HIPPISME – OUVERTURE DE LA SAISON 2022, CE DIMANCHE À 13H – People’s Turf : Baptême de feu sous haute tension

• Khuwant Ubheeram, le CEO : « Tout est prêt » • L’enjeu est énorme aujourd’hui, et les retombées de cette journée rejaillira non seulement sur People’s Turf PLC, mais également sur la HRD, la GRA et le gouvernement • Scepticisme et prudence des turfistes qui attendent de voir comment ça va se passer, avant de voir s’ils vont jouer le jeu ou pas

Le Champ de Mars, lieu de l’élégance et des gentlemen, est occupé depuis vendredi par des gros bras qui sont partout depuis le début de la semaine, à l’intérieur, à l’extérieur et au beau milieu de la plaine. Jadis un lieu tranquille où les Port-Louisiens faisaient leur jogging quotidien, le Champ de Mars est devenu pratiquement un restricted area, protégé en plus par la force policière qui elle aussi était partout, au poteau des 1000 m, au poteau des 600 m et à l’arrivée, servant d’escorte ou de renfort à l’équipe mise en place par People’s Turf PLC dans sa chevauchée et dernière ligne droite pour lancer son baptême de feu. Car le temps presse, le winning post s’approche à grands pas, sans oublier qu’il ne doit pas rater son baptême de feu qui se passe sous haute tension, même si Khulwant Kumar Ubheeram, le CEO, affirme que « Tout est prêt ».
L’enjeu est énorme et les dirigeants de People’s Turf doivent se réjouir que cette première se passe à huis clos tant les infrastructures mises en place, dont certaines sont dénoncées pour avoir pris la voie publique à son compte, relèvent de l’à-peu-près. Il faut dire à leur décharge qu’entre l’approbation des permis et le départ de la saison hippique, il y avait peu de temps pour faire beaucoup mieux. C’est surtout en terme d’organisation des courses elles-mêmes que tout doit être parfait, réglé comme du papier à musique, car n’oublions pas que l’Australien Wayne Wood avait déclaré aux journalistes au Hennessy Park Hotel qu’il dispose d’une équipe très compétente, alors que, de son côté, le Chief Executive Officer de People’s Turf PLC avait refusé l’aide et le support du Mauritius Turf Club, disant que son équipe est composée d’hommes d’expérience à l’image de Nicolas Dupavillion, Nawaz Rawat, Kuwar Damadarsingh et, bien évidemment, Kamal Taposeea.
Pour s’assurer que tout le processus est en place, un ‘mock race’ a été disputé, hier. Prévu à 8h, le départ a été donné bien après 9h. Il semblerait que le People’s Turf PLC a rencontré plusieurs petits problèmes, ce qui explique ce retard compréhensif en la circonstance. L’un des aspects les plus importants a pu être testé, en l’occurrence la photo finish qui a été installée dans la ligne du nouveau poteau d’arrivée qui se trouve trois mètres avant le précédent, ce qui devrait être un problème pour les jockeys plus habitués à l’ancienne ligne d’arrivée. Espérons qu’aujourd’hui, il n’y aura aucun retard et que le départ des différentes courses sera donné à l’heure communiquée et que les résultats seront affichés pour que le public puisse les voir distinctement.
L’enjeu pour le People’s Turf pour cette première journée c’est de marquer les esprits et montrer qu’il peut organiser une journée hippique digne et réussie, au moins à la hauteur de ce que faisait le Mauritius Turf Club (MTC) jusqu’ici. Ce n’est qu’à ce prix qu’il pourra songer gagner la confiance des turfistes, qui sera la seule clé du succès. Pour l’heure, c’est loin d’être gagné car les turfistes qui ont passé leur vie sous l’égide du MTC sont sceptiques et très prudents, comme le démontrent les faibles enjeux enregistrés à ce stade, d’autant que les retraits dans deux courses ont déjà entraîné l’annulation des paris.
Cette première journée de la People’s Turf PLC était dédiée aux palefreniers, notamment ceux qui ont travaillé pour le MTC depuis plusieurs années. Du reste, le Chief Executive Officer, Khulwant Kumar Ubheeram s’était personnellement entretenu avec une cinquantaine des palefreniers, il y a plus d’une semaine, pour leur exprimer son soutien dans ces moments difficiles. Finalement, les palefreniers visés ne seront pas là, ce qui gâchera ce cachet humanitaire que le big boss, Jean Michel Lee Shim, aime bien mettre en avant comme étant un de ses traits de caractère, alors qu’en vérité, c’est pour se donner bonne conscience.
La réussite de People’s Turf PLC sera aussi celle de la HRD, de la GRA et du gouvernement. Jamais dans les annales du turf mauricien, on a vu tant de passion et tant d’intérêt des autorités gouvernementales pour la chose hippique, donnant l’impression que pour elles, c’est une question de vie ou de mort. Ainsi, même le Premier ministre Pravind Jugnauth – pour qui le sport hippique n’a jamais été un sujet de prédilection ; on se demande s’il a déjà été aux Champ de Mars! – a sorti la cravache au Parlement et dans les meetings pour fustiger le président sortant du MTC, Jean Michel Giraud, qui n’est même plus dans la course, ayant été retiré sur ordre du starter qui n’est autre que Pravind Jugnauth lui-même.
L’État a dépensé une somme phénoménale pour embaucher des étrangers car outre Wayne Wood, il y a également Deathan Modeley de l’Afrique du Sud, ainsi que Riyaz Khan, Sanjeev Thakan et Mahendher Telegu Subramaniyam pour faire du stipping, c’est-à-dire le contrôle du déroulement d’une épreuve. Rappelons que l’Australien Neil Boyle, qui avait été contacté pour être Chief Stipe de la HRD, est parti aussitôt qu’il est arrivé. Wayne Wood a expliqué qu’il a regagné son pays pour des raisons personnelles, mais personne ne peut nous empêcher de penser qu’il est parti justement parce qu’il a constaté qu’il n’aurait pas les mains libres, vu l’organisation mise en place par la GRA et la HRD. Parmi ceux qui ont refusé l’offre de la HRD, citons Philip Anderson et Martin Knibbs.
Est sortie également de ses gonds : Dev Beekharry qui est, sans doute, le plus controversé des éléments de la GRA avec son arrogance et son parti-pris qu’il n’a jamais caché. Il voit non seulement du champagne et du caviar partout, mais également du blanc (peut-être voulait-il parler du vin ?) Visiblement, il porte des œillères full cup et il est, peut-être, le seul et unique jockey dans le monde hippique qui monte avec plusieurs casquettes à la fois et deux cravaches en main. Savez-vous, par exemple, que récemment Dev Bheekary, le conne-tout de service, a participé à un comité conjoint entre la GRA et la HRD et qu’il a rejeté d’un revers de la main toutes les propositions de Wayne Wood ?
Que dire de cet homme, importé de l’Australie ? Un spécialiste du domaine hippique avec des références extraordinaires, selon le PM Pravind Jugnauth. Oui, mais en Australie, il semblerait que son papier n’est pas aussi blanc. Être payé Rs 350,000 par mois pour être un rubber stamp, ce ‘professionnel’ fera définitivement longue carrière chez nous aux frais des contribuables car ils ne sont que des yes man entre les mains du pouvoir.
À vrai dire, on ne sait pas qui travaille pour qui dans cette équipe mais une chose est certaine (et c’est le même banker de cette saison), le gouvernement, la GRA, la HRD et tout ce qui s’en suit avec ses People’s Turf, SMS Pariaz, son équipe d’entraîneurs, ses jockeys et autres bookmakers n’ont qu’un objectif : faire disparaître le MTC pour tout contrôler, l’organisation des courses, l’organisation des paris (officielle ou pas), importations des chevaux et bien d’autres secteurs où ça rapporte gros.
Et si vous parieurs et turfistes gardez intact votre passion, soyez prudents et économes en attendant de bien jauger la situation.

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