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Boxe professionnelle – à l’Assemblée nationale : le ministre Toussaint contredit la Sports Act 2016

Une entité n’a pas besoin de l’autorisation de son ministère, dit-il, pour organiser un évènement, alors que la loi précise pourtant qu’une fédération est la responsable de l’organisation de sa discipline à Maurice !

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Le ministre esquive l’interpellation du député Franco Quirin et ne dit pas qui a autorisé le promoteur à organiser la soirée de juin au complexe sportif de Côte d’Or, tout en précisant que l’AMB n’y a pas donné son assentiment

Le ministre des Sports, Stephan Toussaint, a beau excellé dans l’art d’un comédien, mais une fois encore, il n’a guère convaincu en laissant le monde sportif sur sa faim. C’est ce qui s’est passé mardi à l’Assemblée nationale à la suite d’une interpellation du député de l’opposition du MMM, Franco Quirin, sur l’organisation de la boxe professionnelle à Maurice. Même que le ministre a contredit la Sports Act 2016 en indiquant qu’aucune entité n’a besoin d’une autorisation de son ministère pour organiser un évènement. Alors que la loi sportive est très claire à ce sujet précisant qu’une fédération est la responsable de la promotion et de l’organisation de sa discipline à Maurice !

Fidèle à son habitude, Stephan Toussaint n’a pas permis de voir plus clair sur un dossier à problème. C’est cette fois l’organisation de la boxe professionnelle qui a été questionnée au Parlement, notamment son organisation et les conditions qui y sont attachées, mais aussi sur celui ou ceux qui ont donné l’autorisation au promoteur de tenir une soirée au complexe sportif de Côte d’Or. Finalement, l’interpellation principale de Franco Quirin est demeurée sans suite, notamment de savoir si le ministère a donné l’autorisation pour sa tenue.

Le député du MMM voulait aussi savoir le nom du promoteur, mais sans succès. Selon le ministre toutefois, cette question n’avait pas sa raison d’être. En revanche, ajoute-t-il, « je suis informé par l’Association mauricienne de boxe qu’elle n’a pas accordé la permission pour l’organisation de la boxe professionnelle à Maurice. » Non satisfait de la réplique, Franco Quirin a voulu savoir : « Si ni le ministère des Sports, ni l’Association mauricienne de boxe n’a donné l’autorisation au promoteur, le ministre est-il en train de nous dire que ces combats professionnels ont été organisés au complexe sportif de Côte d’Or sans que son ministère en soit informé ? »

Qui a donné l’autorisation ?

Sauf, qu’une fois encore, Stephan Toussaint a esquivé en jouant avec les mots. « M. le président, être informé et donner la permission, c’est autre chose. Mon ministère ne donne aucune permission pour l’organisation d’activités sportives. Nous avons les fédérations qui sont dûment enregistrées avec le Registrar of Associations et ces fédérations bénéficient d’un budget… Une fédération sportive peut organiser une activité sportive sans même informer, sans même demander la permission. Et, bien sûr, sans demander l’aide financière. »

Faute d’être convaincu, Franco Quirin a demandé comment une activité d’envergure a pu être organisée au complexe sportif de Côte d’Or sans que le ministre n’en donne l’autorisation. Pour Stephan Toussaint, « l’équipe qui a organisé la compétition a fait une demande de location à payer le complexe sportif. Il n’y a aucune loi, je le redis, il n’y a aucune loi qui interdise un groupe, une compagnie, a business entity… »

C’est en voulant compléter sa question que le ministre a lancé, à l’égard de Franco Quirin: « 30 ans dan la marine, pa kompren zafer la ! » avant de préciser que « Je le redis, il n’y a aucune loi dans le pays qui interdise une entité d’organiser un évènement sportif, culturel, etc. Je le redis, il y a un groupe qui a organisé une compétition de boxe professionnelle, il n’est écrit à aucun moment quelque part dans une loi ni dans le Sports Act que les gens, les organisations doivent avoir l’autorisation écrite du ministère. »

Stephan Toussaint a conclu en faisant remarquer que la soirée de juin était une « initiative privée et commerciale. Je l’ai dit, la fédération aussi n’a pas donné… Moi, je ne sais pas si l’entité a écrit ou a demandé la permission à la fédération. Ça, ce n’est pas le travail de mon ministère, je suis désolé. L’honorable membre est assez longtemps dans l’opposition pour avoir posé des questions sur le sport…»

Au final donc, on n’est pas plus avancé sur ce dossier, même si l’organisation de la boxe professionnelle est désormais autorisée par nulle autre que l’International Boxing Association (IBA). Du reste, depuis cette année, des Champion’s Nights y sont organisées à travers le monde. La tournée s’est même arrêtée hier soir à Dubaï aux Émirats Arabes Unis avant de boucler l’année le 15 décembre à Astana au Kazakhstan.

Des amendements plus que nécessaires

C’est dire que c’est au niveau de la Sports Act 2016 que des amendements devront être apportés, afin de permettre une pratique simultanée de la boxe amateur et professionnelle. Une loi sportive que Stephan Toussaint a malheureusement contredit, mardi à l’Assemblée nationale, en faisant remarquer qu’il « n’est écrit à aucun moment quelque part dans une loi ni dans le Sports Act que les gens, les organisations doivent avoir l’autorisation écrite du ministère. »

Or, si le ministre avait pris la peine de parcourir la Sports Act 2016, notamment le PART III – ORGANISATION OF SPORT Sub-Part A – National Sports Federations, il aurait compris bien des choses. La section 4 (1) (a) précisant clairement “Subject to this section, there shall be, for each sport, one National Sports Federation which shall be responsible for the promotion and organisation of that sport.”

Forcément, il ne peut y avoir deux organisateurs de compétitions pour une discipline. Reste que dans le cas de la boxe et des décisions prises par l’IBA dans le passé, il est clair que la pratique professionnelle sur le sol mauricien ne devrait aucunement constituer un problème aussitôt les mesures nécessaires prises.

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