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BOXE : Championnats nationaux élites, quand le non-respect des règlements nuit

Le 17 mars 2013, l’Association mauricienne de Boxe (AMB), jusque-là flamboyant sur le plan local, continental et international, procédait à son assemblée générale élective, au centre national de boxe (CNB), à Vacoas. Le représentant de Savanne, Pascal Telvar, est alors élu à la présidence entouré de sa nouvelle équipe, succédant ainsi à Rajiv Rajcoomar. A une année près depuis sa prise de pouvoir, Pascal Telvar et toute son équipe ont lamentablement failli dans leur tâche. Un incident malheureux est même venu entacher l’organisation des Championnats nationaux élites qui ont pris fin, hier, à Curepipe.
A l’issue des demi-finales disputées jeudi à Vacoas, ce dérapage est venu confirmer, si besoin est, que l’AMB a perdu de sa crédibilité. Non content du résultat d’un de ses protégés, l’entraîneur de Quatre Bornes, Sébastien Beeharry, de surcroît 2e vice-président de la fédération, s’en est pris verbalement et ce, de façon peu sportive à Cassam Khadaroo, président de la commission juges-arbitres, trésorier de la fédération et juge-arbitre international !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les incidents de jeudi ne sont que les conséquences du non-respect des règlements par les membres de l’AMB eux-mêmes. A l’heure des bilans, en décembre dernier, Week-End avait d’ailleurs attiré l’attention sur cet état de chose. Avec raison, nous précisions que le président Pascal Telvar était entouré de techniciens, voire d’entraîneurs, dont le profil ne correspondait pas nécessairement à celui d’administrateurs. Au bout de 11 mois et ce, sur un plan purement administratif, les faits nous ont donné raison.
Au delà de cette réflexion, c’est surtout la composition même du comité directeur de l’AMB qui nous interpelle. Sur les 11 membres élus par l’assemblée générale de mars dernier, six sont toujours entraîneurs au niveau de leurs régions. Ils ont d’ailleurs coaché leurs boxeurs au courant de la semaine écoulée lors de ces championnats nationaux élites. Ont-ils le droit de le faire  ? Non. Il est du reste clairement stipulé dans le Sports Act 2013 que nul n’a le droit de porter deux chapeaux à la fois. Soit on est membre de la fédération, soit on est entraîneur. Mais pas les deux à la fois. Car cumuler les deux fonctions est doublement incompatible dans la mesure où cela occasionne forcément une situation où ceux concernés deviennent juges et partis.
Pourtant, à l’heure du tirage au sort mardi au CNB, les instructions étaient très claires à ce sujet. A une question d’un arbitre, le président de la commission des juges-arbitres, Cassam Khadaroo, faisait clairement comprendre à tous ceux présents qu’aucun membre de la fédération n’avait le droit de coacher un boxeur dans le coin du ring. Malheureusement, ils étaient nombreux ces messieurs aux « deux chapeaux », dont Sébastien Beeharry, à avoir outrepassé les règlements.
Décision renversée
Lors des demi-finales justement, Sébastien Beeharry, pourtant 2e vice-président de la fédération, s’est retrouvé au coin du ring pour coacher Jordy Vadamootoo face à Olivier Laverdure de Port-Louis. A l’issue de ce combat des moins de 52 kg, c’est son boxeur qui est déclaré vainqueur dans un premier temps. Il n’empêche que quelque temps après et ce, après avoir constaté une erreur sur une des fiches d’un des juges, la décision est renversée et c’est Olivier Laverdure qui est déclaré vainqueur.
Selon nos informations, Sébastien Beeharry n’aurait pas apprécié cette décision et s’en est verbalement pris à Cassam Khadaroo. Il s’en est également pris à Rajiv Rajcoomar, membre exécutif et superviseur des compétitions à l’Association internationale de Boxe (AIBA).
Ce qui est encore plus inquiétant par rapport à la décision arbitrale prise jeudi dernier, c’est que les entraîneurs étaient tous au courant de ces changements effectués par l’AIBA depuis l’année dernière. Des changements promulgués en août et rendus ensuite effectifs lors des Championnats du monde au Kazakhstan, en octobre dernier.
La question qui reste maintenant posée est de savoir comment l’AMB compte-t-elle résoudre ce problème. Le président Pascal Telvar envisage-t-il des sanctions à l’encontre de Sébastien Beeharry pour son comportement à l’égard de Cassam Khadaroo ? Prendra-t-il les mesures nécessaires, afin  que ses propres règlements ne soient plus bafoués et que son comité retrouve enfin un peu de légitimité ? Ce sont là autant d’interrogations auxquelles Pascal Telvar gagnerait très vite à résoudre s’il espère toujours redonner de la dignité à cette discipline qu’est…le noble art !

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