Ça se resserre… un peu. Après le premier tour, l’Euro est passé de 24 à 16 équipes, qui s’affronteront de samedi à mardi lors de huitièmes de finale relevés et indécis, avec une affiche France-Suisse mais surtout des chocs Belgique-Portugal et Angleterre-Allemagne.
Dans ce format de compétition à 24 équipes, inauguré lors de l’édition 2016 en France, l’écrémage du premier tour est très relatif.
Ainsi, tous les grands noms sont bien au rendez-vous de la phase à élimination directe et les huit équipes qui n’y ont pas été invitées sont peu ou prou celles que l’on avait imaginé: la Macédoine du Nord, l’Ecosse, la courageuse Hongrie, la Finlande ou la Slovaquie.
Il y a eu des déceptions, tout de même, comme la Russie, la Pologne de Lewandowski, bien trop seul sans Arkadiusz Milik, ou la Turquie, éliminée avec trois défaites et un seul but marqué alors que son effectif semblait compétitif.
D’autres sélections se sont révélées, telle l’Italie, qui comme quelques autres a aussi bénéficié d’un premier tour joué intégralement à domicile. Pleins d’allant et de confiance, les Azzurri ont séduit et seront favoris de leur 8e de finale samedi à Londres face à l’Autriche.
– Classique européen à Wembley –
Le premier tour, marqué aussi par l’irruption de la politique, comme mercredi quand l’Allemagne s’est parée des couleurs arc-en-ciel en soutien à la communauté LGBT pour protester contre une loi hongroise jugée homophobe, a également permis de confirmer quelques évidences: la Belgique (neuf points, sept buts marqués, un seul encaissé) ou la France, sortie en tête du redoutable groupe F devant l’Allemagne et le Portugal, peuvent voir loin.
Dans la poule « de la mort », les champions du monde français ont impressionné contre l’Allemagne (1-0) avant de batailler face à la Hongrie (1-1) et aux tenants du titre portugais dans un duel superbe (2-2). Il n’y a finalement pas eu de victime de marque dans cette poule, qui n’a laissé que la Hongrie au bord du chemin.
Mais le classement du groupe n’est pas anodin. Premiers, les Français affronteront la Suisse lundi à Bucarest. Passés tout près de l’élimination, les Allemands ont eux hérité d’un classique du football européen mardi à Londres avec l’Angleterre en récompense de leur deuxième place.
Ce choc entre deux géants du jeu sera l’affiche des 8e de finale, mais le duel entre la Belgique de De Bruyne, Lukaku et Hazard et le Portugal de Ronaldo, désormais co-recordman du monde du nombre de buts en sélection (109, comme l’Iranien Ali Daei), promet aussi des étincelles dimanche à Séville.
– Personne n’oubliera Eriksen –
Avec neuf points eux-aussi et un potentiel offensif impressionnant, les Pays-Bas arrivent quant à eux dans le Top 16 en séduisants outsiders. Dimanche dans la fournaise de Budapest, ils partiront favoris contre la République tchèque de Patrik Schick, auteur face à l’Ecosse du but du tournoi avec un lob de près de 50 mètres.
L’Espagne, elle, a tardé à se réveiller, mais elle l’a fait de façon spectaculaire en balayant la Slovaquie 5-0 mercredi pour valider son billet. En 8e de finale lundi à Copenhague, la « Roja » affrontera les vice-champions du monde croates, eux aussi irréguliers mais portés par le talent immortel de Luka Modric.
C’est à Copenhague, justement, sur la pelouse du Parken, qu’a eu lieu le moment le plus dramatique de cet Euro avec l’arrêt cardiaque de Christian Eriksen en plein match. Personne n’oubliera jamais les images de ces interminables minutes jusqu’à la sortie sur civière du joueur de l’Inter Milan, conscient et sauvé par les médecins.
Ces instants terribles auraient pu assommer l’équipe du Danemark mais ils lui ont finalement donné la force de balayer la Russie (4-1) pour s’ouvrir le chemin d’un 8e de finale samedi à Amsterdam face au Pays de Galles.
Celui-ci sera le premier des huit, pas le plus prestigieux sur le papier mais pas le moins incertain ni le moins passionnant. De toute façon, ils le sont tous.