel pour la « Team USA », qui espérait atteindre les quarts de finale, comme en 2002, quatre ans avant d’accueillir sur son sol le Mondial-2026, coorganisé avec le Canada et le Mexique.
Les Pays-Bas vont désormais pouvoir souffler quelques jours d’ici leur quart de finale, programmé vendredi prochain (20h00) au stade de Lusail, en attendant de connaître l’identité de leur adversaire.
Il pourrait s’agir de l’Argentine pour une revanche de la demi-finale 2014 remportée aux tirs au but par Messi et consorts (0-0 a.p., 4-2 t.a.b.) avant de chuter en finale.
Pour cela, il faut que l’Albiceleste se défasse de l’accrocheuse Australie samedi soir, malgré les cadences infernales de ce Mondial atypique.
– « Favoris théoriques » –
Mais pas le temps de s’apitoyer et d’ailleurs, Messi n’a plus de temps à perdre: à 35 ans, le génie argentin dispute « sûrement » sa dernière Coupe du monde, dernière opportunité de sa riche carrière de décrocher l’unique trophée qui lui manque et ferait de lui l’égal de son compatriote Diego Maradona, sacré en 1986.
Reste à faire mieux qu’en 2018 où la bande à Messi avait chuté dès les huitièmes (4-3), renversée par la fougue et la jeunesse de la France de Kylian Mbappé, sacrée quelques jours plus tard.
L’Australie est a priori un adversaire beaucoup plus modeste, 38e au classement mondial Fifa, et qualifié surprise dans le groupe D.
Pas question néanmoins pour l’Albiceleste de prendre de haut les Socceroos, surtout après le début de Mondial raté de l’Argentine, qui a dû cravacher après sa défaite inaugurale contre l’Arabie saoudite (2-1). Et dans ce tournoi ouvert aux surprises, les éliminations précoces de l’Allemagne ou de la Belgique ont de quoi faire réfléchir les autres favoris.
« Je ne sais pas si l’adversaire (australien) est inférieur », a dit le sélectionneur argentin Lionel Scaloni. « Je crois qu’il faut laisser de côté les favoris théoriques et jouer au football. »
De fait, l’Australie, tombeuse du Danemark (1-0), est un collectif solidaire qui rêve probablement d’atteindre le premier quart de finale de son histoire, après avoir égalé sa devancière de 2006 en huitièmes.
Sur qui pèsera le plus la fatigue après trois premiers matches concentrés en sept jours?
La question se pose pour toutes les équipes présentes en huitièmes qui n’ont pas fait tourner au troisième match, même si le milieu argentin Rodrigo De Paul, accoutumé aux calendriers surchargés à l’Atlético Madrid, promet de s’adapter: « Ça va, on est bien, habitués à jouer des matches rapprochés. »