Le handisport local devrait, tout comme en 2015, être un précieux pourvoyeur de médailles du Club Maurice à l’heure du décompte final. L’objectif est d’ailleurs de viser entre 14 et 15 médailles d’or lors des compétitions en athlétisme et en natation. Hormis la cheffe de fil des handisportifs et porte-drapeau du Club Maurice, Noemi Alphonse (1500m fauteuil), les Cédric Ravet 1500m fauteuil, Ashley Telvave (100m handicap intellectuel), Anndora Asaun (100m non-voyants) ou encore Scody Victor (50m nage libre) sont bien placés pour rapporter le métal précieux.
Les épreuves en handisport ne devraient pas proposer un plateau étoffé comme le seront celles réservées aux athlètes valides. Cela s’est d’ailleurs vérifié en 2015 à La Réunion. Il n’empêche que la valeur de la médaille pèsera de tout son poids à la fin des Jeux. Il est aussi bon de souligner que, selon les règlements techniques, chaque pays n’aura droit qu’à un participant par épreuve. Un minimum de deux athlètes est obligatoire pour la tenue de l’épreuve.
Pour l’entraîneur national de la fédération responsable des personnes souffrant d’une déficience physique, Jean-Marie Bhugeerathee, la partie est très bien entamée à son niveau. Pour celui qui s’occupe aussi de certains athlètes non-voyants et souffrant d’une déficience physique, Maurice réalisera une autre belle performance, tout comme en 2015.
« La préparation s’est très bien passée et nous remercions le ministère de la Jeunesse et des Sports pour son soutien. Nous n’avons pas eu à nous plaindre puisque toutes les facilités nécessaires ont été mises à la disposition de nos athlètes. Nous avons même eu l’occasion de participer à des camps d’entraînement et compétitions à l’étranger. Ce qui nous a permis de hausser notre niveau », fait-il remarquer.
Participation des non-classifiés redoutée
Avec un groupe de 11 athlètes mauriciens déjà qualifiés pour les Championnats du monde en novembre à Dubaï, Jean-Marie Bhugeerathee en compte sept. « Nous avons toujours travaillé avec pour objectif d’atteindre le haut niveau. Décrocher 10 médailles d’or est dans le domaine du possible », avance-t-il. Ce qui le réjouit encore plus, c’est qu’en 2019, nombreux sont ses protégés qui ont compris le sens du haut niveau et ce qu’il faut faire pour l’atteindre. « En toute franchise, je dirai qu’à notre niveau Maurice sera très difficile à battre à ces 10es JIOI », affirme-t-il.
Le seul souci, selon lui, est que les autres athlètes des îles participantes ne sont pas classifiés auprès de l’International Paralympic Committee (IPC). « Nous avons participé à plusieurs compétitions internationales et nous n’avons jamais rencontré d’athlètes de l’océan Indien », indique-t-il. C’est la raison pour laquelle il dit craindre que la compétition soit faussée dans l’éventualité que des athlètes non-classifiés participent à la compétition. C’est la raison pour laquelle Jean-Marie Bhugeerathee est d’avis qu’il est grand temps que les instances appropriées prennent des mesures à ce niveau. « Nous aurions ainsi aimé que les participants soient tous classifiés aux prochains JIOI. Ce sera mieux pour tout le monde », fait-il ressortir.
Hormis le groupe Bhugeerathee, Maurice pourra compter sur un athlète d’exception en la personne de Vincent Duval (sourd). Ce dernier, qui s’est marié à une Réunionnaise, fait le va-et-vient à Maurice et a pour entraîneur l’ancien spécialiste du 400m Éric Milazar. Auteur d’un doublé 200m-longueur en 2011 aux Seychelles, Vincent Duval en a fait autant en 2015 à La Réunion. Il ne pourra cependant pas tenter la passe de trois, étant donné qu’il ne participera qu’à la longueur. Diano Ravina, qui était sélectionné sur la distance, a lui été remplacé par Evans Mootieen pour cause de blessure.
Mootien remplace Ravina
L’entraîneur national, Giovani Sylvio, a dit d’ailleurs regretter cette absence. « Avec Diano, c’était une médaille d’or assurée. Evans Mootieen a certes des qualités, mais il faut être réaliste en reconnaissant que ce sera beaucoup plus difficile », fait-il remarquer. Giovani Sylvio a ajouté que la compétition sera rude chez les sourds notamment entre Madagascar et Maurice. « La compétition en sourd est la plus difficile en handisport. Les Malgaches sont très forts chez les dames et nous chez les hommes », avance-t-il.
L’entraîneur national dit ainsi avoir consacré beaucoup de temps auprès de Shleysha Lokheeram afin de l’aider à décrocher enfin la première médaille d’or chez les filles. « Si on y arrive, ce sera pour moi la plus belle des médailles, d’autant que c’était déjà un exploit de remporter deux médailles d’argent (200m et longueur) en 2015. »
À noter qu’en natation, Maurice sera représentée par deux médaillés d’or de 2015. Jeysheeka Rungoo défendra son titre chez les sourds, alors que l’incontournable Scody Victor en fera autant chez les handicapés physiques.
Les sélectionnés
Athlétisme
Handicap intellectuel : Ashley Telvave (100m, 800m et longueur), Denovan Rabaye (800m et longueur), Brigilla Clair (poids), Jean-François Sénèque (poids), Eddy Capdor (100m)
Physique : Noemi Alphonse et Cédric Ravet (1500m fauteuil T54),
Visuel : Anndora Asaun (100m) et Jamieson Perrine (100m)
Sourd : Vincent Duval (longueur), Evans Mootien (200m) et Sheena Bhikhea (longueur) Shleysha Lokheeram (200m)
Natation (50m nage libre)
Handicap intellectuel : Gowtam Kokil et Carmen Nunchert
Physique : Scody Victor et Nadine Vilmont
Sourd : Jeysheeka Rungoo et Suffian Ropun