Jeux paralympiques : l’absence de l’entraîneur rodriguais Fabrice Ramsamy fait polémique

  • Il déplore le fait d’avoir appris la nouvelle par la presse et se dit déçu
    de ne pouvoir assister son protégé à Paris, Eddy Capdor, qui souffre pourtant d’un handicap complexe
  • Les six qualifiés seront accompagnés de neuf dirigeants dont la présence de certains est déplorée, alors que le président du MPC, Jean-Marie Malepa dit, lui, assumer pleinement les décisions prises

La liste de la délégation mauricienne participant aux Jeux paralympiques, prévus du 28 août au 8 septembre à Paris (France), a été publiée dans un hebdomadaire, dimanche dernier. Déjà, cette liste suscite des critiques, puisque le para-athlète rodriguais, Eddy Capdor, fera le déplacement sans son entraîneur, Fabrice Ramsamy. Alors qu’il souffre d’un handicap très complexe, plus précisément d’une déficience intellectuelle, et qu’il n’y a pas mieux placé que son entraîneur pour cerner ses différences après neuf ans à ses côtés.

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Pourquoi a-t-il donc été écarté, alors que le déplacement de certains dirigeants demeure questionnable ? se demande Fabrice Ramsamy. Pour le président du Mauritius Paralympics Committee (MPC), Jean-Marie Malepa, l’International Paralympics Committee (IPC) a accordé que deux places aux entraîneurs et il y avait un choix à faire.

Eddy Capdor est un qualifié de dernière minute à la longueur, au même titre que Brandy Perrine (100m fauteuil T54). Ils complètent ainsi la liste des six qualifiés avec Noemi Alphonse, Anaïs Angéline, Roberto Michel et Yovanni Philippe. Si Fabrice Ramsamy en est tout fier, en revanche, il a vite déchanté en apprenant, dans la presse, qu’il ne faisait pas partie de la délégation, d’où sa décision de prendre contact avec Week-End « Je suis surpris et à la fois déçu. N’était-il pas important et plus diplomate de la part du MPC de me l’annoncer avant que je ne l’apprenne par la presse ? », déplore-t-il.

Pour l’entraîneur rodriguais, son protégé pourrait être pénalisé par cette situation compte tenu du fait que celui qui devrait l’encadrer à Paris le connaît à peine. « Il est très difficile de faire passer ses idées à un athlète souffrant d’une déficience mentale, le handicap le plus complexe. Il m’a fallu neuf longues années pour essayer de comprendre et aider Eddy. Selon mon expérience, il pourrait être déstabilisé. J’espère de tout coeur qu’il puisse réaliser une bonne performance en dépit des conditions présentes », indique-t-il.

Fabrice Ramsamy déplore aussi la posture du président du MPC qui déclarait récemment, dans ces mêmes colonnes, son éventuel déplacement dans l’île pour rencontrer les parents d’Eddy Capdor et ce, après des premiers contacts avec le commissaire des Sports, Varok Ravina. Cela, dans le cadre de la venue, à Maurice, du para-athlète en marge de sa préparation finale. « Ce qui m’agace, c’est qu’on discute avec tout le monde, sauf avec son entraîneur. Alors que je passe des heures pour essayer de l’encadrer au mieux de ses possibilités, afin d’en tirer le meilleur », explique-t-il.

Si l’entraîneur rodriguais sait que ses chances d’intégrer la délégation sont quasi-nulles, en revanche, il ne peut s’empêcher de questionner la liste officielle des représentants. « À moins que je ne me trompe, il y a des dirigeants qui font le déplacement et que je ne connais même pas » s’indigne-t-il.

Contacté, Jean-Marie Malepa dit assumer l’entière responsabilité des décisions prises. Il explique que selon le quota IPC, deux places seulement ont été attribués aux entraîneurs. « Le déplacement de Jean-Marie Bhugeerathee est une évidence, puisque la majorité des athlètes s’entraînent avec lui. Il y avait, par contre, un choix à faire pour le deuxième et nous avons opté pour Nicolas Angéline, car il a permis à Anaïs de devenir vice-championne du monde à la longueur. Il était donc très important de prendre cela en compte », explique-t-il avant de poursuivre: « Il ne faut pas non plus oublier qu’Eddy Capdor a déjà fait un déplacement sans son entraîneur, même si je reconnais que le handicap intellectuel reste très complexe. Je précise aussi que ce n’est pas le MPC qui a communiqué la délégation à la presse », explique-t-il.

La décision du MPC de laisser Fabrice Ramsamy sur la touche, alors que sa présence aux côtés d’Eddy Capdor est pourtant primordial, reste questionnable. D’autant que certains ne méritent même pas de faire partie de la délégation pour des raisons évidentes.

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