MMIL — Les finances à mars 2024 : Des pertes de plus Rs 100M que Stephan Toussaint refuse de révéler

Budget constamment revu à la hausse, revenus en baisse, confirmant les critiques, pour deux années de suite, du rapport de l’Audit notamment en l’absence d’un mécanisme de contrôle La prochaine année financière devrait suivre la même tendance et il n’est pas à écarter que les coûts d’opération du MMIL, associés à ceux du HPC et de la Liverpool FC Academy atteignent les Rs 40m sinon plus

À combien s’élèvent les pertes du Mauritius Multisports Infrastructure limited (MMIL) depuis la mise en opération du complexe sportif de Côte d’Or avec l’organisation des Jeux des Iles de l’océan Indien en 2019 ? C’est la question adressée par le chef de file du PMSD et ancien leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, au ministre des Sports, Stephan Toussaint, mardi à l’Assemblée nationale.

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Toutefois, sa réponse plus que désinvolte n’a pas éclairé la population davantage puisque, selon le ministre, le MMIL n’opère pas sur une profit-making basis et la question de pertes ne se pose pas ! Même si Stephan Toussaint refuse de le révéler, Week-End dispose d’informations que les pertes encourues à mars de cette année se chiffreraient légèrement au dessus de 100M !

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ne rate jamais une occasion de nier que le complexe sportif de Côte d’Or est un éléphant blanc. Cela, en dépit du fait que, par deux fois, le rapport du Directeur de l’audit a épinglé le MMIL, organisme gestionnaire, en déplorant l’absence d’un mécanisme de contrôle. Cela, alors que cet organisme a dépassé son budget initial de plusieurs millions de roupies.

Forcément, des questions méritent d’être posées d’autant que, dans les milieux concernés, on évoquerait des pertes de quelque Rs 100M à mars dernier. Selon nos informations, les coûts d’opération du MMIL seraient évalués légèrement au dessus des Rs 100M contre des revenues de près de Rs 28M. Les dépenses associées au High Performance Centre étaient, elles, estimées autour de Rs 20M contre moins de Rs 2M de revenues, alors que celles de la Liverpool FC Academy auraient atteint la barre des Rs 40M, incluant le “license fee”.
Rs 20M au High Performance Centre

Tout porte même à croire que les dépenses flamberont lors de la prochaine année financière (2024/25) en dépit des critiques adressées par le bureau du Directeur de l’audit. Ainsi, annonce-t-on, des dépenses légèrement au dessus de Rs 125M, alors que les “expected revenues” seraient de quelque Rs 40M. Les coûts d’opération du HPC pourraient aussi être revus à la hausse de Rs 9M supplémentaires, soit aux alentours de Rs 29M pour 2024/25. Ces frais comprennent également le fonctionnement du National Institute of Sports Medecine (NISM).

Selon des explications, cette hausse dans les coûts de fonctionnement pourraient être, entre autres, justifiée par une augmentation au niveau des salaires. Une somme de quelque Rs 3M supplémentaires serait évoquée, notamment après l’entrée en vigueur du salaires minimum. Sur ce même chapitre, nous apprenons que l’État aurait déboursé quelque Rs 4M en termes de salaire incluant celui de son Chief Executive Officer et de son board, composé d’un chairman et de huit membres, pour l’année financière 2023/24.
L’autre raison avancée pour soutenir les coûts d’opération en hausse serait la maintenance du bâtiment et des équipements datant de cinq ans. Une somme légèrement au dessus de Rs 5M aurait été évoquée. On ferait aussi comprendre qu’un manque à gagner de Rs 12M est à prendre en considération pour 2024/25 compte tenu d’une baisse d’opportunités à réaliser des profits. Cela, sans doute en raison des nouvelles mesures qui ont rendu l’organisation des concerts plus difficiles à Maurice.

En revanche, s’il y a bien un item dont la hausse est plus que conséquente et qui saute aux yeux, c’est bien la Capital Expenditure. Chiffré, dit-on, à quelque Rs 9M à mars, on parle désormais d’une somme qui pourrait atteindre les Rs 58M pour 2024/25 ! Il serait question ici de replacements et d’investissements sur les “cost/energy/green saving initiatives.” Même qu’il serait précisé que l’éventuelle installation des panneaux photovoltaïques n’auraient pas été prise en compte dans ce chiffre !

Rs 43M pour faire tourner la LFC Academy en 2024/25

Quant à la Liverpool FC Academy, nous apprenons que quelque Rs 13M ont été payés comme “license fee” en 2023/24 et que le coût de fonctionnement à mars serait de Rs 26M. Si le “license fee” devrait connaître une hausse dans les Rs 800 000 lors de la prochaine année financière, en revanche, ceux touchant au fonctionnement pourraient passer à Rs 30M. La raison avancée, dit-on, serait les salaires qui ont été augmentés de Rs 1M, suivant les mesures gouvernementales.

Aussi, parle-t-on d’une hausse d’un Rs 1M sur les frais de carburants et de la maintenance des véhicules. Le coût de l’entretien des facilités sportives offertes au stade aurait aussi, dit-on, pris l’ascenseur. Ce qui est important de souligner, dans le cas de cette académie, c’est qu’elle ne génère aucune rentrée d’argent.

Ainsi, pour Stephan Toussaint, le MMIL n’opère pas sous une profit-making basis et la question de pertes ne se pose pas ! Visiblement, le ministre des Sports prouve, une fois encore, qu’il ne sait pas ce qu’il dit. Si cela ne lui pose aucun problème que des fonds publics sont gaspillés, et bien nous, nous désapprouvons fortement cette méthode qui est d’ailleurs très loin de faire l’unanimité.

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