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Yannick Antoinette dit Tey : Perdi ou leker pour se retrouver

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Yannick Antoinette dit Tey : Perdi ou leker pour se retrouver

Yannick Antoinette, dit Tey est une des révélations musicales de 2020. Avec plus de 3 millions de vues sur Youtube, son morceau reggae dancehall Perdi ou leker chantée avec Cindia Ameerally cartonne depuis le début de l’année. Un succès inopiné pour ce chanteur franco-mauricien qui se démarque par son flow. Son premier album est prévu pour septembre.

C’est un refrain qui lui trottait dans sa tête depuis quelques années. Il devait refaire surface lorsqu’il entama des discussions Cindia Amerally. Cette chanteuse, Tey a toujours apprécié sa voix  “ et l’artiste qu’elle est.” L’entente décidée, les deux artistes se penchèrent sur Perdi ou leker pour donner forme au refrain que Tey avait gardé en mémoire. L’enregistrement eut lieu au début de 2019 et le clip fut tourné six mois plus tard. Pourtant, ce n’est qu’en janvier 2020 que le public eut l’occasion de découvrir cette pépite : “C’est avant tout un refrain accrocheur sur un reggae stylé.” La chanson grimpa en popularité au fil des semaines pour atteindre ses 3 millions de vues : “C’est une belle récompense pour tout le travail accompli. Je ne m’attendais pas à ce que les gens soient aussi emballés, encore moins que la chanson touche un public large. Désormais, grâce à elle, on me reconnaît dans la rue”, souligne le chanteur de 26 ans. Son histoire commence pourtant très loin d’ici.

Cassiya et Bouba.

Né en France de parents mauriciens, Tey a eu la chance d’être exposé, dès son jeune âge, à plusieurs influences musicales. Son père Jean-Francois Antoinette, aussi connu comme JF Fly, est chanteur de séga. De ce fait, Tey a toujours baigné dans la musique mauricienne aux sons de Cassiya, d’Alain Ramanisum, de OSB ou encore de Kaya. Avec des références françaises comme La Fouine, Bouba et Rohff, Yannick Antoinette compose son premier rap très tôt. A 14 ans, sa famille s’installe à Maurice pour un an, et son engouement pour le rap s’estompe au profit du reggae. Plus tard, il se trouva dans le reggae dancehall influencé par les musiques jamaïcaines et antillaises représentées par Vybz Kartel, Mavado ou encore Admiral T. “Grace à mes origines, j’ai l’avantage d’être en mesure de chanter et rapper aussi bien en français qu’en kreol.”

A l’adolescence, Yannick Antoinette avait rejoint le groupe de rap français de ses cousins XV Balles Hood. Nous sommes alors en 2011. Le jeune homme venait de rentrer de Maurice et se faisait appeler Youth. “Au début, contrairement à mes cousins qui voulaient percer musicalement, je faisais la musique pour le fun”. Puis, il connut ses premières scènes, enregistra ses premiers sons en studio et apprit l’écriture en profondeur. “J’ai eu un déclic et me suis dit qu’il y a moyen de percer.” Dès lors, il se donna à fond et il fut repéré par un producteur. En 2014, le franco-mauricien signa pendant trois ans avec le label Five. Une collaboration qui donna des titres comme Bonnto ou encore le zouk Tout. Un autre titre reggae pop intitulé A ses côtés fut même dans le classement du disque de l’année 2018 à Maurice, suivi de Prend mo lame en 2019.

3 millions de vues

Collaboré avec un label impose des exigences : “Il faut répondre aux attentes du producteur et proposer des créations commercialisables. Même si j’essayais de garder mon identité musicale, ma musique et mon style ont été quelque peu dénaturalisés. D’autre part, faire partie d’un label m’a aidé à me professionnaliser en tant qu’artiste”. Quand le label ferma ses portes, c’est la douche froide pour Yannick Antoinette qui souhaitait même mettre un terme à sa carrière. Encouragé par son père, il se ressaisit et décida de prendre d’autres opportunités. “Un label mauricien m’a demandé de venir avec un million de vues sur Youtube pour que je signe avec eux. Aujourd’hui, avec Perdi ou leker, j’en suis à 3 millions”.

Un album à son image

En vacances à Maurice en décembre, le chanteur franco-mauricien devait rentrer en France après quelques semaines. Cependant, le succès de Perdi ou leker l’a cloué sur place. Avant que le confinement ne le freine dans son élan, Tey enchainait les campagnes de promotion et était grandement sollicité pour se produire dans les concerts et autres événements. “Beaucoup de gros projets et de concerts ont été annulés.”

Parallèlement, “Le confinement a contribué à booster la popularité de ce titre sur les plateformes comme Youtube et Tik Tok”. Ça a aussi été une période propice pour se concentrer sur son projet d’album. “Produit par JF Fly, c’est un album de douze titres où je suis accompagné par les musiciens du groupe Ravanna sur huit des chansons. Les autres titres sont produits par des beatmakers.”

Tout en restant fidèle à son style reggae dancehall, l’album est aussi teinté de séga, séga ballade, de reggae et de notes orientales. Tey s’entoure aussi  de Murvin Clélie, de Niko APK, de Jean François Antoinette et de Cindia Amerally. Perdi Ou Leker sera d’ailleurs également dans son répertoire. Jusqu’à présent, le chanteur est encore indécis sur le titre qu’il compte donner à son album. “Je pense que je prendrai l’avis des internautes.”